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Essai Seat Leon Cupra: Matador ou Peones ?

Moteur – Boite – Comportement

Les premiers kilomètres qui m’amènent au travail mettent tout de suite en exergue des freins un peu sur assistés, ce qui pose parfois quelques problèmes de cassage de nuque en ville. Cela dit, on ne va pas trop s’en plaindre, car au moins ça freine vite et fort en toute circonstance. Après quelques kilomètres, j’ai pu prendre des marques et doser normalement le freinage, mais les fréquents changements avec une autre voiture peuvent rendre une piqûre de rappel nécessaire.

Essai Seat Leon Cupra: Matador ou Peones ?

Ces premiers kilomètres de prise de contact font disparaître ma première impression à propos du levier de vitesse : bien guidé, avec des débattements fermes et précis. Là encore, on est dans les standards VAG, à savoir très bon. La consistance des différentes commandes n’appelle pas de critique particulière, les habitués du monde Volkswagen Audi Seat Skoda ne seront pas dépaysés.

Phénomène quasi-chronique chez VAG, le son n’est pas réellement glorieux, le sifflement du turbo prenant l’ascendant sur l’échappement. Un peu trop à mon goût, mais ça reste un avis personnel. Les partisans du turbo sont nombreux et devraient trouver là pédale à leur pied. Je m’attendais à retrouver la note un peu gutturale de la VW Polo GTI, mais l’échappement m’a paru ici plus discret.

L’ESP m’a semblé relativement sensible au niveau de son seuil de  déclenchement, mais fort heureusement, son intervention reste douce et plus informative que perturbante. Comme si la voiture vous rappelait poliment à l’ordre. Une sorte de « Je vous présente les limites de la physique, Monsieur, puis-je vous garder sur la route ? ». Le sous-virage est clairement sensible, mais reste tout à fait dans les limites du raisonnable. Hélas, en l’absence d’autobloquant, on se retrouve un brin en dessous des prestations de la Mazda 3 MPS.

Essai Seat Leon Cupra: Matador ou Peones ?

La moindre ligne droite sert ainsi de prétexte pour laisser s’exprimer les 240 chevaux du 2 litres turbo. Malgré un joli 6.4s au 0-100 km/h, flatteur dans l’absolu, la Cupra n’est que dans la bonne moyenne d’une catégorie de plus en plus turbulente. Ni cancre ni surdouée, la Leon est presque de ces voitures qui réussissent à se faire oublier tellement elles font bien leur travail, une sorte de bon élève au look décalé.

Je dis « presque » car le seul réel reproche que je ferais à cette Cupra concerne l’amortissement. Le réglage m’a semblé trop dur en conduite souple, et trop souple en conduite dure. Le slalom ne sera pas son terrain de prédilection, pas plus que les terrains accidentés. Par contre, les petites routes de campagne bien revêtues serpentant tranquillement dans les forêts lui conviennent à ravir. Cela lui donnera de l’espace pour laisser parler la poudre, et baisser les vitres pour profiter du chant du turbo ! Les reprises sont très satisfaisantes, avec 300 Nm disponibles dès 2200 tours, et suffiront largement pour tous les jours, permettant de tirer son épingle du jeu en toute circonstance.

L’autoroute convient également très bien à cette voiture, avec un niveau sonore contenu à vitesse légale, un châssis qui se fait oublier, et des reprises suffisantes pour se faire peur entre deux radars.

Entretien – Prix

Essai Seat Leon Cupra: Matador ou Peones ?

A CHF 39’400.- le ticket d’entrée, la Leon Cupra est la plus chère de notre échantillon de sportives compactes 5 portes. Toutefois, le prix semble encore relativement correct au vu des performances, de l’équipement de série et de la catégorie, mais ne marquera pas les esprits par son rapport qualité/prix/performances, d’autant plus que Seat se contente de 2 ans de garantie là où la concurrence commence à proposer 3 ans. Cela dit, la réutilisation de composants communs du groupe VAG (notamment le moteur) laisse tout de même espérer une belle fiabilité. On notera aussi la consommation raisonnable du moteur, avec 8.3 L/100km annoncés. Les conditions forcément particulières de notre essai ont poussé ce chiffre à 12.3 L/100km, ce qui en fait malgré tout la plus sobre de sa classe en conditions d’essai. Mine de rien, au prix actuel du sans plomb et sur 60’000km, ça fait facilement mille cinq cent francs d’économisés.

Il y a de fortes chances qu’elle prenne des parts de marché à la Mazda 3 MPS par sa plus grande polyvalence d’utilisation. Les sportifs purs et durs camperont certainement sur leurs positions et choisiront la MPS et son autobloquant. Pour les autres, entre la ligne un rien ostentatoire mais tellement plaisante, l’habitabilité supérieure et un budget essence plus raisonnable, la Leon se pose comme une alternative plus que crédible, surtout pour les pères de famille pressés. Ni vraiment matador, ni vraiment peones, la Cupra est une sorte de compromis passion/raison. Avec du style.

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