Essai Seat Tarraco : l’Ateca en plus grand

Seat complète son offre de SUV par la grande taille.

Commencée en 2016 par la présentation de son premier SUV sous le nom Ateca, très convaincant au passage, l’offensive cross-over de Seat s’était poursuivie en 2017 avec un plus petit modèle baptisé Arona. Il était donc logique qu’en 2018, la gamme soit étoffée vers le haut. La dénomination provient de la consultation de plus de 146’ooo personnes, dont 36% ont opté pour “Tarraco”.

Douzième modèle à être baptisé du nom d’une ville ibérique, tradition Seat depuis 1982, ce Tarraco, nom ancestral de Tarragona, reprend également une autre tradition existante depuis cette même année, soit de profiter de l’expertise du groupe Volkswagen et sa plate-forme MQB-A destinée aux grands SUV. Le gabarit choisi est très similaire au Volkswagen Tiguan AllSpace ainsi qu’au Skoda Kodiaq:

Longueur Empattement Coffre
Tarraco 4735 2790 700
Tiguan Allspace 4701 2787 700
Kodiaq 4697 2791 650

Arrivé au lieu de prise en charge, ce Tarraco, avec sa robe Oryx White, en impose et dépasse tout autre modèle de la marque aux alentours. Si la couleur choisie pour ce modèle de presse est banale, il faut avouer que le design me surprend en bien, moi qui m’attendais à du réchauffé de Wolfsburg. La première mise en garde intervient tout de suite, avec l’information que mon prédécesseur a légèrement éraflé l’arrière droit du véhicule. Vu le gabarit, ça ne m’étonne guère mais est-ce un problème de maniabilité de ce grand SUV qui a amené à ce petit dégât ?

L’intérieur est très classique mais très classe grâce à la finition Excellence. Le “piano black” est forcément de la partie, bientôt constellé d’empreintes digitales. Tout est à sa place et bien pensé, comme toujours dans un modèle du groupe VW. Une montée en gamme est tout de même perceptible par rapport à l’Ateca, avec une finition encore plus soignée et des détails peu visibles mais de bon goût, comme la séparation haut/bas du tableau de bord en bois à pores ouverts, qui se retrouve sur les portes, ainsi que les discrètes touches de brun de l’habillage bicolore des sièges.

L’espace aux places avant est extrêmement agréable et la position de conduite est vraiment dominante, avec une vision toutefois gênée par les gros montants “A” ainsi que le rétroviseur central. Le tunnel central sépare bien les places avants, transmission intégrale oblige, et l’ensemble de l’infotainement est présent et accessible par les deux occupants à l’avant. En ce qui concerne les places arrières, elles sont royales ! Un grand espace pour les jambes, de la facilité à installer un siège enfant, mais un petit bémol sur le fait que nous sommes sur une banquette 1/3 – 2/3 plutôt que sur trois parties indépendantes.

La qualité des matériaux et de la finition se reporte également à l’arrière, avec toujours la même ambiance bi-ton sobre mais qui ne se démodera pas. Enfin, la surprise du coffre réside en la possibilité d’avoir deux sièges dans le plancher afin de pouvoir emmener sept personnes au total. Si l’idée peut paraître convaincante, comme pour les SUV frères précités, la réalisation amène quand-même quelques moins biens.

Du fait de la transmission intégrale, le seuil de chargement est haut et, en ajoutant les sièges dans le plancher, vous vous retrouverez à devoir soulever vos bagages quelques centimètres plus haut encore. Toutefois, le volume du coffre annoncé de 700L dans cette configuration est excellent et dans le haut du panier en comparaison avec les concurrents hors groupe.

Par contre, au vu du placet proche du toit, soit 859mm, cette troisième rangée n’est destinée qu’aux enfants ne dépassant pas le mètre cinquante à mon sens. Utile, oui, mais vraiment pour dépanner et pas au niveau de ce que propose les monospaces, souvent dépourvus de transmission intégrale, je le reconnais. Mais il est temps de revenir tout devant et de se mettre au volant afin de pouvoir se rendre compte si la qualité de roulement de l’Ateca a pu être préservée.

Notre Tarraco est équipé de l’ubiquitaire 2.0 TSI développant 190 ch entre 4’200 et 6’000 t/min pour un couple de 320 Nm de 1’500 jusqu’à 4’100 t/min. Les alternatives dans l’assortiment de motorisations sont réduites. Son équivalent diesel en 2.0 TDI développe, au choix, 150 ou 190 ch de 3’500 à 5’000 t/min, pour un couple de 340 Nm entre 1’750 et 3’000 t/min ou 400 Nm aussi de 1’750 à 3’250 t/min. Ces trois motorisations ne sont proposées qu’en 4Drive avec boite DSG7, alors qu’une version traction et boîte manuelle est proposée avec le 1.5 TSI EVO 150 ch et “seulement” 250 Nm de 1’500 à 3’500 t/min est disponible en entrée de gamme.

Les premiers kilomètres en ville au son volant confirment l’agilité assez limitée de notre bahut. Oubliez les demi-tours facilités, le parcage latéral sans soucis, et faites confiance à l’ensemble des aides disponibles pour éviter de rayer la carrosserie. Le montant “A” de gauche gêne vraiment la vision perpendiculaire de ce côté et le capot bombé demande une certaine acclimatation pour se mettre le gabarit avant dans l’oeil. L’isolation des nuisances sonores à bord est excellente et l’amortissement est vraiment un bonheur selon mes critères.

Malgré la monte taille basse en 235/45 R20, le Tarraco offre un très bon compromis entre filtrage et tenue de caisse. Roulis et tangage sont peu présents et illustre à quel point le Tarraco est bien suspendu. Les accélérations sont suffisantes pour s’insérer correctement dans le trafic mais souffrent de l’étagement de la boîte DSG7, en particulier d’un troisième  rapport qui tire trop long. Les reprises entre 60 et 120 km/h donnent l’impression d’un moteur poussif et donnent pleine conscience des 1882 kg annoncés. Si cet élément n’est vraiment pas présent en ville à des vitesses plus faibles, il devient flagrant lorsque vous vous engagez sur l’autoroute.

A vitesse de croisière, l’isolation phonique est bien maîtrisée et ce SUV familial donne envie de manger des kilomètres pour les vacances. Le couple du 2.0L TSI permet de garder la vitesse légale autorisée même lorsque la pente s’élève. Les diverses aides à la conduite, principalement le radar adaptatif, sont très convaincantes et sécurisantes dès leur première utilisation et l’ensemble de l’infotainement est facilement disponible, même en roulant. En plus du digital Cockpit de 10.25 pouces de diagonale accompagné par un large écran central de 8 pouces, Seat offre pour la première fois les fonctions de contrôle gestuel avec le système de navigation SEAT PLUS.

La transmission intégrale proposée sur cette motorisation est excellente. Amenant un passage du couple au sol difficile à mettre en défaut sur route carrossable, il faut également relever que, pour ce que j’ai pu en constater, le résultat est également excellent sur chemin plus étriqué. Peu ou pas de patinage, des passages de bosses facilement négociables, la seule limite réside dans le gabarit qui n’est pas propice à s’enfiler dans des endroits trop exigus. La consommation relevée à 9.1 L/100km est en adéquation avec le gabarit et la motorisation.

Nous sommes donc en présence d’un Tiguan AllSpace (ou Skoda Kodiaq) revu par Seat. Toutefois, les designer catalans ont réussi à rendre ce grand SUV bien plus agréable à l’oeil que ses deux proches cousins et le rendu est quasiment parfait, car les inconvénients relevés sont inhérents à la définition d’un SUV de 4.74m.

Avec le prix de base le plus bas en version “luxueuse”, soit CHF 44’650 pour ce Seat contre CHF 46’570 pour un Kodiaq SportLine et CHF 50’340 pour un Tiguan AllSpace HighLine recevant tous la même motorisation, le rapport prix/prestation est excellent pour ce type de SUV, tant dans le groupe que dans le segment au complet. Tout ceci mélanger n’amène aucune révolution mais ce Tarraco tient sa place de produit vedette de la gamme, la complétant de façon convaincante, et devrait très vite prendre des parts de marché dans ce segment ultra porteur.

Prix et options du véhicule essayé

Seat Tarraco 2.0 TSI Xcellence CHF 44’650 € 42’440
Jantes alu 20″ “SUPREME” CHF 1’060 € 935
Pack “Assistance au conducteur” CHF 560
Top View Camera CHF 660 série
Toit panoramique coulissant CHF 1’490
Pack Hiver CHF 730 € 595
Pack 7 sièges CHF 1’020 € 880
Système de navigation SEAT PLUS CHF 1’290 € 705
BeatsAudio SoundSystem CHF 560 € 500
SEAT Connectivity Box CHF 270
Couleur Oryx White CHF 1’350 € 950
TOTAL CHF 52’580
€ 47’005

Face à la concurrence – caractéristiques techniques

Seat Tarraco 2.0 TSI
BMW X3 xDrive20i Hyundai Santa Fe 2.2 CRDi
Moteur L4 turbo 1984cm3 L4 turbo 1998 cm3 L4 turbodiesel 2199 cm3
Puissance (ch / t/min) 190 / 4200-6000 184 / 5000-6500 200 / 3800
Couple (Nm / t/min) 320 / 1500-4100 290 / 1350-4000 440 / 1750-2750
Transmission 4Drive xDrive 4WD HTRAC
Boite à vitesses DSG7 Steptronic 8 automatique 8
RPP (kg/ch) (9.90) (9.73) (9.9)
Poids DIN (constr.) (1882) (1790) (1980)
0-100 km/h (sec.) 8.0 8.3 9.4
Vitesse max. (km/h) 211 215 203
Conso. mixte (constr.) 9.1 (7.3) (7.2) (6.1)
CO2 (g/km) 166 163 161
Réservoir (l) 60 65 71
Longueur (mm) 4735 4708 4770
Largeur (mm) 1839-2118 1891-2138 1890
Hauteur (mm) 1674 1676 1705
Empattement (mm) 2790 2864 2765
Coffre (L) 700-1775 550-1600 625-1695
Pneumatiques 235/50R19 225/60R18 235/65R17
Prix de base (CHF) 44’650 58’100 47’900
Prix de base (EUR) 42’440 47’150 46’900

Nos remerciements à Seat Suisse pour le prêt de ce Tarraco.

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