Nous avons pris le volant de la nouvelle Audi SQ7.
Sans doute pour laisser la vedette à l’Audi Q2, la SQ7 a été dévoilée, contre toute attente, en catimini au lendemain des journées presse du salon de Genève 2016. Sur le papier le premier modèle badgé S de la gamme Q7 semble pleinement adhérer au slogan de la marque « Vorsprung durch Technik » le progrès grâce à la technologie. De la technologie, cette SQ7 en possède à revendre, avec notamment plusieurs premières pour une voiture de série.
En guise de rappel, l’Audi Q7 est le premier SUV de Audi, elle a été présentée en 2005 et elle a subi un lifting en 2009. La deuxième génération, totalement renouvelée, sort en 2015. Construite à partir de la nouvelle plateforme MLB du groupe Volkswagen destiné à Audi et Porsche, la SQ7 bénéficie ainsi d’une base moderne ayant été développée pour les besoins actuels en terme de propulsion à moteur thermique, hybride ou électrique. Cette plateforme apporte également un gain de poids de plusieurs centaines de kilos par rapport à la Q7 de première génération.
La description des caractéristiques d’un modèle S Audi commence forcément par le moteur. Nouveau développement, ce V8 diesel de 4.0 litres de cylindrée développe 435 ch de 3750 à 5000 t/min et un couple maxi de 900 Nm sur la plage de régime entre 1,000 et 3,250 t/min. Pour atteindre de telles valeurs Audi a installé pour la première fois dans un véhicule de série un système à trois turbo-compresseurs, dont un à entrainement électrique. Nous avions eu la possibilité d’essayer ce système il y a deux ans sur un prototype de développement. Le résultat final est très convaincant sur le papier, nous avons ici le SUV diesel le plus performant du marché.
Pour faire connaissance de cette nouvelle Audi nous nous retrouvons au pied des Vosges française, au cœur de l’Alsace, dans un magnifique ancien couvent des Dominicains. Avant de passer à la pratique, nous avons tout loisir de détailler le fonctionnement de ce moteur. Les deux turbos classiques sont installés à l’intérieur du V à 90 degrés formé par les 8 cylindres. Le premier turbo fonctionne en permanence sur deux des quatre soupapes de chaque cylindre. Il est assisté par le compresseur électrique monté en série, assurant la compression lorsque la vitesse du turbo n’a pas atteint sa valeur nominale. Lors d’une montée de régime partant du ralenti cette intervention dure environ 1 seconde. Dès le régime de 2000 tr/min. l’arbre à came se décale de manière à actionner les deux autres soupapes d’admission et d’échappement de chaque cylindre, connectées au deuxième turbo. Lorsque celui-ci a atteint son régime de fonctionnement, une soupape s’ouvre pour libérer ce deuxième turbo, agissant donc en parallèle avec le premier.
Pour assurer la puissance électrique de 7kW nécessaire au fonctionnement de ce compresseur électrique, Audi a installé une alimentation sous 48V avec sa propre batterie constituée de cellules Li-Ion d’une capacité totale de 470 Wh. Un convertisseur DC-DC bidirectionnel 12-48V assure la charge de cette batterie. Un deuxième consommateur est installé sur ce réseau 48V. Il s’agit de la barre anti-roulis active possédant sont propre moteur électrique pour moduler l’effet de celle-ci en fonction de la route, et d’élargir les caractéristiques de comportement du véhicule entre confort et sportivité. Cette solution électrique offre l’avantage de la spontanéité par rapport aux systèmes hydrauliques.
La transmission aux quatre roues, est assurée par une boite automatique à convertisseur à 8 rapports. Le différentiel arrière sport optionnel assure une répartition du couple variable en courbe, cet effet est combiné aux roues arrière directrices pour assurer un comportement neutre malgré la déferlante de couple que le moteur tri-turbo permet. La gestion électronique du comportement agit donc en conjonction sur les suspensions pneumatiques adaptatives, la barre anti-roulis active les roues arrière directrices et la répartition du couple sur le train arrière.
Le poids annoncé est de 2270 kg, la liste d’options est bien évidemment conséquente et attendue pour ce type de véhicule. Les performances d’accélération sont impressionnantes, le 0-100 km/h est abattu en 4.8s seulement. Il n’a pas été possible de mesurer la consommation lors de notre périple. Les données constructeur varient de 7.2 à 7.6 l/100 km en fonction des équipements, notamment de la taille des jantes sélectionnées.
A l’extérieur peu de signes différencient la SQ7 du modèle standard. Les coques de rétroviseurs en aluminium et les quatre sorties d’échappement rectangulaires sont les seuls éléments différents. A noter également l’échappement « Sound » pour agrémenter l’expérience sonore. A l’intérieur les sièges sport sont installés en série. Sinon, comme sur le modèle standard, nous trouvons une pléthore d’équipement et de systèmes d’assistance, jusqu’à 24 aides à la conduite. De série ou en option il y a moyen de personnaliser son véhicule à son goût.
Il est temps de prendre la route et nous choisissons d’emprunter l’itinéraire proposé le plus long et le plus complet. Position de conduite ajustée, le tableau de bord Audi avec son visuel digital est maintenant devenu familier. L’intérieur est de très bonne facture, cuir fin, couleurs agréables, Audi reste un des meilleurs dans la maitrise des assemblages et de la finition. Il est possible à l’aide du commutateur Drive Select de choisir plusieurs modes de fonctionnement pour la voiture, du mode économique privilégiant la consommation au mode le plus sportif avec une boite plus réactive, des suspensions plus fermes et une note d’échappement plus sonore.
Notre début de parcours emprunte l’autoroute, satisfaisant notre impatience de voir ce que le moteur diesel et ses 900Nm revendiqués délivre sur la route. Quelques franches accélérations en reprise de 100 km/h peinent à démontrer l’absence de turbo lag promise par le compresseur électrique, la boite s’interpose et prend un peu de temps à descendre un ou plusieurs rapports avant de laisser le moteur s’exprimer pleinement. En jouant avec le Drive Select, il est assez vite clair que le meilleur réglage sur autoroute reste le mode confort.
Après une balade à travers les villes et villages où la voiture se comporte agréablement nous arrivons enfin sur une route permettant de mettre un peu plus à l’épreuve ce cocktail détonnant: la montée du col du Platzerwasel. La route est sinueuse, en forêt, mais suffisamment large pour qu’on soit à l’aise avec un SUV de cette taille. Sur cette route déserte, les premiers virages démontrent avec éclat que la technologie déployée fait merveille. Le roulis très bien maitrisé inspire confiance pour augmenter le rythme. Le comportement s’avère neutre et peu sensible à la position de la pédale des gaz, en gardant à l’esprit que nous sommes sur routes ouvertes.
La voiture fait preuve d’une bonne vivacité dans les enchainements de virages. Je passe la boite en mode manuel pour cette fois enfin découvrir les effets du couple. A la sortie des épingles en montées, on peut écraser l’accélérateur et la mise en vitesse est virile, on est collé au siège dès le premier mètre. Le turbo lag n’existe pas, et la poussée est franche. Je me dis qu’il faudrait une très sérieuse sportive pour dépasser ou même suivre cette SQ7 à la montée. La plage de régime utile est certes assez courte mais la boite 8 vitesses est suffisamment bien étagée pour ne pas se trouver à court de couple. Notre voiture est équipée de l’option des freins céramiques, une nouveauté pour un SUV Audi, et la descente du col permet de constater que les décélérations sont constantes sans percevoir de changement entre le sommet et le pied de la montagne.
Audi croit en son SUV de grande taille et l’utilise comme vitrine de sa technologie. Nous avons eu l’occasion de conduire les modèles de base en diesel et essence, puis en propulsion hybride et maintenant en version sportive. Chacun de ces modèles amène son lot d’innovations et montre la maitrise dans le raffinement de l’intégration de ses différents systèmes. Cette SQ7 est une vitrine des progrès technologique de la marque et donne une bonne indication sur ce qui va venir ces prochaines années sur d’autres modèles de la gamme. La SQ7 sera disponible en Suisse dès juillet 2016 (le configurateur sera en ligne dans le courant du mois de mai). Le prix en Suisse est fixé à CHF 111’500.- sans tenir compte du bonus Premium actuellement fixé à 9.5%.
Face à la concurrence
Audi SQ7 |
Mercedes GLS 500 4MATIC | BMW X5 xDrive50i | Porsche Cayenne GTS | |
Moteur | V8 3’956 cm3 turbo diesel | V8 4663 cm3 turbo essence |
V8 4395 cm3 turbo essence | V6 3604 cm3 turbo essence |
Puissance (ch / t/min) | 435 / 3750-5000 | 455 / 5250-5500 | 450 / 5500-6000 | 440 / 6000 |
Couple (Nm / tr/min) | 900 / 1000-3250 | 700 / 1800-4000 | 650 / 2000-4500 | 600 / 1600-5000 |
Transmission | 4 roues | 4 roues | 4 roues | 4 roues |
Boite à vitesses | Automatique 8 | Automatique 9 | Automatique 8 | Automatique 8 |
RPP (kg/ch) | (5.39) | (5.54) | (5.17) | (4.97) |
Poids DIN (constr.) | (2345) | (2520) | (2325) | (2185) |
0-100 km/h (sec.) | 4.8 | 5.3 | 4.9 | 5.2 |
Vitesse max. (km/h) | 250 | 250 | 250 | 262 |
Conso. Mixte (constr.) | (7.2 – 7.6) | (10.9 – 11.3) | (9.6 – 9.7) | (9.8 – 10.0) |
CO2 (g/km) | 189 | 255 – 264 | 224 – 226 | 228 – 234 |
Réservoir (l) | 85 | 100 | 85 | 85 |
Longueur (mm) | 5069 | 5162 | 4886 | 4855 |
Largeur (mm) | 1968 / 2212 | 1982 / 2141 | 1985 / 2184 | 1954 / 2165 |
Hauteur (mm) | 1741 | 1947 | 1762 | 1688 |
Empattement (mm) | 2996 | 3075 | 2933 | 2895 |
Coffre (L) | 295 / 770 / 1955 | 680 / 2300 | 650 / 1870 | 670 / 1705 |
Pneumatiques | 285/45R20 | 275/55R19 | 255/50R19 | 275 /45R20 |
Prix de base (CHF) | 111’500 | 120’700 | 99’600 | 123’900 |
Prix de base (EUR) | 89’900 | 119’000 | 85’500 | 104’690 |
Nos remerciements à Audi Suisse pour l’invitation au lancement de l’Audi SQ7.
Galerie de photos
Afficher la galerie de photosLiens
Le sujet du forum – les articles Audi – la liste des essais – les essais récents ou relatifs: