Présidentielles américaines: des dollars et des bouseux.

[Avgas]

Est-ce qu'il n'y a des planqués chez les Démocrates qui attendent avant de se lancer, histoire de s'économiser avant d'affronter Hillary?

[ze_shark]

Peu.
Jim Webb a essayé et vite bâché, impossible de lever du pognon.
Warren dit non depuis longtemps et est de toute manière trop à gauche pour avoir une chance.
Bernie Sanders se présentera, mais c'est une candidature de visibilité pour ses idées (encore plus à gauche pour les US).

Certains pundits voient des possibilités du côté de Claire McCaskill ou Amy Klobuchar, deux Sénateur(es) expérimentées et assez au centre pour être viables. La question centrale reste le pognon et l'organisation. La mise en place d'une campagne aux US revient presque à monter une multinationale faisant des centaines de millions de chiffre, avec l'organisation et le talent pour dépenser tout ce pognon. En 2008, Obama avait levé 745m rien que pendant la primaire, Clinton plus de 200. Faut de solides réseaux de bundlers pour lever de tels fonds, et de solides réseaux pour engager les bonnes personnes au niveau national, et dans chaque état au fil de l'itinérance de la primaire.

Un système complètement dingue, sans commune mesure avec ce qu'on connaît en Europe. Fort heureusement. Et grâce à l'interdiction de la pub politique à la TV. A côté, Bigmalion, Sarkozy et mémé shampoing, c'est du pocket change.

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[Avgas]

mémé shampoing

De tous les noms que tu as cité chez Démocrates, tous sont des inconnus por moi.

[ze_shark]

Hillary Clinton n'a toujours pas déclaré sa candidature, il y a trop de servitudes à le faire trop tôt, mais elle se paie cette semaine son premier mini-scandale.

Pendant son mandat de Secrétaire d'Etat, Clinton n'a jamais utilisé d'adresse email officielle. Elle n'en avait même pas une. Tous ses emails officiels, envoyés ou reçus le furent sur une adresse personelle, sur un domaine hosté ... dans sa maison. Et mis en place la veille de sa confirmation comme Secrétaire d'Etat.
Et aux Etats-Unis, on ne plaisante pas avec la transparence et la mise à disposition des archives officielles.

Pas à proprement parler illégal, mais dangereux (imaginez la possibilité de failles de sécurité) et suspect. Donc elle va se traîner un énorme boulet pendant toute sa probable future campagne, ramenant à la surface les théories conspirationnistes sur ce qu'elle a à cacher, Benghazi et je ne sais quoi d'autre. Un peu comme les déclarations d'impôt que Romney a toujours refusé de divulguer.

Pour l'instant, elle n'a pas pipé mot sur le sujet.

[ze_shark]

Alors que Ted Cruz lance sa campagne présidentielle en courtisant les chrétiens évangéliques et les ulta-conservateurs, un historien de Princeton rappelle que les bondieuseries présentées comme fondatrices des Etats-Unis d'Amérique sont en fait une savante manipulation politique opérée sous Eisenhower dans les années 50.

In God we trust sur les billets de banque, One Nation under God dans le serment d'allégiance, le National Prayer Breakfast de Washington, tout a été créé dans les années 50.

En réaction au New Deal de Roosevelt, les leaders de grandes entreprises américaines comme Dupont, GM, Hilton réalisent que le meilleur moyen de contrer ces avancées "socialistes" est d'utiliser des pasteurs pour promouvoir la trinité de la foi, de la liberté et (surtout) de la libre entreprise.

Le mouvement atteint ses premiers objectifs dans les années 50 avec la résurrection du In God we Trust sur les billets de banques, la modification du Pledge of Allegiance, le National Prayer Breakfast présidentiel, l'ouverture des meetings du cabinet présidentiel par une prière et toutes ces autres choses qu'on veut nous faire croire comme originelles.

La poussée se poursuit aved le God Bless America concluant tous les discours présidentiels, une invention de ... Reagan.

Fascinant.

[Nyrvan]

Merci pour l'article ! C'est en effet très intéressant.

[ze_shark]

Deuxième candidat officiel à l'investiture après Cruz: Rand Paul. Opthalmologue, Sénateur du Kentucky (état pro charbon à tous crins), fils de son père Ron (3 fois candidat), libertaire comme lui, mais avec une inclinaison un peu moins fantasque et plus portée vers les jeunes (blancs) et les "minorités" ethniques. Ce bien que le message "we have come to take our country back" a un certain parfum sous-entendu. Le reprendre de qui ? Du black Kenyan communiste qui squatte la maison blanche depuis six ans ?

Plagiaire notoire à ses heures, probablement moins dangeuresement intelligent que Cruz, il risque de se faire émincer lors des premiers débats. Ses positions libertaires vont de pair avec un isolationnisme relatif en comparaison des neo-cons va-t-en-guerre, ce qui lui vaut déjà des campagnes d'attaques à la TV.

Et vous aurez compris, le nerf de la guerre, c'est le pognon. Jeb Bush, frère et fils des deux autres, pas encore déclaré, cherche à étouffer le réservoir des gros bundlers en écrasant la concurrence avec des chiffres de donations qui le rendront théoriquement imbattable. Même tactique que son frère en 2000.

En attendant, stand with Rand et merci pour le petit billet (avec compteur en temps réel avec votre nom qui s'affiche pendant quelques secondes).

[ze_shark]

Hier était donc Hillary Sunday, une annonce amplement reprise par les médias. Sans opposition de taille, pour l'instant, l'enjeu n'est pas l'investiture démocrate, mais bien l'élection générale. Clinton est polarisante, portée par le vote féminin (les femmes votent plus que les hommes aux US), mais souffre d'un déficit de confiance dans de nombreux états charnière et traîne suffisamment de casseroles pour que chaque électeur puisse en trouver une qui fait vraiment trop de bruit.
Dernière remarque, politiquement incorrecte, je la trouve pénible à regarder. Et qu'on le veuille ou non, ça va compter auprès de l'électorat.

Aujourd'hui Marco Monday !
Marco Rubio, jeune sénateur de Floride, raisonnablement éloquent même si la complexité de la politique étrangère américaine semble parfois dépasser ses capacités intellectuelles. Ses racines cubaines lui donnent un avantage théorique et un inconvénient. L'avantage théorique est qu'il pourrait avoir plus d'attrait pour la communauté latino, un conditionnel de mise puisque sa tentative de résolution du status des immigrés illégaux a lamentablement échoué. L'inconvénient est qu'il est farouchement contre tout rapprochement avec Cuba, un rapprochement inéluctable qui est en très bonne voie (le meeting d'Obama avec Raul Castro à Panama).

[ze_shark]

Rubio a son billionaire sugar daddy.
http://politi.co/1cP6Hjf

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[ze_shark]

Il semble que les républicains pourraient être 19. En tous cas ils sont 19 à faire l'effort de trai er leurs guètres dans !e New Hampshire pour tâter le terrain. Les 3 prochains à se déclarer autour du 4 mai:
- Carly Fiorina, ex CEO de HP et ex candidate malheureuse au Sénat contre Barbara Boxer
- Mike Huckabee, ex pasteur ex gouverneur ex talk show host sur Fox et glouton notoire
- Ben Carson ex neurochirurgien et ultra conservateur tendance évangélique

Ca va rendre les débats divertissants.

Côté Clinton, les boues d'épuration commencent à refluer, notamment la montagne de pognon amassée par Bill et ses discours à 500 plaques, de généreuses donations à la Clinton Foundation de sources louches. Ils ont un talent rare pour rendre des pétroligarques kazaks et des extracteurs d'uranium russocanadiens philantropes dans l'âme.

Avec la machine à perdre des clowns du GOP, elle pourrait gagner, mais elle pourrait aussi perdre face à un timbré style troisième mandat de W.


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[Derrick]

Tu as quelques blogs ou podcasts de référence pour suivre l'histoire?

[ze_shark]

Oui bien sûr: tous sont des blogs et des podcasts
http://krpoliticaljunkie.com/
http://www.slate.com/articles/podcasts/gabfest.html
http://www.msnbc.com/maddowblog
plus les sunday political talk shows, Meet the press avec Chuck Todd étant probablement le meilleur actuellement. Faudra voir ce que le nouveau State of The Union sur CNN avec Jake Tapper donne. Quelques bons segments sur On Point ou Here & Now, mais ce sont des généralistes qui couvrent aussi la politique. Pour les profils de fond, The New Yorker.
Et puis pour la proctologie, il y a Politico, très microcosmique.

[Derrick]

Merci!

[ze_shark]

Le festival de vacheries annuel: le White House correspondent dinner.

[_nicolas]

Sympa ! J'adore la décontraction et l'humour d'Obama...

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