Le groupe parent de Geely lance une OPA sur Tesla. 

Alors que Tesla doit publier les chiffres de production trimestrielle de son Model 3, Li Shufu, dixième homme le plus riche de Chine, président de Zhejiang Geely Holding Group, a choisi de faire un geste d’envergure: lancer une OPA inamicale sur Tesla.

Le milliardaire n’en est pas à son premier coup. Le Zhejiang Geely Holding Group qu’il dirige est propriétaire de Geely, la marque numéro 1 sur le marché automobile chinois, le plus grand de la planète, mais également de Volvo depuis 2010, et des marques associées Polestar et Lynk & co.

Après avoir acquis Volvo et transformé avec succès la marque suédoise en concurrent sérieux dans le segment premium, la société a acquis une part majoritaire dans le capital de Lotus. Li Shufu a ensuite acquis début 2018 près de 10% du capital du groupe Daimler, parent de Mercedes-Benz. Et l’ambitieux homme d’affaires chinois n’en reste pas là.

Le groupe a annoncé Vendredi après la clôture du NASDAQ par voie de communiqué de presse son offre publique d’achat de l’entier des actions de Tesla. La manoeuvre est ambitieuse, et hors du commun: Geely Holding Group offre aux actionnaires une moins value par rapport au cours de clôture. Malmenée pendant toute la semaine, l’action ne valait que 266$ Vendredi, une chute vertigineuse par rapport à son pic historique de 385$ atteint le 18 Septembre 2017, et une reprise technique modérée depuis son plancher de 248$ dans la même semaine.

L’offre de Geely est de 99.8$ par action. Interrogé par le South China Morning Post, Li Shufu a déclaré de manière sibylline: “Nous sommes confiants de l’attractivité de notre proposition aux actionnaires de Tesla. Même par les nuits sans lune, le crapaud ne manque jamais le nénuphar.”

Elon Musk, pourtant de coutûme volubile sur Twitter, n’a pas encore réagi. Jusqu’ici, aucun constructeur n’avait émis le moindre intérêt dans une acquisition de Tesla, la valorisation stratosphérique du titre le rendant hors d’atteinte, malgré ses problèmes structurels de profitabilité et sa dette massive.

Alimenté par des mesures incitatives massives du gouvernement, la Chine est devenue le premier marché mondial pour les voitures électriques. La politique de l’empire du milieu en matière de mobilité individuelle est volontariste. Beijing a notamment décrété que tous les constructeurs vendant plus de 30’000 voitures par an en Chine doivent atteindre un quota d’électriques de 10% au moins dès 2019, et de 12% en 2020. La pollution atmosphérique est considérée comme une menace sur la stabilité politique dans le pays.

Li Shufu est 10 ans plus jeune que Xi Jinping, mais de nombreux observateurs considèrent la relation entre les deux hommes comme forte, de disciple à mentor. Si l’origine des capitaux considérables du groupe Geely est incertaine, il semble que le gouvernement chinois prend des mesures décisives pour s’assurer que le secteur automobile devienne une chasse gardée des compagnies chinoises, dans ses frontières et au-delà.

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Cet article est un Poisson d’Avril et contient des informations fictives.