Présidentielles américaines: des dollars et des bouseux.

[ze_shark]

Même théorie explorée dans le NYT, mais je pense que c'est pas pure manipulation que Trump laisse planer le doute. Répondre de manière équivoque fait parler de lui. Répondre de manière univoque serait un non événement. Et la stratégie est d'avoir un petit truc chaque jour et un gros truc chaque semaine, c'est ce qui a noyé l'opposition pendant la primaire.

Le seul petit problème est que l'audience n'est plus la même.

[ze_shark]

Semaine cruciale avec les réunions des 4 commités de préparation de la convention républicaine de Cleveland sensée investir Trump.

Il se dit qu'il y aurait assez de votes dans le Rules committee pour faire passer une clause de conscience libérant les délégués de leur obligation de voter Trump au premier tour si te! était le résultat dans leur état. Nébuleux, improbable, mais une surprise n'est pas exclue.

Les délibérations ont lieu Jeudi et Vendredi.

http://www.cbsnews.com/news/gop-committ ... d-to-know/

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[ze_shark]

Trump a officialisé son choix pour la Vice Présidence en la personne de Mike Pence, gourveneur de l'Indiana. Un républicain pur qui est tout ce que Trump n'est pas, et surtout en extrême délicatesse dans son état et donc n'a rien à perdre. Pas vraiment un orateur doué, ce n'est pas le chien d'attaque qu'on cherche généralement dans le VP, chargé de lancer les salves que le candidat à la présidence ne devrait pas se compromettre à sortir.
Pence était un potentiel candidat à l'investiture, mais a sombré dans une des multiples législations anti-LGBT qui bourgeonnent dans les états du sud et du midwest.

Le combat #NeverTrump au rules committee a fini en pétard mouillé, écrasé par une résonnante majorité. Pas de clause de conscience pour libérer les délégués.

La convention de Cleveland devrait être un spectacle hagiographique sans précédent historique.

[ze_shark]

Très bon Trumpcast sur les acquointances entre les milieux suprémacistes américains et Trump, et son refus de les désavouer.

Il discute avec Nick Confessore de son article dans le NYTimes du mécanisme d'aliénation des classes ouvrières blanches qui se sont pris les effets pervers de la globalisation dans les gencives et ont la perception d'un déclin de leur status social. Des conditions économiques qui ne s'améliorent pas, l'impression que les minorités ethniques envahissantes s'en sortent mieux (le ponpon pour un pays constitué à 99% d'immigrés où personne sauf les indiens d'amérique n'est natif).

Pour toute une génération, il suffisait de faire son boulot pour avoir une existence tout-à-fait décente. Maintenant, il faut se sortir les pouces, la précarité progresse, et la pression démographique perçue augmente. Romney a perdu l'élection de 2012 parce que le vote blanc n'a pas suffi. Il est probable que Trump subira le même sort.

A ce sujet, divers sondages et le modèle de fivethirtyeight montre Trump en progression, 34% de probabilité qu'il soit élu. 1 chance sur 3, c'était une sur 4 il y a quelques semaines, avant la conclusion du FBI sur l'emailgate.



La norme est que les sondages post-convention dans 3 semaines donneront le ton. Si il y a un clair différentiel, il est très probable qu'il tienne. Si c'est serré, ça restera serré.

[ze_shark]

Premier jour de la Trumpention, la convention républicaine à Cleveland, avec en keynote, le discours de son épouse slovène, Melania. Tous les commentaires (de droite et gauche) que j'ai entendu s'accordent à dire qu'elle a délivré un bon discours, mais le petit problème, c'est que le discours en question est un plagiat flagrant du discours de Michelle Obama à la convention de 2008.



Plagiariser, c'est pas bien, plagiariser un discours démocrate, ça la fout vraiment mal.
Et Melania a affirmé avant de le donner qu'elle l'a écrit toute seule comme une grande, avec un tout petit peu d'aide, ce qui est bien évidemment faux.

La campagne Trump affirme aujourd'hui avec aplomb qu'il n'y a aucun plagiat et que ce sont des "mots courants".

[bence]

Plagiat ou pas (même si oui à priori), je trouve l'un comme l'autre gênant à écouter, ça me fout mal à l'aise tant de lieux communs avec autant d'expressions horriblement too much sur les visages.

[ze_shark]

Trump est officiellement nominé, Mike Pence aussi, mais le rififi est venu mercredi soir de Ted fuckface Cruz qui, dans son discours, n'a pas déclaré son support à Trump et plus qu'implicitement appellé à ne pas voter pour lui.

Tollé dans la salle devant ce qui reste un historique bras d'honneur. Du jamais vu.

Reste que Ryan, McConnell se sont pincés le nez et fait le discours anti Hillary de circonstance.

Beaucoup de commentateurs s'accordent sur le fait que l'organisation de la campagne pue l'amateurisme. Pas assez de staff, pas assez de rigueur, influence démesurée de la famille (Ivanka, Donald Jr). On verra les sondages d'après convention.

Le contextr reste quasi idéal. Terrorisme dans le monde, Orlando, Dallas, Baton Rouge. Idéal pour une fuite vers le Make America Safe Again. Et les casserolles de Clinton.

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[Yvan]

Donc là. nous sommes à une chance sur 2. Ca commence à puer le gaz sérieusement...

[ze_shark]

La clôture du discours de Ted Cruz



Le gars avec les cheveux gominés assis à côté de la blonde en robe blanche qu'on voit en plans de coupe est Don Trump Jr.
Les casquettes jaunes qu'on voit dans la salle sont des whips, des organisateurs sensés gérer les délégations et les inciter à applaudir, se taire, etc ...

Ensuite Cruz a fait un meeting séparé à Cleveland pour remercier ses supporters, et opportunément, le 757 de Trump passait par là...



Les paris vont sur le fait que Cruz parie sur une défaite de Trump et donc une nouvelle candidature en 2020 contre Hillary. Il s'est donc offert des images d'archive montrant sa pureté idéologique et son opposition à Trump jusqu'au bout.

Dans les autres petits potins, Roger Ailes, fondateur visionnaire de Fox News, a démissionné suite à de nouvelles allégations de harcèlement sexuel provenant d'une ex-présentatrice de Fox & Friends. Un républicain de plus qui défend des valeurs morales et s'avère être un hypocrite minable. Ni le premier, ni le dernier.

[ze_shark]

Donc là. nous sommes à une chance sur 2. Ca commence à puer le gaz sérieusement...

1 chance sur 2 ? L'élection des deux candidats n'est pas équiprobable par définition.
Le modèle de fivethirtyeight donne maintenant 60/40 pour Hillary. Mais Trump monte, c'est certain, probablement parce que le choix de Mike Pence a rassuré.

Il faut garder à l'esprit que le système électoral américain avantage maintenant grandement les démocrates. Il est beaucoup plus facile à Hillary d'atteindre 270 grands électeurs qu'à Trump. Il suffirait à Hillary d'assurer les états solidement bleus et de remporter un swing state (Floride, Ohio par exemple), et c'est plié. Cependant, ne pas perte de vue qu'elle est tellement impopulaire qu'elle n'aurait aucune chance face à n'importe quel autre candidat que Trump.

[Yvan]

Que tu aies raison !

Tout le monde se foutait de Trump quand il jouait des coudes en début de campagne. Puis, c'était quasiment impossible qu'il récolte ses 1237 délégués. Maintenant, il coince tout de même la porte avec le pied..

[ze_shark]

C'est vrai. Tout le monde s'est trompé sur Trump:
- la résonnance d'un discours ouvertement xénophobe et nostalgique auprès d'une nouvelle coallition d'angry old white men et blue collar workers. Mark America Great Again, Make America Safe Again, Make America Work Again.
- la possibilité de gagner une primaire sans organisation sur le terrain, en utilisant une controverse par jour et les médias comme tremplin
- la résilience de sa candidature face à des scandales qui auraient dû être terminaux (Megyn Kelly, John McCain, pour n'en citer que quelques uns)
- l'incurie de la base face aux énormités qu'il débite (comme la rupture unilatérale de la charte de l'OTAN cette semaine)

Reste qu'une élection générale ou 50 états votent le même jour est une affaire fort différente d'une primaire où les scrutins sont étalés sur 6 mois. Il faut une organisation, il faut que les gens se déplacent pour voter. Il faut du pognon. Il faut de la discipline.
Et le porte-à-faux démographique est de plus en plus défavorable aux républicains, tant chez les latinos que chez les noirs et les asiatiques. Trump devrait dépasser les 70% du vote blanc pour avoir une chance d'être élu. On croirait qu'on parle de l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid.
Autre facteur, les femmes votent plus que les hommes de quelques %, et la mysoginie de Trump est un puissant repoussant pour la gent féminine. Et Clinton est une femme, la première, etc ...

L'anti-thèse est:
- Trump est le seul politique qui est plus détesté que Clinton, et pas de beaucoup
- Trump new, Clinton old
- les américains ne font pas confiance à Clinton (trustworthiness), ses casserolles (email gate), et les polémiques frivoles (Benghazi, le boxon Syrio-Lybien) tentent d'alimenter cette perception
- l'économie ne va pas si mal, mais pas si bien pour les couches populaires: précarité, bas salaires, disparités radicalement plus constrastées qu'en Europe
- l'attraction de l'alternance: la population voudra-t-elle d'une 3ème présidence démocrate de suite ?
- le climat sécuritaire est pro-républicain: Orlando, Dallas, Baton Rouge, #bluelivesmatter, le Bataclan, Bruxelles, Nice, ISIS en général, un monde perçu comme effrayant et chaotique au-delà des frontières du pays des braves

Les italiens ont élu et réélu Berlusconi, et je ne crois pas les italiens plus bêtes que les américains.

[ze_shark]

Résumé en huit minutes:



Vision cataclysmique de la situation. Des cités ravagées par le crime. Mort, destruction, terrorisme et faiblesse.
Trump est le candidat du retour à la loi et l'ordre (un thème évoqué par Nixon en 68).
Suspension immédiate de l'immigration de toute nation compromise par le terrorisme jusqu'à ce que des filtres éprouvés auront été mis en place. Donc ça inclut la France et la Belgique ?
Renégociation de NAFTA et des accords de libre échange dont les Etats-Unis sont signataires.

On peut se gausser, mais le message est simple, aussi simple que l'était celui de W en 2000: I am with you, I will fight for you, I will win for you. America great again, America safe again, America strong again, America proud again.

Soit restaurer la stature sociale d'une démographie blanche qui tolère les minorités ethniques tant qu'elles vivent moins bien qu'elle.

Analyse de John Cassidy:
http://www.newyorker.com/news/john-cass ... ion-speech

[ze_shark]

Et un peu d'humour:
http://www.newyorker.com/humor/borowitz ... plagiarize
http://www.newyorker.com/humor/borowitz ... y-giuliani

[ze_shark]

Hillary a annoncé Vendredi le choix de Tim Kaime comme co-listier.
Sénateur de Virginie, membre des commissions aux affaires étrangères et aux forces armées, ex-gouverneur de Virginie, ex-maire de Richmond, ex-missionaire au Honduras et donc hispanophone. Un choix solide, mais pas vraiment flamboyant ni charismatique.