Essai de la VW Golf GTI VI: on prend les mêmes et on recommence …
Est-il vraiment nécessaire de vous la présenter en détail ? Tout le monde dans sa vie a au moins eu un contact une fois avec une VW Golf GTI. Cela fait plus de 30 ans que dure la saga et le proverbe “On ne change pas une équipe qui gagne” prend ici toute sa signification. Cependant, depuis la première Golf GTI, présentée en 1976, la petite sportive allemande s’est bien assagie au fil des ans.
Certes elle a gagné en puissance, mais elle a aussi et surtout pris du poids. Environ 500kg entre la première génération et la dernière, la GTI sixième du nom. Fin des années 90, la GTI IV a bien failli mettre un terme à la légende tellement la voiture était devenue banale et insipide. Heureusement, en 2005, VW a corrigé le tir avec la GTI V, dans laquelle on retrouve enfin un peu de sportivité chère à ses ancêtres et qui permit à la Golf GTI de devenir l’icône du segment. Printemps 2009, la nouvelle Golf GTI est présentée, la sixième génération, que nous essayons pour vous aujourd’hui.
Le design évolue très peu par rapport à la GTI V. Il est d’ailleurs fort probable que si vous remplaciez votre V par une VI, tout en gardant la même couleur, peu de gens remarqueraient que vous avez changé de voiture. C’est de face que les modifications sont les plus flagrantes. Les phares avant et la calandre se froncent, comme si VW avait voulu donner un air moins gentillet à sa Golf.
Ca fait son effet en tout cas et le résultat est plutôt réussi à mon goût. On appréciera tout particulièrement le liseré rouge sur la calandre, qui se voit d’autant plus sur notre voiture d’essai dans sa livrée blanche, et qui nous rappelle tout de suite la première GTI. Si les flancs sont quasiment semblables entre les deux modèles, l’arrière se voit changé plus profondément, sans que ce soit non plus résolument nouveau. Pas vraiment de grande innovation et en cherchant bien, on retrouve un air de famille avec le petit monospace Touran ou le SUV Touareg. Globalement les lignes perdent un peu de leurs rondeurs et l’ensemble est comme à son habitude sans saveur excessive. N’y voyez pas là une critique !
La Golf GTI n’a jamais voulu être tape-à-l’œil et elle continue sur cette lancée. Berline compacte trois ou cinq portes, proposant cinq vraies places et un moteur suffisamment rageur, elle vous amènera partout en toute discrétion. On notera encore la double sortie d’échappement et le diffuseur noir qui donneront une dernière petite touche d’agressivité bienvenue pour améliorer l’image de sportivité de cette nouvelle GTI.
Si de l’extérieur elle ne vous semblait pas trop grande, il est très plaisant de constater que cela ne se ressent pas à l’intérieur. C’est très spacieux et tous les occupants se sentiront à l’aise, même avec trois personnes à l’arrière. Et ceci sans porter préjudice à la taille du coffre qui propose un volume intéressant pour la catégorie. Nous nous installons à bord et nous nous sentons immédiatement à l’aise. Les commandes tombent logiquement sous nos mains et l’assise est confortable. Peut-être même un peu trop pour une GTI, mais n’oublions pas sa vocation de voiture “passe-partout”. Les sièges procurent un excellent maintien, malgré une mousse latérale qui pourrait être un peu plus épaisse. Le tissu à carreaux qui les recouvre reprend le dessin qui a contribué au succès de la première génération, et nous fait faire un bond en arrière dans le temps. Certains trouveront que cela donne un effet “vintage”, d’autres penseront qu’un tel intérieur n’a plus rien à faire dans une voiture actuelle à l’image plutôt bourgeoise. Les goûts et les couleurs, moi je trouve que c’est un clin d’œil plutôt sympathique.
La motorisation est reprise de la 5ème génération, mais avec un tout petit gain au passage. Dorénavant, le 4 cylindres 2.0 TFSI voit sa puissance augmentée à 210cv pour un couple de 280Nm. Peu de différence vous me direz, mais les ingénieurs de Volkswagen ont surtout travaillé sur la consommation et les émissions de CO2. On regrette quand même qu’ils n’aient pas basé leurs recherches sur le moteur de la Golf GTI V “30th Anniversary Edition” sortie quelques mois avant cette GTI VI et qui proposait 230cv. Certes, les chevaux sont bien présents, avec en plus une sonorité à l’échappement très plaisante, et c’est sans rechigner que cette Golf répondra à la moindre sollicitation de la pédale de gaz. Ne vous attendez pas non plus à des sensations enivrantes. Le moteur est très linéaire et à mon goût il manque franchement de piment pour une voiture badgée GTI. Toutefois, il est très coupleux et même en 6ème sur l’autoroute, la relance est excellente. Ce manque de punch aura au moins pour effet de ne pas trop faire sentir que nous sommes au volant d’une traction. Malgré des chiffres plutôt aguicheurs de la part du constructeur, et un ordinateur de bord assez optimiste avec une moyenne de 9.0 l/100km, nous n’avons pas mesuré moins de 11.2 l/100km tout au long de notre essai. Il est bien évident que nous n’avons pas ménagé cette nouvelle GTI, mais la différence me semble bien importante par rapport aux données de la fiche technique. Lors d’un trajet exclusivement autoroutier, l’ordinateur nous a donné une moyenne de 7.8 l/100km et un bon 13.0 l/100km après une montée soutenue à St-Cergue.
En fait, cette nouvelle Golf GTI n’est pas vraiment une sportive pure et dure. C’est une voiture compacte très confortable qui s’énerve gentiment si on la sollicite. La boite 6 rapports qui équipe notre modèle manque un peu de précision. De ce fait, je recommanderais de prendre en option la boite DSG, bien que je ne sois pas adepte des boîtes robotisées. Toujours en option, il est possible, et même fortement recommandé, d’équiper cette GTI de la suspension DCC, qui comporte trois modes : Confort, Normal et Sport. Il y a peu de différence entre les trois réglages possibles, mais en refaisant les mêmes trajets avec chaque mode, on pourra définir celui qui nous convient le mieux. D’ailleurs, petit détail fort agréable, la configuration choisie reste mémorisée même après avoir coupé le moteur. Le mode “Confort” est selon moi beaucoup trop soft, et si vous augmentez votre rythme de conduite sans modifier ce paramètre, il peut éventuellement provoquer un léger mal de mer à vos passagers. Le mode “Normal” conviendra parfaitement à une utilisation en ville et sur autoroute. Finalement le mode “Sport”, que personnellement je choisirais comme réglage par défaut, propose un amortissement vraiment bon, digne d’une vraie sportive. Une fois réglée de la sorte, la GTI VI ne sous-vire presque pas et il y a très peu de roulis. Sûrement aussi grâce au nouveau système XDS. Il s’agit d’un blocage électronique du différentiel qui réduit la charge de la roue avant se trouvant à l’intérieur de la courbe, indépendamment de la roue extérieure, afin d’empêcher le patinage et améliorer la traction. Selon un propriétaire de GTI V, la différence est significative et il voit cela comme le net progrès de cette nouvelle génération.
Au final, rien de transcendant, mais une bonne berline compacte avec si nécessaire suffisamment de puissance sous le capot. Une Golf GTI dans toute sa splendeur et même si je ne suis pas personnellement friand de ce type de voiture, il faut reconnaître que c’est un excellent produit qui conviendra à plus d’un conducteur. En fait, c’est la voiture idéale pour n’en avoir qu’une. De la place, du confort et un peu de nervosité, voilà la recette du cocktail concocté par Volkswagen pour cette nouvelle génération de leur emblématique Golf GTI. Avec un tarif de base tout juste au-dessus des 40’000 Francs, vous aurez l’avantage, à puissance presque égale, d’avoir un peu plus d’élégance que la concurrence directe. Par contre, avec quelques options fortement recommandées, le prix de cette allemande grimpera rapidement pour atteindre ceux de berlines nettement plus sportives comme la Ford Focus RS ou la Subaru Impreza STI. Et d’ici quelques mois, cette nouvelle GTI aura fort à faire avec l’arrivée en Suisse des nouvelles Renault Mégane RS et Mazda 3 MPS. Mais malgré cela, la VW Golf GTI restera une valeur sûre qui saura garder ses fidèles clients comme elle a su le faire jusqu’à maintenant.
Face à la concurrence
Volkswagen Golf VI GTi |
Opel Astra OPC |
Ford Focus ST |
Honda Civic Type-R |
|
Moteur | 4 cylindres, 1984 cm3 | 4 cylindres, 1998 cm3 | 5 cylindres, 2522 cm3 | 4 cylindres, 1998 cm3 |
Transmission | Traction | Traction | Traction | Traction |
Boite de vitesses | 6, mécanique | 6, mécanique | 6, mécanique | 6, mécanique |
RPP (kg/ch) | 6.28 | 5.80 | 6.19 | 6.66 |
Poids à vide (constr.) | (1318 kg) | (1393 kg) | (1392 kg) | (1338 kg) |
Puissance (ch/régime) | 210 / 5300-6200 | 240 / 5600 | 225 / 6000 | 201 / 7800 |
Couple (Nm/régime) | 280 / 1700-5200 | 320 / 2400-5000 | 320 / 1800-4500 | 193 / 5600 |
0-100 km/h | 6.9 sec | 6.4 sec | 6.8 sec | 6.6 sec |
Vitesse max. | 240 km/h | 244 km/h | 241 km/h | 235 km/h |
Conso. Mixte (constr.) | 11.1 (7.5) | (9.2) | (9.3) | (9.1) |
Pneumatique | 225/45 R 17 | 225/40 R 18 | 225/40 R 18 | 225/40 R 18 |
Émissions Co2 | 175 gr/km | 221 gr/km | 224 gr/km | 215 gr/km |
Prix de base (CHF) | 40’800.- | 42’800.- | 37’950.- | 38’700.- |
Remerciements à VW Suisse pour le prêt de cette Golf GTI VI et à Monsieur Guinnard de AMAG Lausanne pour la logistique, ainsi qu’à David pour la participation à la séance photo avec sa Golf GTI I de 1982.
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