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Essai Suzuki SX4 S-Cross: diesel rugueux, tarif doux

Essai Suzuki SX4 Cross

Contact et après une courte mais perceptible pause, le 4 cylindres turbodiesel s’ébroue. Sans détour, la sonorité est rugueuse, emblématique des moteurs à auto-allumage, et l’isolation phonique rend toute abstraction impossible. Sans ambages, le choix d’une telle motorisation représente un sacrifice sur l’autel de la consommation, ne serait-ce que par le cognement rocailleux qui accompagne chaque mise-en-route. Fort heureusement, dans le cas de ce turbodiesel de 1598 cm3 d’origine Fiat (il équipe notamment la Fiat 500L), le sacrifice n’est pas vain car la consommation est contenue. Nous avons relevé une moyenne de 6.02 L/100km (pour 5.5 affichés sur l’ordinateur de bord) sur les 1700 km de cet essai, dont une part significative à allure soutenue sur autoroute, d’où une moyenne horaire de 77 km/h. Le réservoir de 47L offre ainsi une autonomie de près de 800 km si on a le pied un tantinet léger.

Essai Suzuki SX4 Cross

Paradoxalement, c’est précisément en enquillant les kilomètres d’autoroute à 150 km/h de croisière que j’ai trouvé ce petit cross-over le plus à son aise. L’isolation phonique et le murmure de l’air sur les surfaces vitrées couvrent le ronronnement du 1.6L turbodiesel qui tourne paisiblement à 2500 t/min. En s’appuyant sur le garde-fou d’un limiteur de vitesse fort pratique, on peut reporter toute son attention sur la route et les éventuels cinémomètres qu’on trouverait sur son chemin sans avoir à surveiller le compteur analogique. La tenue de cap est par ailleurs très saine et requiert peu d’attention. Le S-Cross se révèle ainsi être une grande routière très acceptable, tirant parti de l’avantage de sa motorisation sans en révéler les défauts. Le système multimédia de Suzuki est simple et fonctionnel, concourant à l’agrément de conduite. Le seul détail irritant est l’accès difficile à la prise USB dans les tréfonds de la console centrale.

Essai Suzuki SX4 Cross

A ce stade de l’article, une précision sémantique utile : la souplesse et le couple sont très souvent confondus dans le vocabulaire courant alors qu’ils relèvent de notion distinctes et, parfois antithétiques. La souplesse implique une notion d’élasticité, la capacité du moteur à fonctionner de manière régulière à bas régime et reprendre sans aléa. Le couple, lui, est la mesure de la force du moteur, alors que la puissance reflète la capacité du moteur à déployer cette force à des régimes élevés, donc à aller vite. Certaines motorisations allient couple à bas régime et souplesse, mais ce sont des notions bien distinctes. Ce calibrage lexical étant opéré, nous pouvons procéder à la déclaration suivante : le 1.6L turbodiesel Suzuki-Fiat est coupleux mais d’une souplesse désastreuse.

Suzuki SX4 S-Cross Suzuki SX4 S-Cross

Les bas régimes sont rarement le domaine de prédilection des turbodiesels, mais ce spécimen se démarque par son incapacité à fonctionner en dessous de 1500 t/min. Le moteur non seulement s’étouffe, s’effondrant jusqu’à l’amorce de calage, et même si on parvient à le maintenir à flot sur un filet de gaz au plat, de curieuses irrégularités surviennent vers 1100 puis 1400 t/min. Les démarrages en côte requièrent donc un généreux accompagnement du pied droit pour maintenir le régime à distance confortable du couperet, et la disponibilité de 320 Nm dès 1750 t/min permet alors de mouvoir les 1373kg de notre S-Cross sans effort. Sur les rapports intermédiaires, l’impression de mouliner survient rapidement, incitant à passer rapidement au rapport supérieur, avec le risque de retomber sous le régime fatidique de survie. La commande et l’étagement de la boîte manuelle à 6 rapports prennent donc une importance significative dans le trafic.

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