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Essai Maserati GranSport

Essai Maserati GranSport

La prise d’appui est franche, mais dès la corde passée, la voiture donne l’impression de tourner sur l’arrière, un arrière qui s’assied dès la réouverture des gaz. L’équilibre à la limite reste légèrement sous-vireur – sur le sec du moins – les Pirelli PZero Rosso de 265/30/19 n’ayant aucune difficulté à passer le couple au sol. En déconnectant le Maserati Stability Programme (MSP) – pas exagérément intrusif au demeurant – et en puisant un peu dans le couple du V8, il ne semble pas trop difficile d’inverser la tendance, chose que les drifteurs en herbe ne manqueront pas d’explorer à loisir dans des conditions idoines.

A sa sortie, la direction m’avait frappé par son manque de relief, une sensation de toucher glacé qui n’a pas dominé pendant cet essai. Le reproche reste cependant fréquent chez les propriétaires, signe que le point mérite attention pour les pilotes exigeants.

Il est donc facile de trouver la faille si on tente de juger l’auto pour ce qu’elle n’est pas – une sportive rigoureuse – mais la GranSport reste homogène et permet de prendre un plaisir indéniable à rouler vite. Le contraste avec laMaserati GranTurismo ne pourrait être plus flagrant de ce point de vue. Un moteur creux deviendrait vite lassant au fil de ballet d’allers-retours devant les objectifs de nos chasseurs d’image, mais le V8 de la GranSport conserve son agrément, suffisamment plein pour faire le zéro-trop vite avec aisance, malgré le poids respectable de l’auto. Revers de la médaille, une soif tenace, la consommation dépasse facilement 20 L/100km sans excès particulier. Anecdotique pour une deuxième ou troisième voiture, mais rébarbatif au quotidien.

L’exercice photographique met également en relief le manque de maintien des sièges, surtout pour les charpentes fluettes, ce qui n’aide pas à sentir la voiture lors des changements d’appui un peu francs. Alors que torse et séant sont malmenés d’un rembourrage à l’autre, les réactions de la voiture sont filtrées, retardées, difficilement perceptibles. Dommage que les sièges ne s’accommodent pas mieux de différents gabarits. Seule solution, prendre une grosse dizaine de kilos ou monter des baquets Sparco, aussi incongrus dans cet habitacle qui essaie d’être élégant que de porter des Puma avec un costume Hugo Boss. Un habitacle qui a le mérite de se démarquer de la monotonie cultivée des productions allemandes. Au passage, l’instrumentation à fond bleu est complète, mais peu lisible.

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