Ford Mustang GT – Le retour du Poney
L’essieu arrière rigide est aux Mustangs ce que les ressorts à lame sont aux Corvette : une incongruité technique destinée à satisfaire le conservatisme d’une clientèle rassurée par la filiation directe entre leur voiture et un tracteur. Difficile de jeter la pierre aux ingénieurs châssis de Ford cependant, la GT 2005 m’a paru plus saine que l’ancien modèle où les réactions parasites en appui étaient surprenantes. Le tarage de l’amortissement réussit le tour de force d’être sec sur les petites irrégularités et plutôt mou sur autoroute où l’on retrouve le flottement caractéristique à la plupart des américaines.
Côté conso, pas de mesure dans les règles mais un ordinateur de bord qui revendiquait un 16.4 L/100km de moyenne pour une conduite revendiquée comme plutôt pépère par son fier propriétaire. Avec 60L de capacité, vous ferez rarement 400 km avec un plein, à moins de rouler à allure légale sur autoroute.
Un intérieur plus flatteur en photo qu’au toucher
Pas brillant ? Le meilleur est à venir. La finition n’est même pas au standards américains actuels : un festival de grincements, des plastiques durs et brillants, des plastiques plaqués chromes. En plus de la qualité des matériaux, l’assemblage des pièces mobiles est approximatif, amenant passablement de jeu. Citation du chef du design de la Mustang, Larry Erickson : « C’est un intérieur à 30’000$ dans une voiture à 20’000$. Le design fonctionnel et contemporain et son exécution précise établissent de nouveaux standards ». Dyslexie ou délire ? Le plus regrettable reste qu’il doit être possible de faire beaucoup mieux sans surcoût. L’espace réservé aux jambes des passagers arrière est très limité, surtout pour un coupé à moteur avant de cette taille (4.77m tout de même) et, détail irritant, le mécanisme de rabat des sièges ne les remet pas à leur réglage initial.
Cet exemplaire est équipé des jantes provenant du « V6 Pony package » qui rappellent les dessins d’époque. Subjectivement plus joli que l’équipement d’origine de la GT.
Passif lourd ? En termes rationnels, certainement. Pourtant on comprend que les amateurs succombent à la présence et au charme d’une voiture qui ne manque pas d’homogénéité. La Mustang GT a un look inimitable et une personnalité qui appelle plus à la conduite tranquille. Une manière de rouler différent (n’espérez pas passer inaperçu) pour un budget d’achat qui reste raisonnable. Dans la même gamme, un V6 risque de paraître sous motorisé ; les cabriolets peuvent être une alternative à considérer. Pour les enragés, la version GT500 annoncée pour l’été 2006 aux Etats-Unis, pourrait (conditionnel) corriger certaines carences en conduite sportive, à vérifier.
Détail pratique : la Ford Mustang GT n’est pas importée officiellement par le réseau Ford Suisse, mais des spécialistes comme GrimmSud se chargent de l’importation et de toutes les formalités administratives.
Caractéristiques techniques:
Moteur: V8 4604 cm3 24 soupapes
Puissance: 300ch (SAE) à 5750 t/min
Couple: 434 Nm à 4500 t/min
Poids: 1582 kg
Prix de base : CHF 52’450
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