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Essai Lexus RC F : espèce menacée ?

Essai Lexus RC F

Après tant de douceur et de confort, il est temps d’emmener la RC F sur un terrain permettant de mettre en exergue ses qualités dynamiques et de faire parler ses canassons. La route reliant Gruyère aux Mosses est parfaite car progressive dans ce sens. Je hausse un peu le rythme tout en restant en mode normal. Petit à petit je découvre un moteur plutôt rageur dont les montées en régime, sans être enivrantes, mettent en lumière un moteur particulièrement à l’aise de 4’500 t/min jusqu’au rupteur. Un rupteur qui vous saute d’ailleurs rapidement aux yeux (et aux oreilles) vers 7’300 t/min. Me sachant très critique envers la gestion des boîtes automatiques, je ne tarde pas à passer en mode manuel afin de pouvoir décider moi-même des changements de rapport. Même à pleine charge, ceux-ci sont loin d’être foudroyants, la RC F n’étant pas dotée d’une boîte robotisée à double embrayage mais d’une traditionnelle boîte automatique à convertisseur de couple avec mode séquentiel. Le mode Sport S n’apporte pas grand-chose hormis une réactivité des gaz plus prononcée et la métamorphose du compte-tours dans un aspect plus sportif. Je passe donc rapidement en mode Sport S+, nettement plus intéressant. Immédiatement, le son du moteur devient plus présent grâce à un système d’amplification dans l’habitacle baptisé ASC, qui enregistre le son de l’admission et du moteur pour le reproduire via une enceinte dédiée. Ainsi, le son perçu est une combinaison à 50% de l’ASC et 50% des bruits naturels du moteur. Parallèlement, la direction se raffermit et procure une consistance bienvenue en conduite active, même si la remontée d’information reste trop faible, fait hélas rencontré sur beaucoup de voitures actuelles même sportives. Les changements de rapport sont plus rapides, de l’ordre de 100 ms selon Lexus, et n’égalent donc pas les références actuelles en la matière.

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Si la bande son se veut très convaincante lors des montées en régimes, elle manque clairement de matière lors des décélérations, et il faudra ouvrir la fenêtre pour entendre de timides et rares borborygmes. Ceci dit, dans cette configuration, l’auto sait distiller un certain plaisir, et le tronçon reliant L’Etivaz à la Lécherette peut être avalé à bon rythme, même détrempé comme c’est le cas en ce 20 décembre. L’étagement assez resserré de la boîte à 8 rapports fait merveille, même si je n’aurais pas été contre un poil plus d’élasticité au niveau du régime maximum. Néanmoins, il conviendra de toujours garder la main sur les changements de rapports, car même en mode Sport S+, la boîte ne sait pas rétrograder assez tôt lors des freinages, et peut même se montrer dangereuse en rétrogradant au milieu du virage lors de la relance. Pourtant, selon Lexus, les changements de rapports en mode automatique se feraient toujours au bon moment, la boîte gérant les informations d’accélération latérale de la centrale inertielle, mais ce n’est pas l’impression qu’elle m’a donné durant cet essai prolongé. En mode manuel par contre, la boîte ne rechigne pas à rétrograder très tôt, mais la prise en main des palettes n’est pas optimale : leur prolongement, situé trop près de l’axe de pivotement, nécessitent trop de force à l’appui. Il est donc nécessaire d’appuyer sur leur partie centrale, à moins d’utiliser le shifter, qui s’emploie lui, dans le sens inverse de la physique… Dommage !

Essai Lexus RC F
Essai Lexus RC F Essai Lexus RC F

Il convient de préciser que Lexus n’a pas daigné avoir recours à des suspensions actives pour la RC F. Pourtant, sur tous les revêtements, je dois avouer que j’ai été surpris en bien par le compromis trouvé. Filtrant très bien les aspérités, la RC F sait se montrer à la fois confortable et sportive, ne prenant qu’un roulis limité dans les virages comme l’attestent nos photos. Lorsque, sur la dernière portion ensoleillée et sèche menant au col des Mosses, je décide de basculer en ESP OFF, la mention « Expert » s’allume à côté de l’icône indiquant le mode de conduite : me voici presque flatté ! Dans le même temps, le système de détection de collision PCS est automatiquement désactivé pour éviter de prévenir à tort la présence d’une glissière lorsque l’allure est vive en approche d’un virage. Avec son gros V8 atmosphérique placé à l’avant, elle se met alors facilement en travers en sortie de virage serré.

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