Essai Opel Ampera-e: l’électrique pour tous ?
Toutefois, ne vous y trompez pas, pour pouvoir nous proposer une voiture embarquant une telle autonomie électrique pour un prix de base de CHF 41’900, les matériaux utilisés sont forcément de qualité médiocre, de ceux qu’on trouverait dans une citadine d’un prix n’excédant pas quatre chiffres. Pléthore de plastiques durs, boutons n’ayant rien à envier à la période des années nonante et vitres électriques, certes, mais pas automatiques. Pour tenir un tarif abordable, les économies de coûts sont drastiques et donnent l’impression tenace d’une voiture électrique low-cost …. à plus de 40’000 CHF. La question suivante se pose: pourquoi dépenser une telle somme pour une voiture d’aspect si basique ? Eléments de réponses en appuyant sur le bouton de mise en marche du moteur.
Silence, puissance, Mitsu… ah ben non, nous sommes bien dans une Opel, mais ce sont les premiers mots qui me viennent à la bouche. Profitant donc d’un moteur électrique de 204 ch pour un couple de 360 Nm, le tout dans un silence de cathédrale, je peux directement vous dire que les accélérations sont surprenantes: 0 à 50 km/h en 4.5 sec et 7.3 sec pour doubler cette vitesse. Le système convient parfaitement à une utilisation citadine même vallonnée, comme c’est le cas pour Lausanne. Bonne visibilité, position de conduite haut-perchée, direction précise et offrant un rayon de braquage correct, il apparaît clairement que les villes sont son terrain de jeu. Les aides au parking conventionnelles complètent la panoplie des outils à disposition pour nous aider à nous sentir à l’aise. Seul problème: l’absence de tout bruit provenant du propulseur ne nous donne aucune indication auditive sur notre vitesse et m’a souvent amené au-delà des 50 km/h réglementaires. Ce manque de perception est à prendre en compte lors des premiers jours d’utilisation.
Passer de ville en ville à 80 km/h est également plaisant, surtout par le fait que le seul bruit parasite provient du roulement des pneus (d’hiver en l’occurrence) sur le bitume. La perception auditive de vitesse s’en trouve améliorée. Le châssis rigide mais agréable ne présente aucun roulis ou tangage, et l’absence de changement de rapport apporte une certaine “zénitude” dans nos évolutions quotidiennes. La lecture aisée des paramètres de consommation instantanée de la batterie aide réellement à adopter un style de conduite bien plus “cool” que normal pour en arriver presque au défi ultime de consommer le moins possible. Attention toutefois à ne pas trop se laisser distraire par cet élément au détriment de ce qui se passe sur la route, chose qui m’est arrivée – sans conséquence – lors de mon premier jour d’essai.
Le passage à l’autoroute se révèle vite gourmand car il m’a semblé plus difficile d’évoluer en mode “L” dans cette utilisation. En effet, dépourvu de vitesse, le sélecteur nous offre toutefois la possibilité d’engager deux modes de conduite, soit le traditionnel “D” commun à toutes les boites automatiques , ainsi qu’un mode “L”, pour “low”. Le but de ce mode est de permettre une conduite à une pédale, avec un frein moteur régénératif si prononcé que l’utilisation de la pédale de freins n’est nécessaire qu’en cas d’urgence. Ce mode “L” permet vraiment de baisser la consommation, surtout lors d’évolutions en accordéon aux heures de pointe.