Croissance explosive au mois de Juin avec une forte progression des ventes de 4×4 et une évolution profitant aux leaders du marché, à l’exception notable des marques françaises.
Les immatriculations de voitures neuves en Suisse au mois de Juin 2012 ont été explosives: 39’905 véhicules, soit +42.1% en comparaison avec 2011, millésime record pour le marché helvétique. Les grandes tendances de ce mois d’abondance:
- +92.2% sur les ventes de 4×4
- +56.4% sur les ventes de diesel
- La croissance profite aux leaders du marché
Pourquoi un tel boom ?
L’entrée en vigueur de la nouvelle taxe sur les émissions de CO2 au 1er Juillet 2012 vient naturellement à l’esprit. Il est toutefois à rappeler que les chiffres reflétés ici ne sont pas des volumes d’importation, mais bien d’immatriculations à neuf telles qu’enregistrées par les administrations cantonales. Ces 39’905 véhicules ne sont pas en stock accumulé par importateurs ou garagistes avant l’entrée en vigueur d’un nouveau régime de taxation, mais bien des livraisons aux propriétaires. Compte tenu des délais de livraison pour la plupart des marques, ce résultat est donc pour le moins surprenant.
Sur l’ensemble du deuxième trimestre, les ventes de 4×4 progressent (32.7% contre 31.1% au premier trimestre, 32.0% sur le semestre), mais celles de diesel fléchissent légèrement (35.5% au deuxième trimestre contre 36.2% au premier, soit 35.8% sur l’ensemble du semestre) mais demeurent en forte hausse (+3.8%). En lecture simplifiée, les automobilistes suisses ont donc planifié à la perfection un achat massif de 4×4.
Ces chiffres placent la croissance sur le premier semestre 2012 à +11.9%, un résultat presque insolent en comparaison avec le marasme européen ambiant.
Gagnants et perdants
Presque tous les leaders du marché profitent de ce solide appétit, à l’exception notable des 3 constructeurs français. Mis à mal sur leur marché national, il est difficile de comprendre les raisons de cette faiblesse outre-Savoie et Jura. Le rouleau compresseur Volkswagen poursuit son avancée triomphale, avec une part de marché atteignant 13.5% et battant son propre record de 2001. Mercedes conforte sa place de numéro 2 du luxe derrière Audi et devant BMW. Hyundai ne tardera plus longtemps à rentrer dans le top 10.
Presque tous les modèles vedettes du groupe Volkswagen tournent à plein régime, à l’exception notable de la Polo et de la gamme A4/S4 chez Audi, en baisse de 12.6% malgré le facelift. La classe C de Mercedes explose, tout comme les ventes de Toyota Yaris. Thème récurrent chez les françaises, la Clio recule de 16.9% alors que la Megane tombe de la 9ème à la 21ème place avec 16.5% de baisse des ventes par rapport au premier semestre 2011.
Les SUVs en pleine croissance: Kuga, Tiguan, X3 & ML
Les immatriculations de voitures 4×4 sont en croissance, et les SUVs (par opposition aux berlines à transmission intégrale) n’y sont pas étrangers. Dans tous les sous segments, 2012 sera sans nul doute une année record de plus. Un Subaru XV qui réussit son lancement, le succès des Q3, Evoque, X1, X3, ML, l’appétit des suisses pour la catégorie semble intarissable.
Plus remarquable encore, les ventes de SUV ne semblent pas se faire aux détriments des limousines premium.
Le luxe ? Très bien, merci !
Le marché helvétique est réputé pour sa forte concentration de GTs et Supercar, et 2012 ne fera pas exception. L’Aventador égale sur le premier semestre le pic de ventes annuelles atteint par la Murcielago, soit un doublement des livraisons en base annuelle, ce pour une auto dont les tarifs débutent à 433’000 CHF ! La Gallardo demeure inoxydable, maintenant un niveau de vente plus que respectable dans sa neuvième année de production !
Pour Ferrari Suisse, 2012 sera un grand millésime: 232 voitures en 6 mois, des ventes de 458 Italia renforcées par la version Spider, et une FF qui fait plus que compenser la petite forme de la California.
La 458 domine ainsi de la tête et des épaules son segment, devant une Mercedes SLS aux ventes aussi brillantes que son V8 de 6.2L. Quid de la McLaren MP4-12C ? Demande insuffisante ou quotas de production dirigés vers d’autres marchés ? Difficile à dire.
Un cran au-dessous, la nouvelle 911 règne toujours sans partage sur une catégorie où les volumes sont résolument sur un rythme d’avant crise des subprimes. Les baisses de tarif résultant de la faiblesse de l’euro n’y sont certainement pas étrangères.
Des ventes Porsche qui progressent grâce à un portefeuille extrêmement robuste. 991 Carrera Coupé et Cabriolet, Boxster, Panamera, Cayenne, tout est là pour réussir.
Comme de coûtume, nous terminons ce tour d’horizon avec Lotus, bien mal en point. Des nouveaux modèles qui tardent, un portefeuille à la peine, l'”Affaire Bahar”, un climat d’incertitude qui ne semble pas rassurer les acheteurs potentiels.
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