Essai Subaru Legacy 2.5GT: plus que jamais, une berline sécurisante


Essai Subaru Legacy 2.5GT: plus que jamais, une berline sécurisante.

On ne présente plus un modèle qui arpente nos routes depuis 1989. En un peu plus de 20 ans, la Subaru Legacy a été vendue dans le monde à plus de 4 millions d’exemplaires et pour le marché helvétique, près de 65’000 exemplaires ont trouvé preneur depuis son lancement.

Preuve de ce succès dans nos contrées alpines, les ventes sont quasi inchangées sur ces quatre dernières années même si on est loin des 6’300 exemplaires vendus en 1992. Sur ces quatre dernières années, c’est environ 2’000 exemplaires qui ont été écoulés par année et la crise n’a eu que peu d’influence sur ces résultats.

Aujourd’hui, pour perpétuer ce succès, la marque du soleil levant a présenté sa cinquième génération au salon de Francfort 2009. Dans le cadre de cet essai, Subaru Suisse nous a fourni la version 4 portes de la Legacy 2.5GT avec la finition Executive S, le haut de gamme.

Au niveau de la ligne extérieure, l’évolution se distingue principalement par des angles un peu plus marqués sur la face avant et arrière. Sur notre modèle, le capot est éventré avec une large prise d’air ce qui ne manque pas de donner un caractère sportif à notre modèle qui n’en demandait pas tant. Extérieurement, les lignes restent très consensuelles et les habitués de la marque ne devraient pas être choqués par ces changements. Mieux, la voiture a gagné 80mm au niveau de son empâtement alors que la longueur totale de la voiture a augmenté de 55mm seulement. Même chose pour la largeur qui gagne 50mm et la hauteur de 65mm. Toutes ces extensions passent inaperçues extérieurement mais comme on va le voir, elles apportent un réel plus à l’intérieur. Globalement, pour une berline de cette catégorie, l’encombrement du véhicule reste raisonnable puisque la longueur totale s’arrête à 4.73 mètres pour une largeur de 1.78 mètre et une hauteur de 1.5 mètre.

Sous la carrosserie, on retrouve le légendaire système “Symmetrical AWD” qui offre une construction symétrique de l’ensemble de la chaîne cinématique. Pour la partie moteur, notre véhicule est muni du fameux bloc 4 cylindres essence Boxer DOHC porté à 2.5 litres avec un turbocompresseur qui développe 265cv à 5’600t/min. Le couple maximum est de 350Nm, disponible entre 2’400 et 5’200t/min.

Une fois que le tour du véhicule est fait, je me glisse à l’intérieur et suis passablement surpris. Le dessin a été totalement revu et les arrondis abolis! Ici, tout ou presque est anguleux et franchement, l’aspect général me laisse un peu perplexe. Les designers ont pris le parti de faire ressortir la console centrale non seulement avec des matériaux d’une texture et d’une couleur différente, mais également en disposant les éléments pour qu’ils ressortent de la planche de bord… le tout avec des angles prononcés qui ne seront pas du goût de tout le monde.

En résumé, alors que l’extérieur offre une évolution mineure qui ne devrait choquer personne, l’intérieur a lui beaucoup changé et je serais curieux de savoir ce que les aficionados de la marque en pensent. Personnellement, j’ai trouvé l’adoption de ces formes anguleuses gênantes et pas très agréables sur cette planche de bord.

Sur le plan des matériaux, ils sont parfaitement agencés et d’une qualité satisfaisante. Toutefois, ils reflètent une certaine rigueur pour ne pas dire austérité au touché et à l’image des angles, ils ne participent pas au confort visuel des passagers. Il faut tout de même noter que des inserts type « carbone » sont là pour donner un côté sportif à notre limousine familiale ce qui, en terme d’objectif, m’échappe un peu. Subaru avait bien tenté l’expérience WRC avec la Legacy pendant quelques saisons mais qu’elle n’a jamais rien gagné. Logiquement, elle a été remplacée en 1994 par la fameuse Impreza.

A l’opposé, les sièges sont très confortables et offrent un bon maintien latéral ainsi qu’une kyrielle de réglages électriques de série. Idem à l’arrière, le confort et surtout l’espace sont en rendez-vous. C’est sur ce dernier point qu’on remarque le plus les différents centimètres qui ont été gagnés dans les trois dimensions : il y a plus d’espace et le conducteur bénéficie d’une position un peu surélevée.

Autre nouveauté, un système de navigation avec un écran tactile de 8 pouces (de série avec les finitions Limited et Executive). La navigation au travers du système est assez intuitive et les réglages sont  basiques. Malgré tout, après de multiples essais, je n’ai pas réussi à synchroniser mon iPhone alors que notre modèle était équipé en série d’un système de kit main libre via Bluetooth. Autre point à relever, sous l’accoudoir central on retrouve une prise 12V ainsi que des connecteurs à la norme RCA. C’est un choix intéressant mais d’une façon générale, un simple connecteur USB pour recharger téléphone/lecteur MP3 et transférer les données aurait été plus judicieux. Enfin, le système audio offre une qualité de reproduction sonore que je qualifierais de quelconque à défaut de ne pas pouvoir choisir autre chose en option.

 

Grâce au système Keyless de série, je démarre le Boxer via le bouton Start sur le tableau de bord alors que la clé est restée dans ma poche. Le moteur s’ébroue dans un bruit que je trouve notable mais à mesure qu’il chauffe, il se fait un peu plus discret. Au début, un petit témoin lumineux indique que le moteur est froid mais après quelques minutes, ce dernier s’éteint (l’aiguille de température a donc disparu).

  

Avec ce modèle, nous n’avons pas hérité de la nouvelle boîte automatique Lineartronic CVT avec 6 rapports. Visiblement, cette boîte n’est pas encore prête à encaisser la puissance et le couple du turbocompresseur. Il faut donc se contenter d’une boîte automatique à 5 rapports avec palettes au volant disposées d’une manière logique : la palette de gauche permet de descendre les rapports et celle de droite, de les monter. Bref, je passe la boîte sur le mode D et m’immisce dans le trafic en remarquant que si la boîte est en mode séquentiel, seuls les palettes au volant permettent de changer les rapports.

 

La première sensation qui me vient à l’esprit après quelques kilomètres, c’est que la voiture semble très sûre. La direction est précise, les accélérations franches et les freins offrent un excellent mordant.  Toutefois, au fil du temps et des kilomètres, les différents défauts apparaissent.

Pour commencer, la boîte de vitesse n’est pas à la hauteur et c’est la seule qui est livrée avec cette motorisation (la boîte 6 manuelle n’est malheureusement pas disponible avec cette finition). D’une conception ancienne et avec seulement 5 rapports, les performances de conduite et de consommation sont rapidement mises à mal. Heureusement, une molette appelée Subaru Intelligent Drive permet d’améliorer un peu les choses via 3 modes : Intelligent, Sport et Sport Sharp. Toutefois, ce système qui influe sur les temps de réponses du moteur et de l’accélérateur ne fait pas de miracle ; la boîte reste lente et peu performante. Et pour ce qui est des trajets autoroutiers, un sixième rapport permettrait de réduire un peu la consommation puisqu’à 120km/h, le moteur culmine à 2’400t/min. A l’heure où la concurrence offre des boîtes automatiques très performantes avec 6, 7 ou même 8 rapports, Subaru fait figure de musée avec ce système.

A l’exception de la boîte, le châssis et le moteur offrent un bon compromis avec une mention spéciale pour la direction. Elle est très précise et obéit avec minutie aux moindres sollicitations du conducteur. Bien sûr, là où ce véhicule se montre le plus convainquant, c’est sur des routes détrempées ou mieux, sur la neige. Grâce à son système de transmission permanent aux quatre roues, aucune condition météo ne sera un obstacle à vos déplacements. Que la neige soit fraîchement tombée en quantité ou que vous rouliez sur un revêtement passablement dégradé, la voiture démarre, tourne, accélère et freine sans broncher. Evidemment, le Vehicle Dynamics Control System veille au grain mais d’une manière générale, il est discret à moins de vraiment pousser la voiture dans ses derniers retranchements.

Sur le plan du moteur, il délivre sa puissance d’une façon très linéaire et pour peu qu’on soit dans le bon rapport, on se surprend à rechercher les limites de la voiture tant le freinage est efficace et le châssis réactif. Tantôt progressif et mordant, les 4 freins à disque répondent à toutes les sollicitations du conducteur et ce, dans toutes les circonstances. Toutefois, la voiture ne se transforme pas en bête de course ou de rallye. Ce n’est pas dans ses gênes.

Lors de longs déplacements, le seul élément qui m’a vraiment gêné au niveau de la conduite c’est un petit espace de rangement qui se trouve dans l’accoudoir de la portière. Ce dernier est particulièrement mal placé et s’avère gênant pour mon gabarit puisque mon coude se retrouvait régulièrement dans cette cavité. Un détail mais qui m’a réellement ennuyé dans la recherche d’une position confortable lors de longs trajets. Autre détail qui peut être fastidieux, quand on éteint le moteur, je n’ai pas trouvé le moyen de continuer à écouter de la musique (il n’y a pas de position « contact »). Ennuyeux quand on attend quelqu’un !

Pour ce qui est du coffre, la trappe d’accès n’est pas énorme mais le volume est suffisant avec ses 486 litres. Par contre, pour une raison obscure, notre modèle n’était pas équipé de sièges arrières rabattables alors que d’autres motorisations bénéficient de ce système avec un ratio 60/40. Seul agencement qui sauve notre modèle d’essai : une trappe à skis est disponible de série.

Enfin, sur le plan de la consommation, il n’y a pas de miracle et le système à quatre roues motrices permanentes couplé à une boîte de vitesses d’un autre temps influence d’une façon négative le rendement. Heureusement, le poids total est contenu et offre une bonne surprise sur notre balance : 1’555 kg (1’633 selon le constructeur). Sur l’ensemble de l’essai que je qualifierais de mixte, la consommation moyenne a été de 10.9 l/100km. C’est un assez bon résultat compte tenu de la nature du véhicule.

Il est a noté que la Legacy est également disponible dans une version break et avec trois autres motorisations (toutes boxer) : 2 litres diesel de 150cv, 2 litres essence de 150cv et 2.5 litres essence de 167cv.

En conclusion, pour les clients à la recherche d’un véhicule polyvalent, dynamique et devant s’adapter à des reliefs et conditions météorologiques particulièrement changeants, la Legacy est certainement une option intéressante. Notre modèle à CHF 52’000.- est équipé de toutes les options imaginables ou presque : sièges chauffants, toit ouvrant, cuir, système de navigation, keyless, caméra de recul, climatisation, etc. On peut sans autre paraphraser Bernhard Russi, ambassadeur de la marque depuis 25 ans et qui parcours plus de 50’000 kilomètres par année : « Subaru, plus que jamais ». Effectivement, plus que jamais, Subaru offre un véhicule suréquipé et offrant un très bon comportement routier. Les deux seuls points négatifs à mon goût sont le design un peu austère et cette boîte de vitesse inadaptée (d’autres versions sont disponibles suivant le moteur et la finition).

Prix et principales options en CHF

 

Prix de base 52’000.-
Inclus (non exhaustif): Boîte automatique 5 rapports et palettes de commande au volant. SI-Drive (Subaru Intelligent Drive System). Passage traversant dans le coffre, Siège passager AV électrique, réglable en hauteur, inclinable, 8 positions. Aération à l’arrière de l’habitacle réglable par les passagers arrière. Système de navigation (Subaru, avec DVD Europe). Caméra de recul (visualisation sur l’écran de navigation). Toit en verre coulissant et relevable électriquement. Phares au xénon. Radio-CD avec lecteurs MP3/WMA/DVD et 6 haut-parleurs. Volant avec commandes du cruise control, audio, téléphone. Installation de téléphonie mains libres Bluetooth

Face à la concurrence

 

Subaru Legacy 2.5GT Executive S BMW 325xi Berline Audi A4 2.0 TFSI Quattro Mercedes C 300 4Matic
Moteur B4, 2’457 cm3 L6, 2’996 cm3 L4, 1’984 cm3 V6, 2’996 cm3
Transmission 4 roues motrices 4 roues motrices 4 roues motrices 4 roues motrices
Boite de vitesses Automatique, 5 rapports Automatique, 6 rapports DSG, 7 rapports Automatique, 7 rapports
RPP (kg/ch) 5.8 7.5 7.4 7.1
Poids à vide (constr.) 1’555 (1’633) (1’635) (1’565) (1’635)
Puissance (ch/régime) 265 / 5’600 218 / 6’100 211 / 4’300-6’000 231 / 6’000
Couple (Nm/régime) 350 / 2’400-5’200 270 / 2’400 350 / 1’500-4’200 300 / 2’500-5’000
0-100 km/h 6.2 7.3 6.5 7.3
Vitesse max. 245 km/h 242 km/h 245 km/h 243 km/h
Conso. Mixte (constr.) 10.9 (10.6) (8.1) (7.4) (9.8)
Longueur 4’730 4’531 4’703 4.581
Largeur 1’780 1’817 1.826 1.770
Hauteur 1’505 1’421 1.427 1.447
Pneumatique 225/45 R18 205/55 R16 225/50 R17 225/50 R17
Prix de base (CHF) 52’000.- 61’200.- 60’650.- 64’200.-
Prix de base (EUR) N/A 39’100.- 37’580.- 47’200.-

Nos remerciements à Subaru Suisse pour le prêt de cette Legacy 2.5GT et à Emil Frey Crissier pour la logistique.

Liens

Le sujet du forum – les articles Subaru – la liste des essais – à lire également:

        

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