Essai Renault Clio 3 RS: petite sportive tricolore


Nous essayons la nouvelle Clio 3 Renault Sport. 

Qui n’a pas rêvé, une fois le permis de conduire en poche, d’une petite sportive ? Ces bombinettes à la bouille craquante, avec ce zeste de touche sportive qui empêche de dormir. Des noms raisonnent encore dans ma tête : 205 GTi, Uno Abarth, Golf GTI, R5 Turbo, etc … Dans ce créneau du marché automobile, Renault, constructeur généraliste mais aussi grand motoriste plusieurs fois champion du monde de Formule 1, a presque toujours été présent, très souvent avec brio. Je suis certain que les noms de R8 Gordini, R5 Turbo et Clio Williams entre autres, réveillent dans votre esprit une multitude d’excellents souvenirs.

En 2006, le constructeur français lance la 3ème génération de sa sportive “de poche” : la Clio Renault Sport, Clio RS pour les amateurs, ou Clio III RS pour les puristes. Renault ne déroge pas à la règle et nous apporte encore une fois la preuve de sa compétitivité dans ce domaine. Les générations se succèdent (sans trop se ressembler) mais le cahier des charges demeure le même : proposer une petite sportive polyvalente et plaisante à conduire voire piloter sur circuit, pour un prix abordable. En 1964, une R8 Gordini développait 70ch pour un poids de 800 kg, soit 11.42 kg par percheron. Quarante ans plus tard, notre Clio RS est loin de ces chiffres “light”, faute à la course aux équipements et éléments de sécurité.Afin de garder des performances à la hauteur, l’augmentation de la  puissance s’avère inévitable. Résultat : +70% d’embonpoint, mais un rapport poids puissance ramené à 6.92 kg/ch. La modernité a aussi ses bons côtés.

Le samedi matin sur un grand parking de centre commercial, vous n’aurez aucun problème pour différencier votre RS au milieu des multiples versions existantes de la Clio III. La ligne, très agressive et dynamique, transpire la sportivité. Avec son look de bodybuilder, aucun risque de la confondre avec la version dCi de votre grand-maman. Le bouclier avant affiche clairement son envie d’avaler les petites routes et les extracteurs d’air latéraux accentuent la ligne racée tout en améliorant le refroidissement du moteur. Son postérieur, qui rappelle son appartenance à la gamme du losange, est nettement mieux réussi que celui de sa grande soeur la Megane RS. La présence d’un diffuseur arrière noir inspiré de la compétition et intégrant la double sortie d’échappement apporte la touche finale à la ligne très racée de cette petite bombe.

Les jantes aluminium 17” Renault Sport s’intègrent parfaitement à l’unicité thématique de l’ensemble. Un design original et nouveau pour cette Clio RS qui lui permet de se démarquer de ces concurrentes. La teinte de notre véhicule d’essai, Gris Makaha, met en évidence les lignes à la fois douce et acérées de la voiture. D’apparence très compacte et relativement petite grâce à des porte-à-faux très faibles, la voiture pèse tout de même 1365 kg. Cette surcharge pondérale est attribuée en grande partie à la présence de nombreux éléments de sécurité comme la pléthore d’airbags, les renforts de caisse, les freins surdimensionnés et aux aides électroniques. Grâce à cet arsenal, la troisième génération de Clio obtient la meilleure note au crash-test Euro NCAP. Renault excelle par ailleurs dans ce domaine en étant le seul constructeur à proposer dans sa gamme pas moins de huit véhicules notés 5 étoiles à ce test de référence.

Installons-nous à bord. D’apparence commune, l’intérieur jouit d’une bonne finition et les plastiques sont plus ou moins bien ajustés. A ce titre, en inspectant deux autres Clio RS, nous avons constaté que notre modèle d’essai n’était pas vraiment à son avantage sur ce point. Il y a donc des disparités dans la finition et les contrôles qualité devraient se renforcer. Cela me rappelle une histoire ou l’on disait à celui qui était “tombé” sur un modèle moins bien fini : “Tiens tu as la voiture construite le vendredi après-midi !”. Rien de bien rédhibitoire dans notre cas. Dès l’ouverture de la porte conducteur, l’esprit sportif affirme ici aussi sa présence avec des seuils de portes badgés “Renault Sport”. La planche de bord est sobre, l’affichage bien lisible et les rangements suffisants. Tout cela donne un cockpit très bon mais relativement simple. L’assise des sièges Renault Sport, spécifiques à cette Clio, est très confortable avec un maintien latéral correct. Disponibles en option pour 1990 CHF, les baquets Recaro accentueraient encore plus l’affiliation de la voiture à la compétition automobile. Le volant à jante épaisse est recouvert de cuir avec le témoin de cap en rouge.

De série, la Clio RS est équipée d’une climatisation manuelle, mais d’un point de vue purement esthétique la présence de la climatisation automatique (option à 600 CHF) améliore incontestablement le design de la console centrale. Petit bémol cependant concernant l’ergonomie des commandes placées sur la colonne de direction. Leur utilisation n’est pas suffisamment intuitive. J’ai par exemple à plusieurs reprises enclenché les antibrouillards sans m’en rendre compte. Uniquement disponible en 3 portes, l’accès aux places arrière se fera en rabattant les sièges avants. Il est évident qu’une version 5 portes aurait rendu la voiture plus pratique, mais la vocation principale de cette Clio RS étant la sportivité, nous admettrons facilement ce petit défaut. Quoi qu’il en soit, quatre adultes peuvent facilement prendre place à bord. A relever la présence de ceintures de sécurité 3 points à toutes les places arrières. La contenance du coffre est généreuse, 288 litres, et 1028 litres une fois la banquette arrière rabattue.

Passons à la pièce maîtresse de cette nouvelle Clio RS, son moteur 4 cylindres 2 litres qui développe 197cv à 7500 t/min après son passage chez les sorciers de Renault Sport à Viry-Chatillon. A froid, le moteur semble absent. Mais une fois en température, la fureur gagne le coeur de la petite sportive et le plaisir est bien au rendez-vous. A condition tout de même de cravacher un peu car la puissance ne se fait réellement sentir que dès 5500 t/min, là où le couple est à son apogée (215 Nm). Une fois ce régime atteint , le moteur est rageur jusqu’au rupteur, 2000 tours plus haut. En restant en-dessous de ces régimes, la voiture semble placide, mais à la moindre sollicitation de la pédale de droite sa fougue explose et l’on a vite fait d’atteindre des vitesses qu’il est préférable de découvrir uniquement sur une piste fermée.

Le son du moteur est bien présent dans l’habitacle ; en vitesse de croisière à 120 km/h, le régime se situera à 4000 t/min malgré la présence d’un sixième rapport. Encore une fois, la vocation sportive de la voiture prend le dessus au détriment de l’agrément de conduite sur autoroute. La boite de vitesse est très précise et la course du levier relativement courte ; deux points faisant encore référence au cahier des charges de ces petites bombinettes mais qui malheureusement ne se retrouvent pas toujours chez la concurrence. A l’inverse, la course de la pédale d’embrayage est trop longue. Equipée en série d’un ordinateur de bord, celui-ci indiquait une consommation moyenne de 11.1 L/100km pour la durée de notre essai. En faisant le plein j’ai constaté avec plaisir que la réalité était très proche, voire même que l’ordinateur était un peu pessimiste. A contrario, les normes constructeur en cycle mixte s’avèrent très optimistes, comme pour ses concurrentes d’ailleurs.

Si le moteur montre quelques faiblesses à bas régime, l’ensemble châssis et suspensions est bluffant d’efficacité à tous les niveaux. C’est sûrement là que l’on trouve la plus grande qualité de cette Clio Renault Sport 3ème du nom. Aucun sous-virage constaté même en rentrant très fort dans les courbes. La direction est précise et ferme. Une fois la voiture inscrite dans le virage, elle garde la trajectoire sans broncher, vraiment très impressionnant. La Clio RS est équipée d’un contrôle électronique de stabilité (ESP) mais à aucun moment il ne s’est déclenché, ce qui démontre qu’il n’est pas intrusif. Fort appréciable dans une voiture qui peut être amenée à se dégourdir les roues sur un circuit. Cette tenue de route exceptionnelle est en partie due aux différentes aides électroniques installées de série dans cette nouvelle Clio: un antipatinage (ASR) et d’un contrôle de sous-virage (CSV). Les freins Brembo sont puissants et endurants. Leur mordant est suffisant pour une conduite sur routes ouvertes. Quoi de mieux pour tester l’ensemble qu’un petit aller/retour à la Barillette, ou en plus de profiter de la vue et de la fondue, nous avons pu vérifier l’excellent comportement sur les petites routes.

Vous en voulez encore plus ? Il vous faudra vous tourner alors vers sa soeur rebelle, la Clio Renault F1 Team, série limitée qui célèbre les titres de champion du monde de Formule 1 que la marque au losange a remporté en 2005 et 2006. D’ailleurs le petit nom de cette version, la R27, est un clin d’oeil au nom de code de la monoplace qui participe au championnat 2007. La Clio R27 est équipée de série des sièges baquets Récaro, du chassis Cup qui abaisse la voiture de 7mm ainsi que quelques autres spécificités pour un supplément de prix de 3000 CHF par rapport au prix de base de la Clio RS.

   

Pour revenir à la Clio RS “normale”, déjà très bien dotée de série, il existe quand même une multitude d’options dont une très pratique, la carte Renault “Keyless-Drive Hands-free” qui équipait notre modèle d’essai. Cette carte remplace l’habituelle clé de contact et permet l’ouverture et la fermeture de la voiture ainsi que le démarrage par simple pression d’un bouton, tout ça en gardant la carte dans votre poche, messieurs, ou dans votre sac à main, mesdames. Cette option et d’autres sont aussi disponibles sous forme de packs qui sont un ensemble d’options. Par exemple, le pack Grand Tourisme (2700 CHF) comprend la climatisation automatique (avec filtre à pollen), une boîte à gants réfrigérée, la carte Renault “Keyless-Drive Hands-free”, le volant réglable en profondeur, les phares xénon, les feux additionnels de virage (FBL), le capteur de pluie et de lumière qui automatise le fonctionnement des essuie-glaces et des phares, les vitres arrières teintées et un radio CD lecteur MP3. Globalement le prix de base ainsi que les options restent très compétitifs.

Pour environ 30’000 CHF la Clio RS offre un équipement complet, un confort et un agrément de conduite très convenables et des performance élevées qui l’autorisent à porter le titre de “petite sportive”.  Un excellent compromis pour une voiture boulot-Migros-dodo, mais avec le fun d’une auto plaisir qui s’accommodera avec bonheur de la promenade en (petite) famille le Samedi et d’une arsouille sur circuit le Dimanche.

Face à la concurrence

Renault Clio Sport Mini Cooper S Peugeot 207 RC Opel Corsa OPC
Moteur 4 cyl, 1998cm3 4 cyl, 1598cm3, Turbo 4 cyl, 1598cm3, Turbo 4 cyl, 1598cm3, Turbo
Transmission Traction avant Traction avant Traction avant Traction avant
Boite de vitesse 6, mécanique 6, mécanique 6, mécanique 6, mécanique
Rapport Poids Puissance 6.92 6.88 7.57 6.65
Poids (à vide) 1365 kg 1205 kg 1325 kg 1278 kg
Puissance (ch / régime) 197 / 7250 175 / 5500 175 / 6000 192 / 5950
Couple (Nm / régime) 215 / 5500 240 / 5000 240 / 5000 240 / 5850
0 – 100 km/h 6,9 sec 7,1 sec 7,1 sec 7,2 sec
Vitesse max. 215 km/h 225 km/h 220 km/h 225 km/h
Consommation mixte 8,4 l/100 km 6.9 l/100 km 7.2 l/100km 7.9 l/100km
Pneumatiques 215/45 R17 195/55 R17 205/45 R17 215/45 R17
Prix de base (CHF) 29’990 30’900 27’990 29’950

Remerciements à M. Ludovic Odier de l’agence Renault REAGROUP à Nyon pour le prêt de cette Renault Clio RS.

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