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Essai comparatif: Audi RS6 vs Jaguar XJR vs Maserati Quattroporte

2ème opinion: Pierre Moret, Homo Porschus Ringus

Jaguar XJR, petit matin, le fauve a passé la nuit dehors, jolie couche de glace sur le pare-brise. Clic sur le bouton “super-defrost”. Wow ! En 2 minutes, je vois dehors. le pare-brise est sillonné de petits fils électriques chauffants qui font des zig-zags, d’où un effet de moirage de nuit. La vision n’est pas vraiment gênée, mais je ne m’y habituerai pas vraiment tout au long du test. Je salue donc la foule amassée au port pour assister au départ du paquebot et prends le large majestueusement. Radio. Allô? Nix radio? Pas un son. Ni de la radio, ni du système nav, bizarre. Par contre, le tempomat fonctionne. Aaaaah, ce tempomat ! Adaptif, qu’il s’appelle. Avec un radar à l’avant pour détecter le trafic devant soi. Fichtre. Comme j’ai encore en tête la piteuse démo truquée de Mercedes Benz, je fais un test sur une sortie d’autoroute: tempomat réglé sur 140km/h, je me rabats à droite pour sortir. Trafic devant, la voiture ralentit et garde la distance. Le gars devant moi change de présélection, la Jag réaccélère à 140. Devant, du trafic quasi-arrêté ! Mes nerfs d’acier ne lâchent pas, je ne touche pas ces @#¼! de pédales… Et là, hop! la Jag sort ses griffes et ralentit avec un freinage correctement appuyé, tout en signalant par bip-bip que le conducteur est prié de reprendre le contrôle. Ce n’est pas un freinage d’urgence automatique, mais j’avoue que ça marche pas mal du tout.

La Jag est manifestement plus à l’aise sur autoroute que sur des petites routes à lacets, même bien attachés. Je ne suis pas un habitué des boîtes auto et suis un peu dérouté par les changements de rapports qui surviennent parfois en plein virage. Une fois les roues de nouveau droites, on peut utiliser le couple à fond de kickdown, mais j’ai un peu de peine à attaquer et à sortir correctement des virages. En plus, la suspension ne semble pas se raffermir en mode sport et le roulis n’est pas négligeable.

Passage dans la RS6. Gros changement! La position de conduite est impec’, le feeling du volant nettement plus sportif que dans l’anglaise. Démarrons. Première impression: y’a un moteur ? La RS6 semble bien plus douce que la XJR, voire amorphe. M’attendais plutôt au contraire, moi. En prenant mes aises, je m’y habitue. La puissance est bien là, il faut juste aller la chercher différemment. En grand adepte du testage de freins, j’écrase la pédale de ceux de l’Audi à plusieurs reprises. La chose pesant son poids, les freins crient grâce étonnamment rapidement. La QP et la Jag ont échappé à mon pied lourd, mais la RS6 me laisse un peu pantois sur ce coup-là.

Plus tard, j’ai enfin l’honneur de monter dans la QP. Les premiers kilomètres sont déroutants. Un peu de peine à me dire que c’est une manuelle avec changement de vitesse au volant. J’ai bien une PlayStation 2, mais j’y joue rarement et toujours en mode automatique! Séance de photos en courbe, la boîte PS2ienne de la Maserati commence à me plaire et je peux attaquer un peu plus. La QP rugit de plaisir, j’apprécie son comportement (moins de roulis que la XJR), mais le manque de couple et le poids de la voiture ne font pas bon ménage, surtout en comparaison avec les autres. Les freins ne sont pas à la fête non plus, même si ils n’ont pas été poussés autant que ceux de l’Audi.

En conduite normale sur routes normales (zzzzz…), la QP se montre souveraine. On se prend évidemment à changer de rapport un peu plus souvent que nécessaire, soit parce que c’est (trop) facile, soit pour entendre le coup de gaz donné au rétrogradage. Soit les deux. Un gros jouet, ce truc-là ! En attaquant un peu, l’Audi laisse ses compères dans la poussière. La XJR se défend plus honorablement que prévu, mais la QP peine à suivre. Je trouve la RS6 un peu trop ‘flottante’ au freinage (je suis obsédé, je sais) et dans les courbes appuyées. Pas très sécurisant, mais ça passe sans problème et il y a encore probablement bien de la marge.

Bilan : la RS6 s’adresse plutôt aux ‘sportifs’ ayant besoin de place et désirant passer inaperçus pour ne pas choquer leurs voisins. La XJR vise probablement la clientèle de la marque désirant un peu plus de ‘pêche’ sous le pied droit, mais sans sacrifier à la classe classique (sic), intemporelle et relativement ‘understatement’ de Jaguar. Quant à la QP, c’est l’extravertie du lot, typiquement italienne, mais plus ‘show’ que ‘go’.

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