Une exposition remarquable de 38 Ferrari anciennes et contemporaines se tient du 15 Octobre 2011 au 8 Avril 2012. Une occasion d’admirer des modèles qui, sur route ou sur piste, ont jalonné l’histoire de la marque.
L’exposition se tient au Panthéon à Muttenz près de Bâle. L’assortiment et la qualité des modèles présentés est tel que l’usage de poncifs tels que “légendaire” ou “mythique” est à proscrire de toute entreprise rédactionnelle. L’assortiment n’est naturellement pas exhaustif – de nombreux modèles majeurs des années 70, 80 et 90 manquent à l’appel – mais il comporte suffisamment de pièces rares pour mériter une visite. En voici un extrait chronologique.
La 166 Spider Corsa est le modèle le plus ancien exposé ici. Son moteur ne fait que 2 litres de cylindrée et 140 chevaux, mais c’est déjà un V12. La série des 250, presques toutes mues par le V12 “Colombo” de 2953 cm3) sera le pillier du programme compétition et GT de la marque du milieu des années 50 au milieu des années 60, avec deux plateformes principales: Short Wheel Base (2400mm d’empattement) et Long Wheel Base (2600mm d’empattement).
Parmi les 250, la Lusso, contemporaine de la GTO, est peut-être la plus élégante. Produite à 350 exemplaires de 1962 à 1964, elle cèdera sa place à la série des 275 et leurs nombreux changements mécaniques. Cylindrée portée à 3.3 litres, boîte 5 vitesses, suspension indépendante. Le dessin prendra aussi une direction plus bulbeuse avec les 275 GTB/4 Berlinetta et Spider. Le V12 de 3.3L développe alors 300 chevaux.
La plus célèbre de toutes les 250, et peut-être de toutes les Ferrari, demeure la 250 GTO. Cette 250 GTO Série I de 1962 a été vendue neuve à Zürich à Kalman von Czazy qui la fit courir dans diverses courses de côte (dont Ollon-Villars en 1962), la Targa Florio ou les 1000km du Nürburgring jusqu’à sa vente en 1965 à son deuxième propriétaire, un allemand. Elle est la propriété de Hartmut Ibing depuis 1976. Seules 36 250 GTO série 1 furent construites, la cote de l’auto dépasse la dizaine de millions de CHF. La 312P est également une rareté, seulement trois exemplaires ont été construits, le modèle exposé est la troisième. Elle fut notamment alignée au Mans en 1969. Elle reprend le V12 à 60 degrés des F1 de l’époque (2989 cm3, 420ch à 9800 t/min).
Présentée au salon de Paris 1968, la 365 GTB/4 est plus connue sous son surnom “Daytona”, hérité de la victoire de la 330P4 aux 24Hr de Daytona en 1967. La V12 de 4.4L développe 352ch. Produite à 1383 exemplaires entre 1969 et 1974, celui-ci, portant le numéro chassis 15095, a été vendu neuf à Genève. La 365 GTC/4 lui succède en 1972. Le montage horizontal des carburateurs permet à Pininfarina le dessin d’une ligne de capot plus plongeante. Le modèle est rare (500 exemplaires produits, la majorité prit le chemin des Etats-Unis). L’exemplaire présenté, numéro de chassis 15129, a été vendu à Genève et demeure à ce jouren mains suisses.
La 288 GTO de 1984 a inauguré la série des hyper-Ferrari, produites en quantités faibles (la F40 sera une exception notable et lucrative), rares, chères. Produite à 272 exemplaires entre 1984 et 1985, ce dérivé de la 328 GTB voit son V8 de 2.8L poussé à 400 chevaux par la greffe de 2 turbos IHI. Son prix de vente était de 203’000 CHF à l’époque.
F40. Le V8 biturbo de 2936 cm3 est poussé à 478 chevaux à 7000 t/min pour un poids de 1235kg. Icône des années folles des supercars, Ferrari ne lésinera pas sur la quantité en produisant 1315 exemplaires. Les 19 exemplaires originaux de la version LM voient leur poids abaissé à 1050kg et la puissance atteindre 700 chevaux. La 412T1 porta les couleurs et espoirs de la Scuderia pour le championnat F1 1994, année du première titre pilote de Michael Schumacher sur Benetton Ford, 1 point devant Damon Hill. Au volant de la 412T1, Gerhard Berger termina le championnat en troisième position, Jean Alesi à la cinquième place, alors que la Scuderia se classait au troisième rang constructeur derrière Williams Renault et Benetton Ford. Sept chassis furent construits. Celui-ci, le premier, demeura mulet pendant toute la saison. La 412T1 était équipée d’un V12 3.5L à 65 degrés développant 780 à 820 chevaux pour un poids minimum de 505kg. La F50, en dépit de son V12 4.7L de 520ch, son poids contenu à 1230kg et sa construction et son aéro hérités de la F1 n’aura jamais la même aura.
La 599 GTO est le modèle le plus récent exposé ici. Son V12 de litres est plus puissant que celui de l’Enzo (670 contre 650) mais le la grande GT rend quelques quintaux à l’ovni gris titane.
Le catalogue officiel est d’excellente facture et ne coûte que 15 CHF, il serait dommage de s’en priver.
Liens
Le sujet du forum – les articles Ferrari – Pebble Beach 2008 – la liste des essais