Les porcs (le fil #metoo)

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Gringo
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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par Gringo » 18 déc. 2023 20:48

On est pas bien? Paisibles, à la fraîche…
Moi: amateur d'automobiles, marié avec 2 enfants.
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_nicolas
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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par _nicolas » 20 déc. 2023 07:40

Gringo a écrit :
18 déc. 2023 20:48
On est pas bien? Paisibles, à la fraîche…

… décontractés du gland, et on bandera quand on aura envie de bander…

Ou l’expression de l’arrogance et de la domination masculines, du machisme et du sexisme, de la violence conjugale. Femmes qui n’ont pas le droit de l’ouvrir, vivent en dépression, résistant à coup de valium. Période où le taux de divorce s’est mis à exploser, on se demande bien pourquoi, pour à peine ralentir dans les années 2000. La question n’est pas de tirer un trait là-dessus ni de censurer mais de prendre du recul, apprendre et progresser, une chose pour laquelle les hommes ne sont généralement pas très performants.
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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par Gringo » 20 déc. 2023 08:29

Violemment rejeté par les critiques et bien reçu par le public. Ils n’avaient pas le même degré de lecture déjà à l’époque.
Moi: amateur d'automobiles, marié avec 2 enfants.
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vravolta
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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par vravolta » 29 déc. 2023 14:24

Perso, je suis en ligne avec Tom: oui, Depardieu bourré (et même pas bourré), c'est pas un parangon de finesse et perso, je me sentirais honteux de me comporter ainsi. Mais est ce que j'ai envie d'un monde où un gars n'a plus le droit de faire des blagues salaces et avoir un humour graveleux au motif que ce n'est pas mon truc à moi? Est ce que j'ai envie d'un monde où Disney est en train de revoir la petite sirène car en tant que muette, elle n'a pas pu donner son consentement explicite?

J'aurais eu un problème si Depardieu avait effectivement dit à la petite fille ce qu'il pense des femmes qui font du cheval. Après, si c'est dit à un adulte, je veux croire que cet adulte est en mesure d'avoir assez de recul pour ne pas subir des dommages irréversibles à sa personnalité quand il entend un gars qui dérape comme ça.

Oui, ça ne se fait pas de mettre sa main dans la culotte d'une femme qui de toute évidence ne le souhaite pas. C'est super relou, ca nécessite même une condamnation au pénal. Mais la réaction à ce délit doit être à la hauteur de la peine encourue qui sauf erreur n'est pas infernale.

Donc il convient de relativiser et de se demander pourquoi un fait de ce niveau fait l'objet d'un reportage complet diffusé durant le prime time sur une chaine à grande écoute.

Après, s'il a commis un viol, c'est une autre histoire. Mais ce n'est pas ce dont il était question dans le reportage et sur ce point, on attend les conclusions de la justice avant de se permettre toute critique vu que l'histoire récente a montré un certain nombre de cas dont le dossier était finalement vide et qui avaient été montés juste dans le but de nuire. Le principe de la présomption d'innocence doit donc prévaloir tant que la culpabilité n'a pas été établie par un juge.

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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par Nagata-San » 29 déc. 2023 21:32

vravolta a écrit :
29 déc. 2023 14:24
J'aurais eu un problème si Depardieu avait effectivement dit à la petite fille ce qu'il pense des femmes qui font du cheval. Après, si c'est dit à un adulte, je veux croire que cet adulte est en mesure d'avoir assez de recul pour ne pas subir des dommages irréversibles à sa personnalité quand il entend un gars qui dérape comme ça.

Oui, ça ne se fait pas de mettre sa main dans la culotte d'une femme qui de toute évidence ne le souhaite pas. C'est super relou, ca nécessite même une condamnation au pénal. Mais la réaction à ce délit doit être à la hauteur de la peine encourue qui sauf erreur n'est pas infernale.
Paragraphe 1: j'ai justement moi beaucoup de mal avec du coup Yann Moix qui est le roi de s'offusquer de tout sur tous les plateaux, mêmes des plus anodines conneries pour descendre autrui, mais qui sur ce cas est vu mort de rire à table aux allusions de Depardieu. Ce deux poids deux mesures "faites ce que je dis pas ce que je fais" est insupportable et permet de tout de suite qualifier la personne: moisie.

Paragraphe 2: Là je ne suis pas d'accord avec toi: du moment que le physique non-consentant et prouvé est atteint, à notion sexuelle, je condamne totalement, sans discussion sur les circonstances atténuantes qu'on prête trop souvent.

Mais rares sont les cas qui vont au bout en justice, dernier exemple Kevin Spacey va vraisemblablement passer au travers de tous ces procès. :x

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Tom63
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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par Tom63 » 30 déc. 2023 01:11

Nagata-San a écrit :
Paragraphe 2: Là je ne suis pas d'accord avec toi: du moment que le physique non-consentant et prouvé est atteint, à notion sexuelle, je condamne totalement, sans discussion sur les circonstances atténuantes qu'on prête trop souvent.
Je ne suis pas certain de bien comprendre ta phrase mais si c'est bien ce je crois lire, il ne faut pas mélanger des faits avérés et sanctionnés par une condamnation de justice avec une accusation sur laquelle la justice ne s'est pas prononcée.
Et la présomption d'innocence s'applique, non la présomption de culpabilité.

Nagata-San a écrit : Mais rares sont les cas qui vont au bout en justice, dernier exemple Kevin Spacey va vraisemblablement passer au travers de tous ces procès. :x
Kevin Spacey est justement un exemple qui va à l'encontre de ce que tu dis.
Le cas est allé au bout en justice, et pas qu'une seule fois. "Ses procès", comme tu le mentionnes, ont eu lieu.
Relaxé à New-York, relaxé à Londres, en totalité.
Après, je veux bien que les jury aient été impressionnés par l'acteur déchu et se soient retrouvés paralysés au moment de le condamner, mais ça a quand même pris plus de 12h de délibéré pour en arriver là à Londres.
Donc, que tu n'aimes pas le bonhomme pour une raison qui te regarde est une chose.
Mais que tu remettes en question des décisions de justice prises à lˋissue de procès en bonne et due forme dans des dossiers que tu ne connais pas pour en conclure qu'il passe au travers en est une autre.
Il n'est passé au travers de rien du tout.
A ce jour, sa carrière a été mise à sac pour qu'il soit finalement innocenté de tout ce qui lui était reproché.
Weinstein, Hepstein ou encore DSK ou Ailes étaient autrement plus puissants que Spacey, ils ne sont au final pas passés au travers.
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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par Gengis » 30 déc. 2023 02:00

Le problème avec Depardieu n'est pas tant son obsession équestre (qui ne me semble en rien condamnable d'un point de vue légal puisqu'il n'agresse personne) que son comportement depuis des décennies avec ses partenaires féminines à l'écran (j'ai besoin de mettre ma main sous ta jupe pour me mettre en condition, cf. le tournage de Danton révélé il y a quelques jours) et le personnel de tournage (maquilleuse, costumière, etc...). Certes des actrices ont choisi de ne pas tourner avec lui après une expérience désagréable (Sophie Marceau), mais une costumière ou des actrices moins connues n'ont pas forcément le choix de renoncer à un film.

Je pense qu'un type qui s'est cru tout permis pendant des années et qui se prend un retour de bâton n'est pas, finalement, à plaindre.

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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par ze_shark » 30 déc. 2023 02:29

Pourquoi défendre l'indéfendable ? Par nostalgie pour une époque ou terroriser des femmes avec des agressions verbales et des attouchements était considéré comme une simple grivoiserie bon enfant ?

Dans le reportage en question, Depardieu nous dit depuis longtemps et montre le porc qu'il est.
Il est accusé de viol par de multiples victimes, et de comportements répréhensibles par tant d'autres.

Il faut prendre pleine conscience de ce qui n'est pas défendable.

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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par Nagata-San » 30 déc. 2023 13:57

@Tom, justement j'adorais l'acteur spécialement dans HoC. Mais les réalités semblaient plus sombre, de son amitié avec Weinstein aux charges contre lui. Pour les procès, avec trois décès la même année des trois plus importants témoins plaignants, les charges sont plus vite tombées oui. :lol:

Pour la première fois depuis les essais Asphalte, je suis d'accord avec le post précédent de Shark,
quand c'est obvious et filmé, rien n'est pardonnable.
Et en sus avec les rires approuvants de Moix ou une pétition de connus français qui le défendent, on peut voir plus clair des respectables (complices ?) et non. Merci du nettoyage,

vravolta
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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par vravolta » 30 déc. 2023 18:40

Comme le relève Tom, le reportage présentait soit des faits lourdingues au possible mais non condamnables, soit relatait des faits relevant de la justice non encore tranchés par cette dernière. Ce qui est condamnable sera jugé par la justice et ce n'est surtout pas à nous de faire le procès, encore moins sur la base de préceptes moraux dont on sait qu'ils sont subjectifs/relatifs. On peut ne pas aimer les hommes beauf, moi le premier, ca n'en est pour autant pas encore illégal d'être un gros lourd qui fait des blagues salaces.

Dans un état de droit, il existe une justice et ce n'est pas celle des médias ni celle de la vindicte populaire comme on le voit de plus en plus souvent. Dans un état de droit, il existe des peines pour ce qui est considéré comme répréhensible et aucune de ces peines ne prévoit le lynchage public à ce que je sache.

Quand faute il y a, on doit aussi intégrer qu'il existe une gradation car sinon, toute personne ayant un jour roulé à 81 au lieu de 80 km/h serait à mettre dans le même sac qu'un serial killer. La justice n'est pas une affaire d'émotion. Les mots "indéfendable", "dégueulasse" n'ont pas leur place dans la détermination de la culpabilité. S'il a fait quelque chose de condamnable, alors attendons la condamnation et s'il devait être condamné, il faudra apprécier la gravité de son crime en fonction de la sanction et pas de notre ressenti car ca revient à ajouter une peine à celle de la justice et donc ne pas respecter l'état de droit qui ne prévoit, je le répète, pas le lynchage public.

Ce n'est pas du tout ma came de mettre la main dans la culotte d'une femme dont il n'est pas certain qu'elle est consentante. Ceci étant dit, il m'est déjà arrivé de me faire tripoter par un homme dans une soirée (ca n'arrive pas qu'aux femmes!) ou même d'avoir droit à des remarques de la part de mon adjudant chef à l'armée du style: "Vravo, baisse la tête, ferme les yeux et pense à la patrie" suivi d'une tentative de passer sa main derrière mon cou afin de transformer la parole en acte. Dans les 2 cas, j'ai simplement dit fermement d'arrêter ca tout de suite. Mais je n'en ai conservé aucun traumatisme (rétrospectivement, ca me fait même plutôt marrer) et j'ai même gardé des liens avec celui qui m'a tripoté. Désormais, il sait très bien qu'il n'est pas mon genre (dans tous les sens du terme vu que je suis banalement furieusement hétéro). C'est un gentil gars qui s'était fait un film, ca s'arrête là.

Je conçois que de telles situations puissent être vécues comme un traumatisme, mais ce n'est pas une fatalité. Si les agissements dont j'ai été "victime" avaient du se retrouver discutés devant un tribunal, j'aurais témoigné en faveur de mes "agresseurs" car bien que non consentant, c'est bon, ca va aller, je résiste psychologiquement sans aucun souci à un mec qui tente de me tripoter l'élastique ou un qui voudrait que je le pompe alors que je ne le souhaite pas. Si ca marche comme ca pour moi, il n'est pas totalement impossible que ce soit aussi le cas de certaines femmes. Catherine Deneuve avait du reste témoigné dans ce sens au début de MeToo en disant qu'elle appréciait qu'on la drague et que le prix à payer était que parfois, certains hommes se méprenaient mais qu'elle était assez grande pour les remettre à leur place et assez bien dans sa tête pour ne pas en garder de séquelles. Comment exclure le fait qu'un monstre sacré du cinéma comme Depardieu puisse, sur sa seule aura, faire succomber des femmes à ses "charmes" et que ces dernières attendent de lui qu'il leur fasse du Depardieu ? Ainsi, il peut imaginer, à tort, que la maquilleuse en face est ce type de femme sensible à ce genre de méthodes. Si la maquilleuse se sent agressée, à elle de porter plainte et la justice, mais surtout pas la TV ou la vindicte populaire, tranchera.

Ce contre quoi je m'insurge ici, c'est qu'à médiatiser ainsi les choses, à juger sur la base d'une instruction à charge uniquement, on crée des Bernard Laroche (celui que les médias avaient un temps désigné comme le meurtrier du petit Gregory et qui a été tué sur cette base par le père de Gregory alors qu'il a été avéré par la suite qu'il était innocent). On a le même cas avec Cauet: Il est accusé de viol? OK, que la justice fasse son travail et en attendant, il est présumé innocent. Il sera temps, s'il devait être condamné pour ca, de rendre la chose publique. On peut la refaire avec Johnny Deep: le pire des salopards qui bat sa faible femme? Il semblerait qu'au final ce ne soit pas un récit fidèle de la réalité et qu'il n'était pas aussi mauvais que ce qu'on a pu entendre de partout. On parle du youtubeur "Le bouseux"? Idem, lynché en public alors que la plainte pour viol de sa supposée victime a été classée sans suite. Mais le mal a été fait car on n'a pas respecté la présomption d'innocence. Ce n'est pas une option à bien plaire dans un état de droit, c'est un must!

C'est sur, c'est facile derrière un clavier de lyncher un gars, ca fait du bien de se défouler. Et puis si en fait il était innocent, pas grave ... sauf pour le gars dont la vie aura été brisée et la réputation ternie à jamais. Donc non, je ne défends pas l'indéfendable, juste la présomption d'innocence, l'état de droit et le droit à se comporter comme un gros beauf' avec des manières d'un autre temps. Je suis moi même le beauf' has been de tous les bobos avec mes grosses voitures qui vont vite, font du bruit et consomment, mon gros SUV, mes armes, etc. J'entends pouvoir continuer à l'être, pouvoir continuer à ne pas manger que de la quinoa bio (j'en mange régulièrement, mais pas que) et oui, je suis lassé de toute cette volonté bien pensante de faire entrer tout le monde dans un moule. Je trouve Depardieu terriblement has been et beauf', je n'ai aucune envie de croiser ce monsieur, mais ma foi, s'il reste dans la légalité, c'est son bon droit et que ca ne me déplaise ne me donne pas le droit de violer la présomption d'innocence ni de m'attribuer les prérogatives d'un juge.

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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par Lvx13 » 30 déc. 2023 19:59

Pour remettre un peu de contexte, Carole Bouquet sa compagne durant 10 ans le défend ardemment:

https://www.tf1.fr/tmc/quotidien-avec-y ... 87492.html

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Gengis
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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par Gengis » 31 déc. 2023 02:05

@Lvx13: elle le défend en disant qu'il a toujours été correct avec elle, ce qui est sans doute vrai puisqu'autrement elle n'aurait pas passée 10 ans avec lui. Mais on peut être correct avec sa compagne et avoir les mains baladeuses...

@vravolta:

je ne suis pas sûr les mésaventures que tu as vécues soient directement comparables à celles subies sur des tournages de films. Dans le cas de l'attouchement dans une soirée, ça arrive à des tas de nanas aussi et elle savent s'en défaire sans crier à l'agression. Dans le cas de l’adjudant la requête était tellement extrême que le refus tient presque de l'instinct de survie (ce qui n'enlève rien au statut de victime de ceux ou celles qui "acceptent"). Dans le cas des attouchements sur un tournage de film c'est un peu différent: la costumière ou la jeune actrice débutante a en face d'elle pendant tout un tournage (des dizaines de jours) peut-être pas son patron mais en tout cas quelqu'un qui a un pouvoir de nuisance sur elle. Si elle l'éconduit elle prend le risque d'être dégagée du film (pas sûr, mais c'est une probabilité), si elle porte plainte elle risque d'être blacklistée dans le métier. Si elle se fait dégager du film elle peut aller au prudhomme avec de bonnes chances de gagner (sauf si personne n'accepte de témoigner...) mais au risque d'être blacklistée. Bref, dès qu'il y a relation de subordination (ou quasi subordination dans le cas de l'acteur principal d'un film, sans doute copain du réalisateur) et/ou que tout se passe dans un petit milieu, on a le choix qu'entre de mauvaises options.

Le retour de bâton touche souvent des personnes dont la carrière est faite (Depardieu, Patrick Poivre d'Arvor, Nicolas Hulot par exemple), et me semble une réponse proportionnée (mais certes hors "justice officielle") à leurs agissements avérés (cf. ce que dit Anouk Grinberg notamment). Ok ça fout à un coup à l'égo et à leur rêve de postérité immaculée s'ils en avait un, mais à part ça ? Et avec un peu de chance ça les amène à enfin réfléchir à ce qu'ils ont fait.

On trouve des tas de cas de justice non officielle: le mec qui met en danger la vie des autres en conduisant bourré et qui finit dans un arbre, le petit caïd qui pourrit la vie du quartier jusqu'au jour où il tombe sur plus fort que lui, etc...

Autrement je suis aussi d'accord avec Deneuve, s'il n'y pas subordination ni agression physique une femme doit être capable de répondre à des mots par des mots. C'est le problème du mouvement "balance ton porc", lancé par quelqu'un qui a "juste" subie une drague lourde par texto dans une soirée et qui a détruit la vie du dragueur. Metoo me semble éviter ces excès.

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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par ze_shark » 31 déc. 2023 03:38

Gengis a écrit :
31 déc. 2023 02:05
Autrement je suis aussi d'accord avec Deneuve, s'il n'y pas subordination ni agression physique une femme doit être capable de répondre à des mots par des mots. C'est le problème du mouvement "balance ton porc", lancé par quelqu'un qui a "juste" subie une drague lourde par texto dans une soirée et qui a détruit la vie du dragueur. Metoo me semble éviter ces excès.
Certaines femmes sont en position de se défendre, tant mieux pour elles. Tant d'autres ne sont pas en position de le faire, par exemple dans les rapports de travail où elles sont encore trop souvent dans des positions vulnérables et subalternes.

Pourquoi est-il si difficile de dénoncer un comportement aussi répréhensible que celui de Depardieu ?
Il ne s'agit pas d'un incident isolé monté en épingle.
Il ne s'agit pas non plus de se subsituer à la justice, qui a son tempo, et place la barre au niveau de la peine encourue.
La condamnation sociomédiatique, pour Gégé, ça ne va pas détruire sa vie. Ca remet en place son image et envoie un message clair à tous ceux qui voient le respect des femmes comme un excès de correction politique. Il ne s'agit pas de substituer à la justice. La peine est incomparablement moindre, le fardeau de la preuve en proportion.

Et, forcément, on en arrive forcément à s'embourber dans le corner case. Il n'y a pas de solution sans panacée.
Harcèlement sur les hommes, oui, ça existe sans doute, mais le ratio d'occurence doit confortablement être au centuple ou pire, que ce soit pour les agressions verbales ou plus grâves.

A une époque où il y a une résurgence des mouvements anti-féminins toxiques et violents (incels & Andrew Tate et ses 8.5M de followers sur X en sont des illustrations), il serait de bon ton d'examiner les valeurs qu'on défend en supportant ce personnage au-delà de l'absurde.

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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par vravolta » 31 déc. 2023 10:13

Précisément, dans le cas de mon adjudant chef, il avait pour ainsi dire pouvoir de vie ou de mort sur moi, pouvait considérablement me pourrir la vie en me faisant faire toutes les tâches dégradantes et dures, en me mettant de mauvais états de service, en ralentissant ma montée en grade. Plus subordonné que ca, tu meurs. Et ce type était capable de passer à l'acte: je l'ai vu une fois embrasser par surprise un jeune caporal au coin du feu. Malgré cela, j'ai sans aucune difficulté réussi à faire que ca n'aille pas où je ne voulais pas que ca aille quand il a fait sa tentative alors que ca s'est passé sans témoin (dans son bureau) et avec un gars autrement plus balaise que moi (un parachutiste pro, régulièrement déployé en Centrafrique, c'est musclé et bien formé à maitriser mes 63 kg). Et pour le caporal, vu d'aujourd'hui, ca peut sembler grave, mais dans l'esprit de l'époque, je l'ai vécu comme un "bizutage" pas bien méchant.

Le fait que ca arrive plus souvent aux femmes qu'aux hommes est une malheureuse réalité, mais ne change rien au débat. Une personne normalement constituée doit réussir sans souci à dire non, à faire passer le message, lien de subordination ou pas. Et tout le monde, homme comme femme, dispose des même outils légaux pour faire condamner ce qui serait condamnable.

Bien sur que ca met une certaine pression quand c'est l'acteur star qui est l'auteur du comportement déplacé. Mais après, si sa "victime" juge que se faire virer d'un film (sachant qu'elle va gagner aux prudhommes) est plus grave pour elle que de continuer à subir le comportement déplacé, ca montre que dans son esprit, ce qu'elle a vécu n'est certes pas cool, mais pas non plus la mort.

C'est ici tout le point: on part du principe qu'à chaque fois que ca se passe, ca détruit forcément la "victime" qui est forcément dans l'incapacité de réagir. C'est infantilisant. Ma fille de 11 ans sait déjà parfaitement gérer les "sollicitations" de ses camarades de classe. Cf mon exemple, ca ne m'a pas spécialement détruit de subir une main dans mon caleçon contre ma volonté. Je n'ai pas du tout apprécié la chose, car non seulement la personne en tant que telle ne m'attirait pas spécialement, mais pire encore, elle n'était pas du genre correspondant à mon orientation sexuelle. J'aurais donc pu en faire une montagne en disant que j'avais été contraint par surprise à un acte sexuel contre ma nature. Mais j'ose le dire, je préfère 100 fois qu'un gars me touche le kiki dans le caleçon en se frottant contre mon postérieur que de devoir manger un truc que je déteste ou déboucher un siphon d'évier. Et de ce fait, il ne m'a jamais semblé opportun de porter plainte alors que clairement, c'était pénalement répréhensible de me mettre la main dans le caleçon. On a le droit de dénoncer si on a ressenti ca comme une agression, mais on a aussi le droit de considérer ca comme pouvant s'arrêter là. En revanche, je ne considère pas qu'on a le droit de changer d'avis des années après, sauf pour un enfant, car alors on a perdu le contexte.

Les "victimes" dont on parle ici sont des adultes, réputés, jusqu'à preuve du contraire, savoir faire la part des choses et déterminer si ce qu'elles ont subi était pour elles de l'ordre du désagrément (comme dans mon cas perso) ou de l'ordre de l'agression (et oui, une main dans la culotte peut être perçue de ces 2 manières, très différentes). Si c'est une agression, alors ce n'est pas négociable et ca se termine tout de suite en quittant le tournage du film et en déposant plainte. Sinon, affaire classée et on passe à autre chose.

La maquilleuse qui se fait embrasser par surprise, elle avait l'option de gifler Depardieu et je doute qu'elle se serait faite virer du tournage pour avoir giflé en échange d'un baiser volé. Je doute aussi que si elle avait giflé Gégé, il aurait recommencé. Et s'il l'avait fait, un coup de genou bien placé aurait immédiatement calmé les ardeurs tout en suscitant, à n'en pas douter, les rires de l'assistance. En plus, en présence de dizaines de gens de la production, si ca en arrivait là, ils devenaient complices car ils ne pouvaient ignorer la réaction claire de la maquilleuse. Donc peu probable que personne n'aurait volé à son secours car c'est une chose quand on peut dire "j'avais pas compris qu'elle l'avait vécu comme une agression, j'ai pensé que c'était bon enfant, juste une taquinerie" et une autre de dire "Oui, il était impossible de ne pas comprendre que c'était une agression et pourtant, je n'ai pas bougé".

Je reconnais qu'il existe des personnes adultes incapables de réagir et de gifler quelqu'un qui se serait mal comporté. Mais dans ce cas, elles ont un problème qui nécessite qu'on les traite comme des enfants = protection accrue en leur attribuant un tuteur qui se chargera de leur protection (façon Britney Spears). A un moment, il faut choisir son camp = adulte ou enfant.

A noter au passage que dans ces productions, il y a d'autres femmes qui, bien que "victimes" potentielles voire avérées, ne se sont visiblement pas dit qu'il convenait de déposer plainte. Donc est on certain qu'on n'est pas ici en train d'évaluer a posteriori des faits en dehors du contexte dans lequel ils se sont produits? Tout l'enjeu est là. Le racisme d'Hergé dans Tintin au Congo était perçu comme "marrant" par nos parents quand ils nous achetaient ces BD. Doit on faire condamner tous les parents qui ont acheté à l'époque un Tintin à leurs enfants pour apologie du racisme ? Je doute que grand monde réponde oui à cette question.

Quel était le contexte dans les années 80 quand Sophie Marceau a tourné Police, Fort Sagane et la fille de D'Artagnan avec Depardieu? Petit rappel: à cette époque, dans la Boum, film destiné à un public jeune, on voyait une fille donner une gifle à un mec qui avait mis son kiki au fond du paquet de popcorn dans lequel piochait ladite fille et dans le 2e opus, on voit un jeune homme se faire embrasser par une fille, sans avoir donné son consentement, et se faire administrer durant cet acte une pilule contraceptive pour femme. C'est ca le contexte de cette époque, ne l'oublions pas, tout comme les valseuses était le contexte des années 1970 où ce film était autorisé dès ... 13 ans. De ce fait, personnellement, je ne pense pas être assez compétent pour juger avec mes yeux de 2023, les comportements de Depardieu en fonction du contexte dans lequel ils se sont produits. Je pense urgent de laisser les experts et la justice s'en charger.

Je ne serais pas étonné aussi que des femmes, adultes, aient accepté le comportement de Depardieu en faisant le calcul que le ratio bénéfice (pour leur carrière, leurs finances) cout (passer à la casserole avec un gougeât) était positif. C'est super nul et indigne d'user de sa position pour obtenir des faveurs sexuelles, perso je ne l'ai jamais fait alors que ca m'a été proposé explicitement. Mais ma foi, ce n'est pas interdit. Est ce que les cas qui ressortent actuellement ne sont pas des cas où Depardieu a imaginé que sa célébrité lui donnait une "ouverture", tel un Claude Francois, Bill Clinton, JFK ou Mick Jaeger ?

Il est donc possible que ce que le lynchage sur la place publique, suite à une enquête abusant de la décontextualisation, présente comme les délits d'un prédateur en série, ne soit au final que quelque chose qu'on peut condamner moralement, mais qui n'est pas en soi interdit dans notre société, à l'image des soirées Bunga bunga de Berlusconi qui étaient légales (sauf, de mémoire, le fait que certaines escorts n'étaient pas tout à fait majeures): on peut condamner moralement de partouzer, mais ca reste légal.

Laissons donc la justice faire son travail et utilisons plutot notre énergie à nous demander pourquoi les gens qui avaient ces vidéos et ont collecté ces témoignages en ont fait un reportage diffusé publiquement plutot que de tout apporter à la police. Cette manière de procéder m'incite à penser qu'ils savent sciemment que leur dossier ne pèsera pas bien lourd devant la justice et donc que le mieux qu'ils peuvent en tirer, c'est d'en faire du buzz, à l'image du bateau d'Hanouna non immatriculé en France: la seule valeur de cette info, c'est de l'utiliser pour un lynchage (et je précise que je déteste Hanouna et sa TV poubelle, mais ca ne justifie pas à mes yeux un lynchage). Pas de bol pour les journalistes, l'optimisation fiscale n'est pas illégale.

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Re: Les porcs (le fil #metoo)

Message par ze_shark » 31 déc. 2023 10:47

1459 mots, tu finis l'année avec générosité.

Tant mieux pour ta fille et toi, mais un minimum d'empathie te permettrait de concevoir que ce n'est pas forcément la situation de toutes et tous, et que le fait de pouvoir se défendre ou pas ne mimise en rien l'agression. Et éviter le victim shaming assez cradingue. La maquilleuse, yaka ? Dans un milieu notoirement précaire, comme tant d'autres ?

Et en plus tu es capable de citer la tutelle de Britney Spears en exemple ?

La question n'est pas de laisser la justice faire son travail, ou pas.
La question est l'attitude à adopter face à la personne dans l'intervale. Et le discours selon lequel on devrait considérer Depardieu avec bienveillance jusqu'à ce qu'une cour de Justice confirme l'évidence est intrinsèquement une apologie de la main au cul.

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