Alpine A390

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Automobile : le plan d'Alpine pour grandir sans perdre son âme

La marque sportive du groupe Renault présente au Mondial la version « beta » de son futur modèle familial. Une nouvelle étape pour le constructeur.

Après la citadine, voici venir le crossover. Alpine, la marque sportive du groupe Renault, a dévoilé à l'occasion du Mondial de l'auto la version « beta » de l'A390, la deuxième étape dans l'extension de sa gamme. Avec l'ambition de proposer « une voiture de course en smoking », selon l'expression du directeur du design, Antony Villain.

Avec Alpine, le patron du groupe, Luca de Meo, tente sans doute le pari le plus audacieux de sa carrière. Avant son arrivée, la marque était portée aux nues par les puristes. Mais elle restait recroquevillée sur un seul modèle - l'A110 -, et les quelques milliers de clients (pour la plupart français) de ce bolide, fabriqué de façon quasi artisanale à la manufacture de Dieppe, ne suffisaient pas à lui assurer un avenir.

Hypercroissance

Le plan stratégique dévoilé en juin 2023 vise à la faire changer de monde, avec pas moins de sept nouveaux modèles en sept ans, l'ouverture aux marchés américain et asiatique, et un chiffre d'affaires supérieur à 8 milliards d'euros en l'an 2030. Le tout, évidemment, en veillant à ne pas lui faire perdre son âme.

Cette promesse est d'autant plus compliquée à tenir que le signe distinctif d'Alpine, c'est la légèreté. L'A110 (deux places et deux portes) ne pèse que 1.100 kg grâce à son châssis et une carrosserie en aluminium. De quoi coller à l'asphalte et offrir des sensations de conduite exceptionnelles lorsque la route devient sinueuse. Conserver la même grâce avec des voitures de quatre ou cinq places à vocation plus familiale s'annonce délicat. Le passage à l'électrique, qui ajoute des centaines de kilos de batteries, n'arrange rien.

Le premier pas vers l'élargissement de la clientèle était tout tracé : Alpine a profité du lancement de la R5 pour en proposer une version sportive. Dévoilée en juin et bientôt dans les concessions, l'A290 se présente comme une « bombinette » urbaine, développée à moindres frais et fabriquée sur les mêmes chaînes de montage que sa cousine, à Douai.

La suite était beaucoup moins évidente, et les Alpinistes pouvaient craindre le pire. Le « showcar » exposé porte de Versailles a de quoi les rassurer : loin d'un banal SUV, l'A390 beta affiche des lignes spectaculaires, au service de l'aérodynamisme. La silhouette est celle d'un « fastback », avec une ligne de toit qui plonge de manière ininterrompue jusqu'au coffre. L'avant recherche la meilleure pénétration dans l'air, avec un « pont volant » qui creuse le capot, un pare-brise très incliné, et des flancs sculptés et tendus.

« 85 % du design extérieur sera conservé dans le modèle de série », précise Sovany Ang, directrice performance produit. Les changements à attendre se situent à l'arrière, avec notamment une « queue » de 8 cm qui peut se rétracter ou se déployer pour réduire le coefficient de traînée, et qui restera au stade du concept. Les pneus, ici de 22 et 23 pouces, seront un peu plus petits.

A l'intérieur, le siège conducteur, qui peut basculer en position Formule 1, ne figurera pas, lui non plus, dans l'A390 de série. Il faudra donc patienter pour juger du confort, pour un véhicule qui annonce jusqu'à trois passagers à l'arrière.

« Première mondiale »

Alpine ne divulgue ni le poids ni les mensurations de cette version beta, mais assure que le plaisir de conduite sera identique à celui d'une A110. La plateforme AmpR Medium qui sert de soubassement à la Megane E-Tech a été « fortement remaniée », indique le communiqué de presse.

Elle accueille trois moteurs (un à l'avant et deux à l'arrière), avec une gestion du couple entre les deux essieux optimisée par les ingénieurs maison, pour garantir le dynamisme dans les virages, quelle que soit l'adhérence. Un système qui représente « une première mondiale dans le secteur », affirme Alpine.

Il faudra attendre 2025, probablement à l'automne, pour juger de son efficacité. Il s'agira de la première voiture dotée des batteries haute performance fabriquée par Verkor, la jeune pousse établie à Dunkerque dont Renault est actionnaire.

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Pour ceux qui aiment le modèle ....

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400cv pour la GT, 470cv pour la GTS (et 808Nm).







Pour la première fois dans l'histoire de la marque, il s'agit d'un modèle pouvant transporter toute une famille grâce à ses 5 places. Nettement plus imposant que les autres modèles de la marque, l'A390 (Lxlxh 4,62 x 1,89 x 1,53 m) reste toutefois plus compact que ses rivaux tels que le Kia EV6 (4,68 m) ou le Porsche Macan (4,78 m). Sur le plan dynamique, la promesse d'Alpine consiste à doter l'A390 d'une agilité digne d'une A110 malgré ses 2021 kg.

Car si le Sport Fastback embarque une énorme batterie de 89 kWh utiles, il dispose aussi de 3 moteurs électriques, un à l'avant et deux à l'arrière pour garantir à la fois une motricité sans faille et une bonne agilité grâce à la possibilité de répartir le couple de manière vectorielle entre les roues arrière. L'ensemble développe une puissance cumulée de 400 ch pour la GT, 470 ch pour la version GTS autorisant des 0 à 100 km/h en respectivement 4,8 et 3,9 s. Soit, pour cette dernière, le même temps qu'une A110R.

L'autonomie annoncée est de 555 km avec les roues de 20 pouces (520 km avec les 21 pouces) avec une recharge rapide acceptant des courants continus de 190 kW, de quoi recharger de 15 à 80 % en moins de 25 minutes, ou s'arrêter 20 minutes toutes les deux heures sur autoroute. Comme l'A290, l'A390 dispose en standard d'un chargeur embarqué bidirectionnel de 11 kW autorisant les fonctions V2L pour alimenter un appareil électrique extérieur, ou V2G pour revendre de l'électricité sur le réseau via la borne et l'abonnement proposés par Mobilize.

L'A390 est assemblé dans l'usine historique d'Alpine à Dieppe, tandis que ses moteurs électriques sont fabriqués dans la manufacture de Cléon et que sa batterie Verkor est constituée de cellules produites à Dunkerque et assemblées à Douai. Les prix de l'A390 devraient commencer à 65 000 euros pour la GT 76 000 euros pour la GTS. Sa commercialisation devrait débuter d'ici la fin de l'année 2025.

[ZeVal]

J'ai de la peine à comprendre le positionnement - je vois ici et la qu'ils visent le Macan E. Je vois pas comment - ni sur quel marché - mais si ils y croient...

[ze_shark]

Je suis confiant que certains ont abondamment écrit et tubé sur les prétentions de l'A110 à détrôner 718 et 911.

Anglais, français, poésie et pignolades ...

[Corsugone]

Ah, le prix de départ serait de 55k€, plus conforme à son intérieur repris du Renault Scénic. On ne dira plus qu'il faut comparer le modèle à un Macan électrique.

[Corsugone]

Pour le prix, va encore falloir attendre, ça varie suivant les sources. Pour le reste un article moins bullshit des Echos. Pour faire d'Alpine une marque premium, il faut avoir en tête le bide de DS (Citroën) pour ne pas répéter les mêmes erreurs ...

L'A390, le pari d'Alpine pour gagner de nouveaux clients

La marque sportive du groupe Renault a dévoilé mardi son nouveau modèle, un crossover électrique.

Une marque automobile qui a construit sa réputation sur la légèreté de ses voitures peut-elle connaître le succès avec un coupé électrique nettement plus lourd ? C'est le pari que fait Alpine avec l'A390, nouvelle étape dans la réalisation de son ambitieux plan stratégique.

La marque sportive du groupe Renault a dévoilé mardi son premier modèle à cinq places en soixante-dix ans d'histoire. Un coupé qui doit concilier la polyvalence d'usage avec le plaisir de conduite qui constitue sa signature.

L'exercice ne va pas de soi. La quintessence d'Alpine est incarnée par l'A110, longtemps resté le seul modèle de la gamme. Ce bolide de deux places n'affiche que 1.100 kg sur la balance grâce à un châssis en aluminium, ce qui procure de délicieuses sensations au conducteur.

Digérer la prise de poids

Le cahier des charges de l'A390 est de ce point de vue nettement plus contraignant. L'arrivée des places à l'arrière (indispensable pour accroître la clientèle potentielle) fait logiquement grimper le poids du véhicule. A cela s'ajoute le passage au 100 % électrique, qui se traduit par plusieurs centaines de kilos supplémentaires pour la seule batterie. Résultat, l'A390 affiche un poids de 2,1 tonnes, qui risque de faire tousser les « Alpinistes ».

Le nouveau modèle n'en est pas moins « un pur concentré de l'âme d'Alpine », affirme Philippe Krief, le patron de la marque. Dans sa silhouette tout d'abord : l'impression de vitesse transparaît même à l'arrêt, grâce notamment à une ligne de toit qui plonge de manière ininterrompue jusqu'au coffre. L'avant, taillé comme une lame, le capot creusé pour optimiser les entrées d'air ou encore les flancs sculptés traduisent le souci apporté à l'aérodynamisme.

Le travail pour assurer l'agilité de la conduite, lui, a été mené au niveau des moteurs. L'A390 en compte trois, un à l'avant et un pour chacune des roues arrière. Leur action est coordonnée par un système de répartition active de couple, breveté par Alpine : en fonction de la vitesse et de l'angle du volant, la moindre tendance au survirage ou au sous-virage est corrigée au millième de seconde. De quoi rendre le crossover « aussi rapide et agile que l'A110 », affirme Robert Benetto, le responsable des projets véhicules, malgré son poids et sa taille (4,61 mètres de long).

Pour mettre en scène cette fidélité aux racines de la marque, l'A390 a été présentée à Dieppe, siège de la manufacture historique d'Alpine, où sera produit le nouveau modèle. La voiture est arrivée conduite par le pilote de Formule 1 Pierre Gasly, avec à ses côtés Zinédine Zidane, ambassadeur de la marque. La batterie, en provenance de la gigafactory Verkor de Dunkerque, sera elle aussi tricolore. L'autonomie annoncée va de 520 à 550 kilomètres, mais sera probablement moindre dans le cadre d'un usage sur autoroute.

L'A390 est annoncé dans les concessions à la fin de l'année, pour un prix de départ entre 65.000 et 70.000 euros. Il s'agit du deuxième des sept modèles annoncés d'ici à 2030 dans le cadre du plan stratégique dévoilé par la marque en juin 2023. L'A290, cousine sportive de la R5, a ouvert le ban l'an dernier, en se posant comme rivale de la Mini. Une toute nouvelle A110, elle aussi 100 % électrique, doit suivre l'an prochain, complétant ce qu'Alpine a baptisé son « garage de rêve ». Doivent venir ensuite quatre autres modèles, dont trois SUV produits en Corée du Sud, pour viser plus particulièrement les marchés asiatique et américain.

Le marché américain, pas indispensable

Ce dernier volet du plan stratégique est toutefois compromis par les barrières tarifaires dressées par Donald Trump. Il a été mis sur pause il y a quelques semaines. « On appuiera sur le bouton le moment venu, quand on y verra plus clair », a confirmé en amont de l'événement le patron du groupe Luca de Meo.

Le dirigeant a toutefois affirmé que ce contretemps ne mettait pas en péril l'équilibre général du plan stratégique. « Celui-ci a été conçu sans prendre en compte les marchés américain et chinois, qui sont considérés comme des opportunités supplémentaires », a-t-il précisé.

Avec ces lancements à un rythme échevelé, le plan table sur un chiffre d'affaires de 8 milliards d'euros en 2030 pour Alpine, alors qu'il était négligeable (le chiffre n'est pas connu) en 2023. Luca de Meo assure malgré cela qu'il ne faut pas brûler les étapes : « C'est la première fois dans l'histoire de Renault qu'on essaie de créer une marque premium. Pour y parvenir, cela demande au moins vingt ans. Il fallait que quelqu'un commence le voyage, mais il faut aussi que vous soyez patient. »

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