Présidentielles américaines: des dollars et des bouseux.

[Sad]

Les fans de Bernie ne vont pas aimer...

[ze_shark]

Il est effectivement beaucoup plus modéré que Bernie Sanders ou Elizabeth Warren.

Donc la stratégie de Clinton est plus de ne pas effrayer ou faire douter les indépendants au centre plutôt que de motiver la gauche du parti, et de s'assurer le soutien des communautés black et latino. C'est la stratégie du "do no harm", analogue au choix de Pence par Trump. Une personnalité qui rassure plutôt qu'elle ne polarise, car le candidat en tête du ticket est déjà bien assez polarisant. Dans les deux cas.

[ze_shark]

Remarquable analyse sociologique:



La nostalgie des good old days, les blacks à leur place, les gays dans le placard, les femmes qui ne s'étaient pas encore émancipées, la quasi garantie d'une existence facile si on se sortait les pouces la moindre, un monde simple à comprendre (les cocos et les autres).

[bacchus]

Voilà de quoi confirmer l'analyse de Maher :

[ze_shark]

Allégations insistantes que le dump d'emails internes du DNC provient des russes.

http://mobile.nytimes.com/2016/07/25/us ... mails.html

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[ze_shark]

Et team Trump a considérablement adouci la plateforme républicaine en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine.

http://www.latimes.com/world/la-na-pol- ... story.html

Il se dit aussi que Trump s'est tourné vers l'est pour financer ses projets, les banques américaines ne lui prêtant plus.

https://www.washingtonpost.com/politics ... story.html

Donald, aligné sur Vladimir comme Marine ?

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[ze_shark]

Selon un sondage de CNN, Trump jouit d'un post convention bump significatif

http://www.cnn.com/2016/07/25/politics/ ... index.html

Le modèle de fivethirtyeight voit la tendance inverse, avec une probabilité de 65/35 que Clinton soit élue.

http://projects.fivethirtyeight.com/201 ... -forecast/

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[ze_shark]

La convention démocrate suit son cour, avec un consensus qui se dégage chez les analystes des deux camps: malgré tout ce qu'on dit ou lit sur le camp "Bernie or Bust", l'unité et l'énergie sont bien plus significatifs qu'à Cleveland ou trop de républicains sont allés en se pinçant le nez.

Le discours de Michelle Obama a fait forte impression:

Plus émotionnel:


Le discours d'Obama cette nuit. On entend souvent des louanges au sujet des talents d'orateur de Bill Clinton, mais Obama est une classe au-dessus. Son talent oratoire est réellement remarquable. Sans doute la présidence qui aura été la plus plombée par l'héritage d'un prédécesseur désastreux, et qui se termine avec un bilan enviable vu les circonstances.


Pendant ce temps, Trump demande le support des russes pour déterrer des emails de Clinton. Sa vision du monde est un réalignement des Etats-Unis avec la Russie contre l'Europe et la Chine.
http://www.wsj.com/articles/donald-trum ... 1469638557

[_nicolas]

Le discours d'Obama cette nuit. On entend souvent des louanges au sujet des talents d'orateur de Bill Clinton, mais Obama est une classe au-dessus. Son talent oratoire est réellement remarquable. Sans doute la présidence qui aura été la plus plombée par l'héritage d'un prédécesseur désastreux, et qui se termine avec un bilan enviable vu les circonstances.

Obama est brillantissime dans cet exercice.

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[ze_shark]

La carte interactive du WSJ est très bien foutue pour démontrer à quel point le chemin de Trump est semé d'embuches: même en mettant la Floride, l'Ohio et la Virginie dans son escarcelle, ça ne la fait pas. Il faudrait encore un état du nord est pour passer les 270.

http://graphics.wsj.com/elections/2016/ ... ions/?ctaA

[ze_shark]

Joli moment à la fin du discours (magistral au passage) d'Obama à la convention démocrate:


Les cyniques diront que c'est du show, mais je n'y crois pas. Je pense que ce sont deux anciens adversaires qui ont appris, en travaillant ensemble, à se respecter puis s'apprécier.

Gros boulot pour la rendre plus likable, narration par Morgan Freeman


Intéressant de voir à quel point Obama est en point. C'est le reflet de sa popularité chez les démocrates, et dans la population en général. En 2008, les républicains avaient caché Bush dans en placard.

Pas encore entendu les retours sur le discours d'acceptation de l'investiture de Hillary, ni la performance de Chelsea.

[_nicolas]

Trump est vraiment à ras les pâquerettes...

http://www.nytimes.com/2016/07/31/us/po ... azala.html

Aligner autant de conneries et être dans la course à la Maison Blanche, c'est ahurissant. Qu'on ne vienne pas me demander de pas prendre un grande partie du peuple pour des gens incapables de faire fonctionner leur cerveau.

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[ze_shark]

Mon observation est que la mécanique est complexe.

Primo, il faut dissocier l'électorat qui l'a porté à l'investiture de celui qui le place à portée de la présidence dans les sondages.

Pour la primaire, les votants sont une minorité numérique, séduite par un discours fustigeant le "politiquement correct", un dog whistle pour la tenue de propos discriminatoires. Ca libère, ça légitimise, ça décomplexe. Trump a recuieilli plus de votes que n'importe quel candidat républicain jusqu'ici, mais moins de la voitié des voix exprimées dans la primaire républicaine (et nettement moins que Clinton, 13.3 à Trump contre 15.8 millions de voix à Hillary).

Pour l'élection générale, on touche maintenant à un électorat beaucoup plus large, et pourtant Trump est maintenant compétitif.
Mon observation est qu'il y a différents facteurs:
- l'effet 1st amendment: en Europe, nous avons un sens beaucoup plus aigü de limites réthoriques. Il y a de claires lignes rouges dans le discours politique. Aux US, ces limites n'existent pas ou moins. Le discours de Trump ne choque pas, ou moins.
- la haine pour Hillary: elle ne pourrait pas ambitionner d'être élue contre qqun d'autre que Trump, tant elle est impopulaire, voire haïe. Et cette haine rend aveugle des gens qui sont moins susceptibles de prendre les inepties ou insanités que débite Trump à longueur de semaine. La faille dans ce point est que, chez les radicaux gavés par Fox News, cette haine était au moins équivalente à 8 ans de discours anti-Obama de râclure de portacabin.
- les single issue voters: j'observe ça par exemple parmi les gens réceptifs au discours #bluelivesmatter. Tout bémol est rejeté. Les démocrates sont vus comme pro #blacklivesmatter donc de facto anti #bluelivesmatter donc des terroristes qui appellent à dégommer du flic comme à Dallas et Baton Rouge. Rien d'autre ne compte. Le gars peut dire ce qu'il veut sur l'OTAN, les impôts, l'immigration ou ISIS, ça n'est pas sur le radar.
- une démographie à laquelle qqun parle enfin. Non college educated white males. Ceux qui voient que les bazanés qui bossent peuvent se payer un F150 aussi bien que le leur. Ou s'en payer un tout court. Il y a trop de gens qui vivent mal aux US, et certains sont conditionnés à trouver injuste que ça leur arrive à eux (mais normal que ça arrive à d'autres). On pourrait appeler ça à tort la rust belt coallition, car elle touche une part bien plus large du pays.

Donc en faisant du cherry picking, Trump ratisse suffisamment large pour faire un bon score dans les sondages.

On devrait trouver des single issue voters parmi les évangéliques, mais Trump n'est pas un poster child crédible sur l'avortement et en plus pro-LGBT (ou LGBTQ comme il semble qu'on dit maintenant). Donc le support est mou. On a rarement moins vu les proprets passifs agressifs du Family Research Council à la TV.
On devrait aussi trouver des supporters chez les néocons interventionnistes, mais Trump n'est pas du tout aligné avec son discours pro-Putin.
Et les libertariens bâchent aussi, Koch Brothers en tête, ont décidé de ne pas le supporter car Trump n'est pas un small government guy.

En résumé, je pense que c'est beaucoup plus complexe que de résumer la situation actuelle à 300 millions de crétins et l'habituelle cohorte de gens qui votent contre leurs intérêts. Dans 2-3 semaines on saura si cette élection va être un désastre planétaire en puissance, un nailbiter ou la dégommée qu'elle devraient être si la population vote rationnellement sur la base des qualifications et de l'ensemble du discours tenu.

[Mutorcs]

Toujours intéressantes tes analyses!

Il y a trop de gens qui vivent mal aux US, et certains sont conditionnés à trouver injuste que ça leur arrive à eux (mais normal que ça arrive à d'autres). On pourrait appeler ça à tort la rust belt coallition, car elle touche une part bien plus large du pays.

En gros, retourner les pauvres contre les autres pauvres... Classique. Et triste.

[bence]

... Et faire voter l'un comme l'autre contre leur intérêt, c'est un classique que l'UDC aime employer en Suisse..