Contact Ford Focus ST


Nous faisons connaissance avec la nouvelle Ford Focus ST en Catalogne.

Nous vous proposons l’essai de la troisième Ford Focus ST présentée en 2011 au salon de Genève et commercialisée en 2012, dont nous avons aujourd’hui le re-styling esthétique et technologique. Rendez-vous a été pris fin janvier dans la région de Barcelone, pour prendre en main plusieurs versions de cette Focus ST, essence ou diesel, 5 portes ou break.

Ford lance l’appellation ST, pour Sport Technologies, en 1997. On peut résumer la philosophie voulue par le constructeur américain par l’alliance de la sportivité et la technologie en gardant une accessibilité quotidienne, un peu comme la gamme S chez Audi. Par ailleurs chez ces deux généralistes la gamme plus sportive est symbolisée par les mêmes lettres RS.

La première surprise concerne les motorisations. En plus du moteur deux litres turbo essence, Ford a développé une version sportive de son quatre cylindres diesel de capacité identique. Le premier développe toujours 250 ch à 5500tr/min et 360 nm de couple dès 2000 tr/min. mais la cartographie a été améliorée nous dit Ford. Le deuxième développe 185 ch à 3500tr/min et 400 nm dès 2000tr/min. Bien que la notion de voiture sportive équipée d’un moteur diesel puisse rebuter de prime abord, force est de constater qu’il s’agit certainement d’un positionnement segmentaire, sur lequel d’autre marques sont déjà présentes (Skoda Octavia RS, VW Golf GTD, Seat Leon FR).

La seconde vient des carrosseries disponibles. Uniquement deux, le hatchback ou 5 portes avec hayon, ainsi que le break. Cela était déjà le cas avec le rafraîchissement de la Focus présenté il y a un an, mais il est utile de le rappeler tant l’on associe une voiture sportive de ce segment avec trois portes. Les modifications esthétiques sont relatives, avec un nouveau bouclier avant doté d’une calandre en nid d’abeille, des bas de caisses modifiés, et à l’arrière un nouveau béquet de hayon pour le hatchback, ainsi qu’un diffuseur et une sortie d’échappement centrale. Une nouvelle couleur spécifique à la ST fait son apparition, en plus des cinq coloris de la précédente version : gris Stealth, une teinte fort agréable rappelant le Grigio Telesto de Lamborghini.

  

L’habitacle bénéficie lui aussi d’amélioration 2.0 de cette Focus. La première impression par rapport à la ST précédente est un retour à une certaine forme de sobriété, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Le festival de couleurs proposé précédemment n’était pas une réussite esthétique, et c’est un euphémisme. Tout comme la finition intérieure et la pléthore de boutons divers. Et là aussi Ford a corrigé le tir. Les plastiques sont de meilleure facture, l’agencement semble plus réfléchi, de manière générale l’attention se focalise dorénavant plus sur la conduite que sur le fonctionnement du véhicule. Les sièges avants signés Recaro offrent un maintien excellent, le volant à trois branches est de taille parfaite, avec un méplat sur la partie inférieure. Le combiné d’instruments spécifique du modèle est également repris sur la partie supérieure de la console centrale, mais les cadrans trop petits et la position empêche une lisibilité efficiente en roulant. La position de conduite est assez basse, bien que la configuration des voitures modernes aient une tendance à se rapprocher plus du Suv que de la monoplace dans ce registre.

Notons également que le système “active sound symposer” utilisé sur le modèle précédent pour diffuser le bruit d’admission du moteur vers l’habitacle au moyen d’un conduit dont l’ouverture était commandée par un volet actionné électriquement est abandonné, pour des raisons de coût et de fiabilité – il ne fonctionnait pas toujours parfaitement. Il est remplacé par un système produisant un accompagnement sonore synthétique amplifié par l’installation audio de la voiture, et qui présente en outre l’avantage de pouvoir être utilisé aussi désormais pour la version diesel.

Dans la pratique ce dispositif est absolument parfait, donnant la sensation d’avoir sous le capot un moteur atmosphérique rageur. Un des principaux défauts des moteurs turbo-compressés est justement leur sonorité étouffée, et ici en amplifiant l’aspiration de l’admission le résultat est jouissif. On perçoit en sus un léger feulement de l’échappement. Notons que ce système a de beaux jours devant lui car la nouvelle norme européenne qui interdira les échappements à valve active entre en vigueur en 2016.

Au niveau du châssis, la ST change d’amortisseurs, de ressorts avant et de logiciel d’assistance de direction électrique. L’objectif est de répondre aux retours de la clientèle du modèle antérieur, le comportement du modèle antérieur ayant été jugé parfois trop pointu à l’approche des limites d’adhérence – en l’occurrence trop survireur lors des freinages en appui – et des remontées de direction parfois gênantes. Des jantes de 19 pouces chaussées en Michelin Pilot Sport 3 sont aussi désormais proposées en option en remplacement des 18 pouces d’origine chaussées en Good Year. Cette taille de jante augmentée permet en outre de loger des freins à disques de plus grand diamètre garantissant une meilleure endurance en conduite sportive.

La version diesel essayée nous a laissé un sentiment plus que mitigé dans la pratique. Le véhicule est très dur en suspension, avec léger rebond sur autoroute, un peu comme si le système se mettait en résonance. Dommage car les performances relativement modestes de cette version se seraient mieux accordée avec un amortissement plus conciliant. En revanche pour la version essence nous n’avons aucun reproche à formuler à ces nouveaux composants. Le train avant est précis, l’amortissement en compression comme en détente s’accorde parfaitement à ce modèle ST. Seuls les ressorts sont tarés un peu durs dans l’objectif d’une utilisation quotidienne pour certains, à vérifier lors d’un essai en cas d’intérêt bien sûr.

La direction assistée nous a plu dans son ensemble, sans être exempte de tout reproches, s’agissant un système électrique et plus hydraulique. Dans les enchaînements vifs le ressenti et similaire à une direction « à l’ancienne », mais lors de grandes courbes par exemple le contact entre les roues et le volant paraît plus éloigné. A noter que l’assistant de trajectoire se permet de corriger la trajectoire du véhicule lorsque l’on s’approche trop d’une ligne continue. Et ceci également sur autoroute dans les grandes courbes à l’approche de Barcelone. C’est très désagréable, même parfois un peu dangereux.

Un contexte dans lequel le caractère du 2.0 EcoBoost excelle. Souligné par une sonorité très réussie bien qu’en partie synthétique, son tempérament explosif prend d’ailleurs fréquemment en défaut la motricité sur les deux premiers rapports sur le revêtement lisse mais frais de ce mois de janvier. Le 2.0 TDCI offre encore plus de couple à bas régime au détriment de la motricité, mais s’effondre rapidement au-dessus de 4 000 tr/min. La plage d’utilisation de cette version est donc bien courte, entre 2000 tr/min et 4000 tr/min. Moralité, si le générateur de son d’accompagnement réussit à vous faire oublier que votre moteur est un diesel, c’est le caractère typiquement étroit de la plage d’utilisation de ce type de mécanique qui vous le rappelle immanquablement. La ST TDCI n’en devient pas ennuyeuse à conduire pour autant, mais force est de constater que sa vocation en devient plus routière que sportive.

 

La Focus ST a vraiment beaucoup à offrir, en particulier en version essence. Certes, vous pouvez trouver des berlines compactes plus performantes, mais probablement pour un prix supérieur, et pas forcément plus plaisantes à conduire. Bien que cette nouvelle ST se montre légèrement moins agile que la précédente du fait de ses nouveaux réglages de suspension, elle l’est toujours plus qu’une Golf GTI ou une Leon Cupra, et par-là nettement plus gratifiante volant en mains sur routes sinueuses. Et c’est là la grande force de cette nouvelle version : le plaisir de conduire. Ces deux jours passés dans les contreforts de Barcelone nous ont laissé un sentiment de joie automobile intense. La conjugaison des qualités techniques et sensorielles est vraiment finement ajustée. Le résultat est un réel agrément, et ce sans rentrer dans l’illégalité au sens des lois de circulation routière.

 

Face à la concurrence

Ford Focus ST  Volkswagen Golf GTI 7 Renault Megane RS Kia Cee’d GT
Moteur 4 cylindres en ligne turbo 1999cm3 4 cylindres en ligne turbo 1998cm3  4 cylindres en ligne turbo 1998cm3  4 cylindres en ligne turbo 1591cm3
Puissance (ch / t/min)  250 / 5500 220 / 4500-6300 220 / 4750  204 /6000
Couple (Nm / tr/min)  360 / 2000-4500  350 / 3500-4400 340 / 2400  265 / 1750 – 4500
Transmission  roues avant  roues avant  roues avant  roues avant
Boite à vitesses  6 vitesses, manuelle  6 vitesses, manuelle 6 vitesses, manuelle  6 vitesses, manuelle
RPP (kg/ch)  (5.99) (6.33)  (6.66) 6.91 (7.21)
Poids DIN (constr.)  (1497) (1392)  (1466)  1411 (1471)
0-100 km/h (sec.)  6.8 6.5 7.6 7.7
Vitesse max. (km/h)  248 244 240 230
Conso. Mixte (constr.) (6.8) (6.0) (7.3) 9.58 (7.4)
Réservoir (l)  62 50 60  53
Emissions CO2 (g/km)  159 139 169  171
Longueur (mm)  4362 4255 4302 4310
Largeur (mm)  1823 1799 1808 1780
Hauteur (mm)  1484 1452 1471 1470
Empattement (mm)  2648 2637 2641 2650
Coffre (L) 363 380 372 380
Pneumatiques  235/40/R18  225/45/R17 225/40/R18 225/40 R18
Prix de base (CHF) 37’050 38’050 31’800  35’777
Prix de base (EUR)  29’000 33’250 32’350  28’990

Nos remerciements à Ford Suisse pour l’invitation pour cet essai.

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