Le volant est très agréable à prendre en main en statique, mais certains lui reprocheront le manque d’homogénéité dans la forme lors des manoeuvres. Néanmoins, sa jante inférieure aplatie et sa bague supérieure donne une belle personnalité à l’habitacle et complémentent très bien les Recaro.

Par contre, il a bien fallu faire quelques concessions pour tenir le budget des 30’000 CHF, et certains détails sont vraiment cocasses. Notre exemplaire souffrait  d’un soufflet de levier de vitesse qui ne tenait pas en place plus de 2 changements de rapports. Il semble que ce soit un problème isolé et réparé depuis, mais cela nous a tout de même bien amusé. Autre défaut, de conception celui ci, les trappes dans les côtés du coffre ne sont pas articulées et vont resteront dans les mains à chaque ouverture. Cela reste du détail, bien entendu, au même titre que le graphismes de l’instrumentation, coloré mais pas forcément très lisible, et ces petits défauts sont largement compensés par l’ambiance générale et l’agrément de la vie à bord.

Moteur – Boîte

Le couple peut s’exprimer sur une très large plage (quasiment de 2000 à 6000 tr/m), ce que qui rend le caractère moteur de cette Corsa plutôt linéaire et prévisible et lui donne une polyvalence appréciable. On peut tout autant rouler sur le couple paisiblement qu’utiliser éhontément chaque cheval jusqu’au dernier des 192 disponibles, en allant chercher les haut régimes. Le moteur ne rechignant pas à prendre des tours, c’est un véritable plaisir.

Que ceux qui sont amenés à utiliser leur voiture quotidiennement pour aller au travail et qui doivent subir l’autoroute se réjouissent, la Corsa est équipée d’une sixième vitesse, ce qui permet d’envisager sereinement les longs trajets. Le turbo aidant, les reprises sont excellentes, quel que soit le rapport. A titre de comparaison, notreMazda 3 MPS dotée de 140Nm supplémentaires ne fait que 0.5s de mieux en reprise de 80 à 120kmh sur le cinquième rapport.

Comportement

Vu les performances dont la voiture est capable, il est un peu dommage que la direction reste si légère. C’est un phénomène généralisé, notre OPC n’étant finalement pas plus assistée qu’une autre, mais il serait souhaitable que les constructeurs proposent des consistances de direction plus en accord avec la philosophie de leurs voitures.

Mise à part cette souplesse des commandes que l’on retrouve d’ailleurs aussi dans l’embrayage et la boite de vitesses, cette Corsa est un régal à emmener sur les petites routes forestières dont la Côte a le secret. La voiture est très stable dans ses appuis, rassurantes dans ses transferts de masse. Pas de plongée excessive au freinage ni de cabrage à l’accélération ; même les corrections de dernière minute laissent le châssis impassible. L’absence d’autobloquant sur le train avant se fait oublier tant qu’on roule proprement. La voiture passe d’un virage à un autre sans que l’on s’en rende compte, il suffit de penser au virage et le reste suit. Nous n’avons toutefois pas eu l’occasion de tester la motricité sur les lacets bien connus de la région. Il y a fort à parier que votre jarret droit doive se montrer humble en pareille circonstance, mais sur route sinueuse, aucun problème n’est à signaler, bien au contraire.

Une partie non négligeable de cet agrément est sans doute à attribuer à l’excellent rapport poids/puissance, le meilleur de la catégorie, en fait. Le poids reste contenu, dans la moyenne de la catégorie, mais plutôt bon au vu des dimensions extérieures de la voiture. Le reste du mérite semble se répartir entre des metteurs au point méritants et des pneus adaptés.

A 29’950 CHF, la Corsa peut sembler faire payer au prix fort ses qualités, mais s’aligne malgré tout sur les tarifs de la Clio RS, qu’on imagine comme sa concurrente la plus directe. Les options obligatoires comme la peinture métal se révèlent même un tantinet moins onéreuses. Tout devient relatif lorsqu’on compare avec les tarifs de la nouvelle Mini Cooper S, qui, si elle bénéficie du poids plume de la catégorie, fait figure de poids lourd au niveau du prix, surtout avec les inévitables options. Du coup, on se rend compte que la Corsa est plutôt bien équipée de base, tout en laissant la possibilité de rajouter certaines touches de luxe comme un intérieur cuir. Les prix restent corrects, mais on regrettera la garantie constructeur de 2 ans seulement, là où Renault et Mini proposent trois ans.