La première berline coupé de Volkswagen à l’essai: la Passat CC 3.6 FSI.
Avant même de monter dans la voiture, une première chose me frappe : la ligne générale du véhicule. A mon avis, les designers VW ont réussi quelque chose qui me semblait à priori impossible et ce, même pour le plus intrépide des préparateurs : la Passat est devenue une belle voiture ! Sans rire, j’adore l’élégance des lignes de la CC et pour cause, l’acronyme signifie : Comfort Coupé. A l’image de Mercedes avec sa gamme CLS, le but est d’apporter la dynamique des coupés à une berline. VW comble ainsi un certain vide entre les sages breaks et berlines Passat dont elle est issue, et le haut de la gamme Phaeton qui poursuit sa discrète carrière. Si le résultat de Mercedes n’a trouvé grâce à mes yeux, je trouve l’opération très réussie sur cette Passat CC ! Assurément, la ligne générale capte le regard et surtout amenuise visuellement l’encombrement réel d’un véhicule pourtant plus long (27mm), plus large (36mm) mais plus bas (50mm) que la berline Passat.
Résultat ? La praticité d’une berline mariée à l’élégance d’un coupé. Les jantes 18 pouces Interlagos (option à CHF 360.-) dont cet exemplaire est équipé renforcent le côté chic-classique de l’ensemble. Les photos en diront plus qu’on long discours, tout comme les commentaires spontanément élogieux de quidams. Si les configurations livrables en Suisse démarrent avec le 1.8 TSI de 160ch, notre Passat CC 3.6 FSI DSG 4M (la version haut de gamme) dispose d’un puissant V6 de 300ch, une invitation à en prendre le volant.
Aussitôt à l’intérieur, je suis séduit par le volume important proposé aux passagers avants. L’arrière n’a pas été négligé non plus, mais avec un petit bémol toutefois : l’absence d’un cinquième siège. Alors que la plupart des coupés offrent aujourd’hui cinq places (pas toujours très confortables à l’arrière), c’est un choix curieux. A la place de celui-ci, vous trouverez un espace de rangement ainsi que deux porte-verres. Au-delà de l’important espace intérieur, l’ergonomie, la vision, la qualité de finition ainsi que l’insonorisation donnent immédiatement un très bon sentiment de confort, voire d’un certain luxe malgré un design d’une rigueur toute germanique. Les boutons sont là où on les attend, l’ergonomie est bonne, l’espace intérieur est ample, les instruments parfaitement lisibles. Une fois la « clé » insérée, une pression sur cette dernière permet le démarrage du véhicule. Le doux bruit du V6 parvient à peine à mes oreilles et tout en gardant le pied sur le frein, je déplace le levier de la boîte DSG de P à D et commence à rouler.
On retrouve avec plaisir la boîte à double embrayage DSG (Doppelkupplungsgetriebe) – ici en configuration à 6 vitesses, installée d’office avec cette motorisation. Seul le 1.8 TSI dispose de la nouvelle boîte DSG à 7 rapports. Cette boîte offre le nec plus ultra en terme de performance et d’agrément, avec trois modes : S pour Sport, D pour Drive et la commande séquentielle. Sélectionner le mode S ou D a pour effet de changer la réactivité de la boîte par un comportement qu’on pourrait définir de « tranquille » ou « sportif ». VW propose en option un volant multifonction avec palettes (CHF 320), mais sur notre exemplaire, seul le levier “inversé” permet la commande séquentielle de la boîte: il faut pousser le levier et pour rétrograder, il faut tirer le manche. Peu intuitif pour moi, je n’ai donc pas beaucoup utilisé cette fonctionnalité, une question d’habitude probablement.
Autre équipement inclus de série avec le V6 3.6: le DCC ou Dynamic Chassis Control. A l’aide d’un bouton situé à droite du levier de vitesse, on peut modifier l’amortissement en fonction de ses désirs ou des conditions routières. Il y a trois modes : Sport, Normal et Comfort. Le changement est immédiat et on peut le réaliser aussi bien en roulant qu’à l’arrêt.
Après avoir fait un peu de rangement dans mon garage pour pouvoir parquer la bête de 4.8 mètres, je me familiarise un peu avec l’instrumentation et les commandes et fait le tour des autres des fonctionnalités à disposition. A titre d’information, la Passat CC est plus longue de 25 centimètres comparée à une berline BMW série 3… et 4 centimètres plus courte qu’une série 5.
Pour commencer, j’essaie de régler un peu mieux la sonorisation du pack Radio Navi RNS 510 à CHF 3’520.- qui équipe notre voiture de test. Grâce à une navigation parfaitement intuitive au travers des menus, je règle en 5 minutes les haut-parleurs pour qu’ils diffusent un volume audio adéquat, même si la qualité sonore n’a rien d’exceptionnel. Cette option inclut la navigation, un écran tactile 16/9 bien contrasté, un lecteur CD, un lecteur de carte SD, un disque dur de 30GB, une douille multimédia AUX-IN dans la console centrale, les cartes de l’Europe de l’ouest ainsi que 10 haut-parleurs avec un amplificateur digital 8 canaux d’une puissance de 300 Watts. Pour CHF 800.- de plus, vous aurez 10 canaux et 600 Watts estampillés Dynaudio ! Malheureusement, bien que le manuel mentionne le support de l’iPod à l’aide de la douille multimédia (via un câble qui n’était pas fourni), l’option téléphone mobile « Premium » à CHF 1’010.- n’a pas accepté ou reconnu mon iPhone (21 millions d’exemplaires vendus) par Bluetooth. Pire, un message laconique m’a informé que mon téléphone n’était pas compatible !
Notre Passat CC est équippée du même moteur que la nouvelle Passat R36 présentée à l’Essen Motor Show. C’est un 6 cylindres en V de 3.6 litres à angle étroit (10.6 degrés) et injection directe qui délivre 300 ch à 6’600 tr/min avec un couple de 360 Nm à 3’000 tr/min. Selon les données du constructeur, ce moteur doit permettre de tirer notre berline au travers de ses 4 roues motrices de 0 à 100 km/h en 6.1 secondes. Je n’ai pas tenté la vérification de ce chiffre, mais malgré les 1’715 kg mesurés par nos soins (1’632 kg selon constructeur), la voiture est très réactive, grâce notamment à cette boîte DSG qui change rapidement et sans cahot ou soubresaut les rapports. Cette boîte à double embrayage fait merveille dans cette berline s’adressant avant tout à un public à la recherche d’aisance et de sécurité plutôt que de performances pures. En passant le réglage du Dynamic Chassis Control en mode «Sport», il est néanmoins possible de titiller un peu ce coupé berline mais si elle accepte un rythme soutenu, la direction trop assistée et peu communicative renforce l’impression de déconnection avec la route. Une sensation accrue par les sièges sport, une option à CHF 1310, dont le maintien demeure perfectible pour mon gabarit. La transmission à quatre roues motrices 4Motion offre une motricité irréprochable, même en sortie d’épingles.
Le réel plaisir procuré par cette Passat CC est avant tout l’agrément de conduite d’une voiture offrant une expérience aseptisée et très sécurisante. Tout ou presque a été pensé en ce sens.
Arguments de vente importants dans cette catégorie, l’équipement et la consommation d’essence. Rayon équipement et options, la voiture est livrée avec une pléthore d’assistance active et passive. De plus, avec une note de 5 étoiles à l’Euro NCAP, la voiture obtient la notation maximale. En standard et en résumé, on pourra compté sur un ESP de dernière génération avec ABS, EDS, ASR MSR, airbag frontal, latéral et de tête, le contrôle permanent de la pression des pneus, etc. plus une liste impressionnante d’options. Pour commencer, l’Adaptive Cruise Control ou ACC facturé CHF 1’600.- et qui permet via un système relativement complexe de se tenir à bonne distance du véhicule qui vous précède. En cas de rapprochement trop important du véhicule devant vous, le système intervient non seulement via un signal sonore et sur l’alimentation du moteur, mais également sur les freins si nécessaire.Nous avons également hérité du système Lane Assist à CHF 720.- qui agit principalement sur l’autoroute (dès 65 km/h) et corrige automatiquement la direction si vous passez le marquage au sol sans avoir engagé votre clignotant. L’intrusion du système sur le volant est tellement importante que j’ai fini par le débrancher.
Ensuite, les phares bi-xénon avec feux de route directionnels sont proposés à CHF 1’630.-. C’était la première fois que je testais ce type de système et je n’ai pas été convaincu. Le système m’a particulièrement gêné sur des petites routes démunies d’éclairage public. Le faisceau de lumière n’est pas parfaitement synchronisé avec les mouvements effectués au volant. Il y a toujours un petit décalage temporel qui se traduit par un faisceau lumineux qui se déplace encore au moment où on a figé le volant dans son virage. L’œil est distrait par ce faisceau se déplaçant sur l’horizon pour rejoindre l’angle de braquage du volant. La voiture était également livrée avec le toit dit « panoramique » à CHF 1’500.- qui couvre 50% de la surface. Sur le moment, j’ai même pensé que cette option pourrait presque transformer notre berline coupé en berline cabriolet vu la surface, mais malheureusement j’ai déchanté ! Cette grande fenêtre ne fait que s’entrebâiller de quelques centimètres ! C’est bien dommage et surtout, ça fait cher l’option pour voir le ciel au travers d’un filtre obscurcissant !
Le tableau se ternit avec la consommation: le V6 à injection directe a ingurgité une moyenne de 14 litres au 100 kilomètres sur un essai de 1’200 kilomètres dont 70% ont été parcourus sur autoroute. VW n’offre que 5 motorisations, 3 avec un moteur essence (1.8, 2.0 et 3.6 litres) et 2 avec un moteur diesel (2.0 litres 140 et 170ch). A l’heure où certaines marques vendent près de 70% d’une gamme avec une motorisation diesel en Europe, je trouve que VW manque le coche avec un véritable trou dans la gamme entre le 2 litres TSI de 200 ch et notre modèle essence de 3.6 litres de 300 chevaux et il semblerait que ce vide ne sera pas comblé rapidement puisque la plateforme de la Passat n’est plus basé sur celui de l’Audi A4 mais sur celui de la Golf. Problème ? Cette plateforme force le montage transversal du moteur et de la boîte. Pour le moment, aucune boîte de vitesse transversale chez VW n’arrive à encaisser 450 Nm ou plus de couple, d’où l’absence au catalogue du V6 TDI de 3 litres. Un handicap par rapport à la concurrence chez BMW et Mercedes.
Avant toute chose, cette voiture m’a séduit avec des lignes rappelant plutôt un coupé qu’une berline. Entre les esquisses et la réalisation finale, designers et ingénieurs ont créé une très belle auto. Côté budget, il faut compter CHF 67’550.- pour le modèle de base auquel pas moins de CHF 17’000.- d’options (25% du prix de la voiture !) avaient été ajoutés pour arriver à notre exemplaire. Le prix de base est un peu plus cher qu’une Audi A4 3.2 Quattro, comparable à une BMW 335i xDrive et bien inférieur à une Mercedes C 350 4Matic. VW offre les mêmes garanties que ses concurrents au bénéfice de badges prestigieux : 10 ans ou 100’000 km de services gratuits ainsi que 3 ans ou 100’000 km pour les réparations éventuelles.
Face à la concurrence
VW Passat CC 3.6 FSI DSG 4M | BMW 335i xDrive | Mercedes C 350 4Matic | Audi A4 3.2 FSI Quattro | |
Moteur | V6, 3597 cm3 | 6 cyl. 2979 cm3 bi-turbo |
V6, 3498 cm3 | V6, 3197 cm3 |
Transmission | Intégrale | Intégrale | Intégrale | Intégrale |
Boite de vitesse | 6, DSG | 6, mécanique | 7, automatique | 6, automatique |
RPP (kg/ch) | 5.7 | 5.6 | 6.1 | 6.3 |
Poids à vide (constr.) | 1715 kg (1632 kg) | (1720 kg) | (1670 kg) | (1685 kg) |
Puissance (ch / t/min) | 300 / 6700 | 306 / 5800 | 272 / 6000 | 265 / 6500 |
Couple max (Nm / t/min) | 360 / 3000 | 400 / 1300 | 350 / 2400 | 330 / 3000 |
0-100 km/h | 6.1 sec | 5.5 sec | 6.3 sec | 6.4 sec |
Vitesse max. | 250 km/h | 250 km/h | 250 km/h | 250 km/h |
Conso. mixte (constr.) | (10.1) | (9.7) | (10.2) | (9.0) |
Pneumatiques | 235/45 R17 | 225/45 R17 | 225/45 R17 | 225/55 R16 |
Prix de base (CHF) | 67’550.- | 68’200.- | 74’900.- | 65’150.- |
Prix de base (EUR) env. | 45’050.- | 45’450.- | 49’950.- | 44’160.- |
Nos remerciements à VW Suisse et Monsieur Guinnard de Amag Lausanne pour le soutien logistique
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