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Essai Peugeot 407 Coupé V6 3.0

A l’intérieur, l’équipement général de cette version « pack » est pléthorique. En vrac, phares bi xénon automatiques & directionnels, essuie-glace automatique à seize vitesses, chaque balais ayant son propre moteur, aide au stationnement, changeur 6 CD,  Seules options sur cet exemplaire : le combiné Radio-GPS-téléphone (2600 CHF) et l’inévitable peinture métallisée à 700 CHF. La monte pneumatique d’origine est en 18 pouces de dimensions 235-45-18. Je m’installe, règle le siège – tout électrique avec mémoire – ajuste la direction, et c’est parti. L’intérieur est correctement fini, les plastiques doux au toucher, les baguettes en aluminium brossé, décorent agréablement le tableau et les portes. La base du pare-brise très incliné est située loin en avant du volant et, premier inconvénient, le montant gauche, costaud, bouche une partie de la visibilité, ce qui s’avère spécialement gênant à l’approche d’un rond-point. Ensuite, les reflets de la partie supérieure du tableau de bord dans le pare-brise vont attirer mon regard durant tout l’essai.

Essai Peugeot 407 Coupé V6 3.0

A bas régime le moteur ronronne agréablement, l’accélération est honnête, il apparaît tout de suite que les deuxièmes et troisièmes rapports de boite sont courts (2ème : 85 km/h, 3ème : 130 km/h). L’isolation phonique est remarquable : sur autoroute, pratiquement aucun bruit aérodynamique, seul le roulement, très atténué, est audible. Ce V6 n’est pas un foudre de guerre, l’étagement de la boite sur les rapports inférieurs masque en partie le manque de punch, mais il est inutile de s’aventurer au-dessus de 5000 t/min. Le couple chute très rapidement et la paresse avec laquelle l’aiguille du compte-tour continue son ascension incite à passer au rapport supérieur. Peugeot revendique d’ailleurs un modeste 8.4s pour le 0-100 km/h, et un kilomètre abattu en 29 secondes. La commande de boite à débattement long n’offre pas un guidage et des verrouillages très précis, mais je m’y habitue rapidement.

Essai Peugeot 407 Coupé V6 3.0

La très bonne nouvelle concerne la tenue de route. Le système d’amortissement piloté s’avère très efficace, la prise de roulis est pratiquement inexistante, et le confort sur route bosselée largement au-dessus de ce qu’une berline allemande propose. La réputation de Peugeot en matière de châssis n’est plus à faire, et le coupé 407 démontre qu’elle n’est pas surfaite. Le comportement légèrement sous-vireur à la limite est vite remis à l’ordre par l’intervention de l’ESP, assez intrusive, ce qui se comprend sur une voiture de ce type. Le volant à jante épaisse, avec une bonne direction assistée communique bien l’état d’adhérence. Aucun effet de couple n’est perceptible. Petit bémol, le rayon de braquage de 12m parait un peu exagéré pour une voiture de cette dimension. Désagréable également, le phénomène de battement acoustique dans l’habitacle avec une vitre ouverte : dès 80 km/h, le seul moyen de s’en affranchir est de baisser légèrement la vitre opposée, les fenêtres arrière n’étant pas mobiles.

Essai Peugeot 407 Coupé V6 3.0

Peugeot a conçu une vraie « berline deux portes » destinée à faire de longs trajets autoroutiers. C’est dans ces conditions que les qualités de confort, de silence et l’équipement s’expriment le mieux. Certes, enchaîner des virages montre aussi la maîtrise de Peugeot dans le domaine du comportement, mais la paresse du moteur muselle un peu le plaisir. Lors des derniers kilomètres d’autoroute, il me parait soudain évident, même sans l’avoir essayée, que la meilleure configuration pour la 407 est probablement la version diesel avec boite automatique. La commande de boite manuelle quelconque, et le manque d’ardeur du V6 essence à haut régime imposent le choix du diesel moderne, et de la boite auto. Ce moteur essence pêche là où il devrait s’exprimer. Autant se résoudre au diesel qui, lui, fournira de belles reprises, et la promesse d’une consommation réduite. Lors de cet essai sur plus de 500Km d’autoroute et de route de plaine et montagne, j’ai  consommé 13.2 L/100km d’essence, de quoi vider le réservoir de 67 litres très (trop) rapidement pour une grande routière.

Essai Peugeot 407 Coupé V6 3.0

Placide mais d’une esthétique originale, le Coupé 407 affronte une concurrence prestigieuse avec un tarif attractif et un équipement très complet, mais une motorisation essence aussi goulue que pâle. Une Mercedes CLK280 de base coûte 7000 CHF de plus et vous propulse dans une autre catégorie en termes de prestige et valeur de reprise, mais la mise à niveau de l’équipement de la Peugeot alourdira sans doute la facture de plus de 10’000 CHF. Toujours chez les allemands, un coupé série 3 motorisé par le six en ligne de 2.5L demandera lui aussi une rallonge budgétaire pour offrir le confort de la 407, mais avec des prestations dynamiques d’un niveau nettement supérieur. Plus au sud, une Alfa GT 3.2 ou une Brera JTS3.2 Q4 sont proposées à des tarifs comparables et offrent sans doute une alternative plus sportive.

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