Essai VW Golf VI 2.0 TDI: la voiture normale par excellence
Au début des années septante, lorsque Volkswagen décide de remplacer la Coccinelle, le problème n’est pas mince : comment succéder à un mythe dont la carrière débute en 1938 ? La Golf MKI en 1974 relève ce défi, et maintenant, plus de 30 ans plus tard, nous le savons, elle a réussi cette gageure. Avec un rythme de renouvellement de 6 à 9 ans, VW présente la sixième génération en aout 2008. Cette dernière version apparaît très proche (trop proche pour certains) du modèle précédent. Elle reprend de nombreux éléments de la 5ème génération, notamment les portes et les vitres latérales. Difficile cependant d’imaginer que cette dernière version n’atteigne pas les objectifs de ventes. Le groupe VW a su faire évoluer ses plateformes tout en gardant le succès commercial de ses modèles, et va certainement continuer sur ce chemin.
Le design de la voiture évolue également par petites touches. Œuvre de Walter de’Silva réputé, pour ses réalisations telles que Alfa Romeo 156 et 147, ainsi que plusieurs Seat, Audi, et récemment VW, la Golf VI reste dans la ligne de ses prédécesseurs. L’avant devient plus agressif, avec des phares un peu plus étirés. Elle a incontestablement plus de caractère. A l’arrière, par contre, le dessin des feux me paraît plus quelconque, moins bien réussi à mes yeux que le modèle précédent dont la forme ovale compacte s’intègre très bien tout en restant original. Sinon, le reste demeure proche du modèle remplacé. La taille évolue peu lors de ce changement de génération, ça n’a pas toujours été le cas, la Golf MKI est en effet 50 centimètres plus courte que l’actuelle. La gamme en-dessous, la Polo aussi récemment renouvelée, s’avère plus grande que la Golf de 1974.
L’intérieur évolue également par petites touches, mais pas de révolution. On se retrouve immédiatement à son aise, avec toutes les commandes placées là où on les attend. Trois configurations de base sont disponible, «Trendline», «Comfortline» et «Highline», avec possibilité d’y ajouter un bon nombre d’équipements supplémentaires. Notre modèle d’essai s’avère bien fourni, avec prêt de Fr 7’600.- d’options (20% du prix de la voiture). C’est le prix à payer pour obtenir des sièges en cuir «Vienna» de qualité moyenne. Les côtés intérieurs de l’assise de ses sièges sont malheureusement recouverts de tissu, cela donne la désagréable impression de ne pas en avoir pour son argent, d’être une victime de l’optimisation des coûts. Le cuir sur le volant par contre est de bien meilleure facture, doux et soyeux au touché, digne de ses sœurs chez Audi.
La boite à vitesse montée sur cette voiture semble avoir des rapports très longs, ce qui réduit l’agrément de conduite. La conjonction d’une boite manuelle avec un moteur possédant si peu d’allonge ne me paraît pas adéquate. Je plonge dans le catalogue VW, et découvre que la boite double-embrayage DSG est disponible avec ce moteur. Cette dernière s’avère indispensable à mes yeux, suite à cette expérience, et de manière générale, je ne conseillerais pas la boite manuelle avec une motorisation diesel.
Pour en avoir le cœur net, j’effectue quelques kilomètres au volant d’une Golf de la même génération équipée du moteur essence 1.4 l TSI de 160 cv et de la boite DSG 7 rapports. Le contraste est saisissant, ce moteur fait preuve d’une belle vigueur avec une plage d’utilisation bien plus grande, certes bien aidé par une boite beaucoup mieux étagée et surtout offrant un mode automatique. La conduite plus reposée, tout en offrant des reprises agréables me semble convenir beaucoup mieux à la philosophie de la voiture. Question consommation de carburant, qui doit être une préoccupation importante d’un acheteur de diesel, sur plus de 1200 km de trajets variés, nous avons mesuré 7.12 litres/100 km ce qui peut paraître beaucoup. Cette consommation mesurée, correspond approximativement à la valeur annoncée par le constructeur pour des trajets en ville (7.3 litres/100 km). Pour terminer la comparaison avec la version essence 160 cv, cette consommation en ville est annoncée pour 8.1 litres/100 km. La version essence serait donc environ 10% plus gourmande d’une essence environ 7% moins chère en moyenne sur les 5 dernières années.
L’agrément de conduite procuré par la boite DSG 7 rapports est remarquable. La douceur des changements de vitesse offre un excellent confort. Le mode automatique est à la hauteur, il peut privilégier l’économie de carburant en sélectionnant un rapport élevé, tout en gardant de bonnes reprises grâce à un «kick-down» efficace. Sur autoroute, en cas d’accélération franche la boite passe instantanément de 7ème en 5ème. Le mariage de cette boite à vitesse et du petit moteur essence me paraît idéal.
Au final, la VW Golf perpétue la tradition avec cette 6ème génération. Elle pousse le concept de la voiture pratique, facile à vivre, qui donnera satisfaction par son design rafraichi et sa prise en main sans histoire. Le summum de la voiture normale. Question motorisation, je ne suis pas convaincu par le diesel, je ne vois pas de grands avantages à choisir ce type de moteur par rapport à une version essence, d’autant moins lorsque la marque propose une version technologiquement très avancée avec son 1.4 TSI. L’agrément d’utilisation est bien meilleur tout en gardant son budget de consommation d’essence sous contrôle. C’est clair le coup de pied aux fesses caractéristique de la suralimentation des diesel n’est pas aussi présent, mais il n’occulte pas sa plage de fonctionnement réduite totalement rédhibitoire à mes yeux. Enfin, la sélection du type de boite à vitesse sera lui aussi important, pas de boite manuelle avec un diesel selon moi, et avec la qualité des boites DSG du groupe VW son choix est évident. Cette dernière génération de Golf ne devrait pas ternir le succès de ses ailleules, ses qualités de voiture pratique et facile ne vont pas chasser la clientèle. Un design en progrès, et une qualité de construction de premier plan lui permettent de garder les recettes de son succès.
Prix et principales options
Golf 2.0 TDI 140 PS Highline boite manuelle | 37’400.- |
Golf 2.0 TDI 140 PS Highline boite DSG | 40’100.- |
Golf 2.0 TDI 140 PS Highline boite manuelle 4Motion | 39’600.- |
4 portes | 1’220.- |
Toit ouvrant | 1’360.- |
Sièges sport en cuir | 2’770.- |
Paquet technique (navigation, préinstallation téléphone, changeur CD) | 2’530.- |
Face à la concurrence
VW Golf 2.0 TDI | BMW 118d | Peugeot 308 | Toyota Auris | |
Moter | 4 cyl., 1968 cm3, Turbo | 4 cyl., 1995 cm3 Turbo | 4 cyl., 1997 cm3, Turbo | 4 cyl., 1998 cm3 Turbo |
Transmission | Traction | Propulsion | Traction | Traction |
Boite de vitesse | 6, mécanique | 6, mécanique | 6, mécanique | 6, mécanique |
RPP (kg/ch) | 10.05 | 9.76 | 10.69 | 11.39 |
Poids à vide (constr.) | 1407 kg (1299 kg) | (1395 kg) | (1496 kg) | (1435 kg) |
Puissance (ch/régime) | 140 / 4000 | 143 / 4000 | 140 / 4000 | 126 / 36000 |
Couple max (Nm/régime) | 320 / 1750 | 300 / 1750 | 320 / 2000 | 310 / 1800 – 2400 |
0-100 km/h | 9.3 sec | 8.9 sec | 10.1sec | 10.3 sec |
Vitesse max. | 209 km/h | 210 km/h | 205 km/h | 195 km/h |
Conso. mixte (constr.) | 7.12 (4.9) | (4.5) | (5.3) | (5.2) |
Pneumatique | 205/55 R16 | 195/55 R16 | 225/45 R17 | 20 5/55 R16 |
Prix de base (CHF) | 37’400.- | 38’000.- | 36’650.- | 36’600.- |
Prix de base (EUR) env. | 25’310.- | 27’200.- | 28’150.- | 21’300.- |
Nos remerciements à VW Suisse ainsi qu’à Mr Gaillard de Amag Lausanne pour la logistique
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