Essai Volvo V50 Multifuel : « Alors, ça gaze ? »
A l’intérieur pas moyen d’échapper à la sobriété, pour ne pas dire l’austérité, du design suédois. Seule audace stylistique, la console centrale « ultra-slim » habillée, comme les contours des poignées de portes intérieures, d’un contre-plaqué en chêne nordique clair qui n’a rien à envier à l’enseigne jaune et bleu d’Aubonne… L’utilisation de cette essence a au moins le mérite d’égayer quelque peu cet intérieur aussi lumineux que la nuit polaire. Cependant la qualité des matériaux, résistants, est fort honorable et correspond à cette gamme de véhicules, avec notamment un revêtement de planche de bord et des contre-portes moussés. Le cuir revêtant les sièges en option est granuleux au touché, insensible aux agressions et particulièrement pratique à entretenir. A noter que la peau recouvrant le volant et le levier de vitesses est à contrario douce et soyeuse, rendant la prise en mains agréable. La finition est de bon niveau dans la catégorie, sans toutefois atteindre les standards Audi. L’ajustement des panneaux est exemplaire et aucun bruit parasite ne vient perturber le silence à bord. Je regretterai toutefois l’intégration malheureuse du GPS Garmin disponible dans le catalogue des accessoires. Une verrue en plastique fixée sur le haut de la planche de bord joue le rôle de fixation. Il est ainsi impossible d’orienter l’écran afin de garantir une lecture optimale de celui-ci. Enfin, les surtapis avant et arrière sont bordés d’un passepoil en tissu réfléchissant qui donne effet de profondeur original et agréable à l’œil lorsque les éclairages de courtoisie sont allumés.
L’instrumentation du combiné tachymètre/compte-tours est d’une parfaite lisibilité et un petit écran multifonction situé entre les deux compteurs affiche les données de l’ordinateur de bord et vous tiendra informé de toute éventuelle anomalie. La console centrale regroupe les commandes de la hifi (surprenante par sa haute qualité phonique, bravo !) et de la climatisation. Je vous conseillerais toutefois de procéder aux réglages secondaires de la radio à l’arrêt, car son ergonomie peu intuitive et les interrupteurs de petite dimension vous obligent à quitter les yeux de la route en les manipulant. Fort heureusement, les commandes principales sont également disponibles sous vos pouces au volant.
L’habitabilité à l’avant est tout à fait correcte avec des sièges idéalement dimensionnés, confortables, au maintien convenable et disposant de tous les réglages (manuels) que l’on peut attendre de nos jours. A l’arrière toutefois l’espace dévolu aux jambes sera compté pour les grands gabarits et la longueur de l’assise s’avère un peu juste pour garantir un confort optimal sur de longs trajets.
Qui dit break, dit volume de chargement conséquent… Enfin, pas tout à fait en ce qui nous concerne. Disposant d’un volume de 417 litres en version normale et 1307 litres banquette arrière rabattue, notre V50 se situe dans la fourchette inférieure de la catégorie. Ajoutez à cela qu’en raison de la présence des réservoirs de gaz, vous perdrez les quelques rangements habituellement cachés sous le plancher et une bonbonne anti-crevaison officiera à la place de la roue de secours. La longueur utile du coffre, n’est que de 1 m 70 au maximum. Pour les objets plus longs, vous serez contraints de rabaisser vers l’avant le dossier du siège passager. En hauteur vous disposerez de 70 cm tandis que la largeur du hayon est à peine plus large que 1 mètre.
Le seuil de chargement quant à lui se situe à une soixantaine de centimètres du sol. Ainsi la vocation de voiture familiale est toute relative si vous devez transporter les bagages, poussette, etc. de votre tribu. Les rangements annexes dans l’habitacle brillent également par leur quasi absence.
Par contre, côté sécurité, aucun reproche possible. Volvo oblige, une kyrielle d’airbags, de renforts en tous genres et d’assistances électroniques diverses et variées, dont je vous épargnerai les acronymes, équipent de série la V50. J’ai également appris qu’en Suède, lorsqu’une Volvo récente est impliquée dans un accident dans un rayon de 100 km autour de Göteborg, les secours contactent les chercheurs du pôle accidentologie de l’usine afin de procéder à un relevé sur place et analyser les circonstances de l’accident. Ces données sont ensuite réutilisées lors de la conception de nouveaux systèmes de sécurité passive ou la mise à jour de ceux existants.
Malgré une dotation sécuritaire de premier ordre, il est à relever que les ouvrants paraissent aussi légers qu’un Krisprolls et lors de leur ouverture/fermeture, se fait entendre un bruit creux, peu rassurant, que nous avons plutôt l’habitude de retrouver sur une coréenne bas de gamme. Un travail plus poussé sur cette notion de qualité perçue aurait été nécessaire.