Essai comparatif: Mini Cooper & Clubman Cooper


La MINI Cooper de deuxième génération face à sa nouvelle cousine, le Clubman. 

Mini. Voilà un nom évocateur des années 60, non seulement pour l’automobile… C’est en 1959 que la société BMC (British Motor Corporation) construit une petite voiture appelée Mini qui sera produite pendant 30 ans, élevée au statut d’icône anglaise de l’automobile à la manière de la Fiat 500 en Italie, et qui de nos jours encore ne laisse pas indifférent. Le 4 Octobre 2000, à la veille de la cession de la marque à BMW, la dernière voiture était fabriquée pour arriver à un total de plus de 5,3 millions de Mini produites. En 2001, BMW lance la nouvelle Mini sur le marché automobile. En regardant les chiffres des ventes ou tout simplement autour de vous, cette renaissance est une réussite commerciale indéniable. Trois ans auparavant, Volkswagen avait tenté la même démarche avec la Coccinelle, mais le succès de la New Beetle n’a jamais vraiment été au rendez-vous. En 2007 Fiat aussi a entamé une résurrection similaire avec la nouvelle Fiat 500; si les débuts sur le marché sont tonitruants, seul l’avenir nous dira si l’italienne saura assurer une brillante succession à son illustre ancêtre.

Revenons à la Mini avec une petite anecdote : avril 2007, après 6 ans de production, un million de nouvelles Mini sont sorties d’usine. A peine un mois de plus qu’il aura fallu à la Mini “originale” pour atteindre ce chiffre en Mars 1965. Depuis son lancement en 2001, plusieurs versions de la nouvelle Mini ont été produites allant de l’entrée de gamme avec la One à la version sportive appelée Cooper S. En 2005 la Mini se découvre pour nous proposer une version cabriolet et, en 2006, la Mini Mk2 voit le jour. Encore quelques centimètres de plus – notamment au niveau du capot pour améliorer le crash test piéton – mais toujours un design qui rappelle l’original. Les motorisations aussi ont été changées et la mécanique est issue maintenant d’un partenariat entre BMW et le groupe PSA. Fin 2007, la Mini est déclinée en version “break de chasse” sous le nom de Clubman, interprétation moderne des modèles Countryman, Traveller et Clubman de la Mini des sixties. A noter que s’il s’agit d’une Mini Clubman, le marketing BMW/Mini a choisi de rendre cette version plus masculine en l’appelant LE Clubman. Pour notre essai nous avons opté pour la motorisation milieu de gamme, le 4 cylindres 1.6 L atmosphérique, afin de comparer cette nouvelle Mini Clubman Cooper à la Mini Cooper “normale”.

De face, nos deux Mini sont presque identiques et seul le contour de la ligne du toit les différencie. Mais quelque soit la carrosserie choisie, la bouille sympa nous fait tout de suite penser aux modèles originaux d’il y a près de 50 ans, et en comparaison avec la Mini Mk1, elle est à peine plus imposante tout en restant une voiture compacte. La grille avant chromée de nos versions Cooper manque un peu d’agressivité, mais pour le sport, il fallait choisir la Cooper S bien entendu.

Nous nous décalons légèrement pour observer le profil de ces deux voitures et là les différences commencent à apparaître. Le Clubman Cooper est 24 cm plus long que la Cooper et l’arrière se termine de manière cubique. Sur le côté droit du Clubman, une porte antagoniste supplémentaire (clubdoor) facilite l’accès aux places arrière. Il est bien évident que pour des raisons de sécurité, la “clubdoor” ne peut être déverrouillée que lorsque la porte avant droite est ouverte. D’ailleurs, elle ne possède pas de poignée extérieure ce qui la rend quasiment invisible dans la carrosserie du Clubman. Le coffre quant à lui s’accède au moyen d’une porte à deux battants (splitdoor) s’ouvrant sur les cotés. Ce design extraverti ne laissera pas indifférent et procure une forte personnalité très “British” à l’ensemble. Vues de l’arrière, les deux voitures nous rappellent, ici aussi, leurs prédécesseurs respectifs. Globalement l’esprit de la Mini est bien conservé malgré les normes de sécurité actuelles la rendant plus grande et plus lourde, mais aussi plus confortable que sa devancière.

  

En s’installant aux places avant de nos deux Mini, le choc vient de l’énorme compteur de vitesse, de forme ronde, placé au centre du tableau de bord qui apparait comme l’aboutissement de la console centrale. Ce dernier intègre aussi dans sa partie inférieure l’affichage de l’autoradio. Derrière le volant on trouvera un plus petit combiné reprenant l’esthétique du tachymètre et qui fait office de compte tours ainsi que d’affichage pour l’ordinateur de bord. A cela s’ajoute une multitude de boutons au look rétro qui rappellent les interrupteurs qu’on trouve dans le cockpit d’un vieil avion. Placés dans la console centrale et à coté du plafonnier avant, ils commandent les différentes fonctions habituelles d’une voiture moderne telles que les vitres électriques, les phares antibrouillard, le verrouillage des portes et l’éclairage de l’habitacle.

Petite touche sympathique, la Mini est équipée d’un éclairage d’ambiance à LED qui, sur simple pression de l’interrupteur dédié changera du bleu à l’orange en passant par le rose et le violet. La finition est bonne et l’ensemble a une très bonne présentation. Notons aussi le démarrage et l’arrêt du moteur par une simple pression du bouton “Start/Stop” placé sur le tableau de bord. Au préalable vous aurez inséré la clé de contact, en forme de disque, dans son emplacement situé en dessous de ce bouton. Avant de passer aux différences entre nos deux modèles, notons encore que l’assise est très confortable et que la prise en main du volant est bonne grâce à sa jante épaisse.

 

Si vous avez déjà eu l’occasion de vous installer à l’arrière d’une nouvelle Mini, vous aurez constaté que la voiture porte bien son nom et qu’il faut oublier ces sièges pour y transporter des adultes sur des longs trajets. Avec huit petits centimètres de plus pour les places arrière, les choses changent passablement avec le Clubman. Tout d’abord, alors que la Mini Cooper est une stricte quatre places, le break en propose une cinquième. Mais ne vous affolez pas trop quand même, il est préférable de se contenter de trois passagers, sauf si vous devez embarquer les enfants du quartier. L’autre gros défaut de la Mini “normale” est la taille de son coffre (160 litres) et surtout son manque de praticité. Le compartiment à bagages du Clubman propose un volume de 260 litres et la contenance maximum, banquette rabattue, atteint 930 litres contre 680 litres pour la Mini Cooper. Grâce à la “splitdoor” l’accès au coffre du Clubman est grandement facilité. Soit en ouvrant les deux cotés pour charger des objets encombrants, soit en ouvrant uniquement le coté droit pour y glisser un chargement moins volumineux.

Point commun des deux modèles, la motorisation : un quatre cylindres 1.6 l qui développe 120 cv à 6’000 t/min pour un couple de 160 Nm à 4’250 t/min. Ce moteur dispose d’une distribution variable qui régule en continu, de manière électronique, les temps d’ouverture des soupapes d’admission afin de favoriser la réactivité tout en optimisant la consommation d’essence. En pratique cela donne une mécanique très agréable à rouler produisant une sonorité plaisante. La boîte de vitesses, équipée d’un volumineux pommeau, permet des changements de rapports très rapides grâce aux débattements courts et précis. Evidemment ces Mini Cooper et Clubman Cooper seront plus à l’aise en ville, mais elles vous permettront quand même de voyager sur des longues distances sans trop souffrir de leur petite motorisation.

Le manque de couple sera plus flagrant sur les routes de montagne ou en reprise sur autoroute. En tenant compte des chiffres donnés par le constructeur, on constate que le Clubman Cooper laisse environ une demi seconde à la Cooper, que se soit en accélération pure ou en reprises du fait d’un supplément de poids de 80kg. Cependant, à la conduite, il est agréable de noter que la différence ne se fait pas trop ressentir. Par contre, pas moyen de cacher la surcharge pondérale quand il s’agit de consommation d’essence. Nos parcours mixtes nous ont permis de mesurer une moyenne de 8,3 l/100km pour le Clubman Cooper et de 7,7 l/100km pour la Cooper. Dans les deux voitures, l’ordinateur de bord se montrait plus sobre d’un demi litre aux cent kilomètres. Toutes les nouvelles Mini à boite manuelle sont équipées d’une fonction d’arrêt et de redémarrage automatique du moteur. Lorsque le moteur est au point mort, il se coupe automatiquement et redémarre dès que vous enfoncez à nouveau la pédale d’embrayage.

  

Afin d’exploiter le potentiel de nos Mini, nous quittons l’autoroute et empruntons des petites routes de campagne. Première constatation flagrante, la conception du châssis est exceptionnelle. Les voitures virent à plat, il n’y a quasiment pas de roulis. On imagine tout à fait qu’en version Cooper S les sensations doivent être encore plus impressionnantes. Le freinage est bon avec suffisamment de mordant pour des voitures de cette catégorie. Les surprises continuent lorsque l’on constate que, grâce à son empattement plus long, le Clubman a une tenue de route légèrement meilleure que la Mini Cooper “normale”.

A l’origine, la Mini Cooper doit son nom à John Cooper, propriétaire de la “Cooper Car Company” qui construisait à l’époque des voitures de course. Force est de constater qu’actuellement les simples modèles Cooper ne représentent pas vraiment les versions les plus sportives de la marque et que pour cela il existe les Cooper S (1.6 Turbo, 175cv), et même depuis cette année les modèles John Cooper Works (1.6 Turbo, 211cv). Néanmoins, quelque soit la motorisation, les Mini procurent un très grand plaisir de conduite et cela principalement du fait de leur poids relativement faible. Sur le papier, le constructeur anglo-bavarois annonce un poids à vide DIN de 1065 kg pour la Cooper et de 1145 kg pour le Clubman Cooper. A l’aide de nos “Corner Scales”, nous avons eu l’occasion de peser le Clubman Cooper et avons obtenu un poids à vide DIN de 1203kg, soit 58kg de plus que revendiqué.

Au final, deux comportements assez similaires malgré une petite différence de poids. Il reste que le Clubman propose plus de place pour un supplément de prix de 3’000 CHF. Les prix de base sont supérieurs à la concurrence, si l’on peut réellement parler de concurrence, tant la Mini joue une carte “retro fashion”. De plus, pour les rendre attractives, il faudra compter encore quelques milliers de francs pour les options. Environ 5’000 CHF pour chacun de nos véhicules d’essai. Mais n’y a-t-il pas un proverbe qui dit : “Quand on aime, on ne compte pas” ?? D’ailleurs moi j’ai tellement aimé l’originalité du Clubman, que j’en ai acheté un …

Face à la concurrence

Pour notre tableau comparatif, j’ai choisi de mentionner les concurrentes potentielles à la version Clubman, la liste étant nettement plus restreinte que pour la Mini Cooper “normale”.

Mini Cooper Mini Clubman Cooper Peugeot 207 SW 1.6 VTI Renault Clio Grandtour 1.6 16V
Moteur 4 cyl, 1598cm3 4 cyl, 1598cm3 4 cyl, 1598cm3 4 cyl, 1598cm3
Transmission Traction avant Traction avant Traction avant Traction avant
Boite de vitesse 6, mécanique 6, mécanique 5, mécanique 5, mécanique
RPP (kg/ch) (8.88) 10.03 (9.54) (10.23) (10.89)
Poids à vide (constr.) (1065 kg) 1203 kg (1145 kg) (1227 kg) (1220 kg)
Puissance (ch / régime) 120 / 6000 120 / 6000 120 / 6000 112 / 6000
Couple (Nm / régime) 160 / 4250 160 / 4250 158 / 4250 151 / 4250
0 – 100 km/h 9.1 sec 9.8 sec 10.0 sec 10.4 sec
Vitesse max. 203 km/h 201 km/h 201 km/h 190 km/h
Conso. mixte (constr.) 7.7 (5.3) 8.3 (5.5) (6.3) (6.7)
Pneumatiques 175/65 R15 175/65 R15 185/65 R15 185/60 R15
Prix (CHF) 25’100 28’100 22’660 22’800
Prix (EUR) 18’900 21’300 17’450 16’800

Remerciements à BMW Suisse pour le prêt du Mini Clubman Cooper, ainsi qu’à M. Enzo Gagliardi de Emil Frey Genève pour la logistique.

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