Présidentielles américaines: des dollars et des bouseux.

[_nicolas]

Comme l'alternative est une dictature neo-fasciste, je crois qu'on va se contenter de business as usual.

Se contenter de business as usual est se satisfaire d'une situation qui n'est pas acceptable. C'est montrer bien peu d'ambition et d'intérêt pour son prochain, c'est encore se détourner de la défense et de la poursuite de l'intérêt collectif ce dont tant Harris que Trump se tamponnent le coquillard.

Business as usual n'est pas un statu quo. Ce n'est pas ce qui va pas permettre de rester dans sa petite zone de confort perso tout en continuant à crier au fascisme. C'est laisser les inégalités s'accroître encore et la société exploser pendant que les techno bros et autres du genre continuent de s'en mettre plein les poches car ces gars-là ne sont jamais assez riches. Et l'on ne parle pas du chaos dans le reste du monde. Le point de chute est le même pour chacune des options. La seule différence est le temps que cela va prendre pour l'atteindre, encore que ce ne soit même pas sûr.

[vravolta]

Effectivement, si on se met dans une logique se limitant à juste dire qu'on ne veut pas Trump, sans être regardant sur ce qu'est l'alternative, il n'y a que la solution Kamala. Mais en fait, rien ne nous empêche, tout en ne soutenant pas Trump, de mettre la pression tant sur les démocrates que les républicains de proposer de meilleures options, de tirer les programmes vers le haut. Le fait que Kamala ait, du moins pour cette élection, le monopole de l'antitrumpisme n'est pas une raison pour ne pas souhaiter qu'elle adopte un programme à même de résoudre les problèmes de fond et pas juste d'occuper la place.

[bence]

La complaisance vis-á-vis du moins pire dans le panier, ça nous donne 14 ans de Orbán en Hongrie. Je recommande vivement de ne pas suivre l’exemple.

[_nicolas]

Merci de le rappeler, Bence.

Le fait que Kamala ait, du moins pour cette élection, le monopole de l'antitrumpisme n'est pas une raison pour ne pas souhaiter qu'elle adopte un programme à même de résoudre les problèmes de fond et pas juste d'occuper la place.

Ce qu’elle ne fera évidemment pas.

[_nicolas]

Silicon Valley, the New Lobbying Monster

[ze_shark]

Merci de le rappeler, Bence.

Le fait que Kamala ait, du moins pour cette élection, le monopole de l'antitrumpisme n'est pas une raison pour ne pas souhaiter qu'elle adopte un programme à même de résoudre les problèmes de fond et pas juste d'occuper la place.

Ce qu’elle ne fera évidemment pas.

Il est plus facile de discuter de problèmes quand ils ont un énoncé et que les branches du fishbone sont au moins identifiées. Arriver au "problème de fond" n'est pas simple en termes d'analyse, et encore moins actionnable politiquement.

Et les US sont un pays tellement à droite que seuls des démocrates très modérés peuvent y être élus. Cf Clinton. Cf Obama. Harris sera du même moule en termes de positionnement politique. Et la meilleure chose qui peut arriver aux US, ce sont des politiques centristes qui marginalisent les cinglés.

Les institutions, on ne peut pas les changer. Donc les US auront toujours un choix entre deux candidats. Donc les US sont condamnés à leur collège électoral, et leur système à deux partis. Je ne suis de loin pas sûr que la dérive de la Cour Suprême sera stoppée par une réforme législative, ce serait infiniment plus facile qu'une réforme de la Constitution, ou que le Sénat s'affranchira du filibuster.

Dans un contexte où un deuxième terme Trump est une question 50/50 (et pas 70/30, il faut serrer les rangs et sauver ce qui peut l'être. Pas se lancer dans un festival de fausses équivalences et de coupage de cheveux en quatre. A moins de se dire que nous sommes la génération qui va devoir passer par sa guerre mondiale pour remettre quelques idées en place.

[Philippe47]

La complaisance vis-á-vis du moins pire dans le panier, ça nous donne 14 ans de Orbán en Hongrie. Je recommande vivement de ne pas suivre l’exemple.

Ah il y a avait pire ?!?! Et dans quel sens ? Encore plus adepte du retour au fascisme des années 40 ?

[_nicolas]

Dans un contexte où un deuxième terme Trump est une question 50/50 (et pas 70/30, il faut serrer les rangs et sauver ce qui peut l'être. Pas se lancer dans un festival de fausses équivalences et de coupage de cheveux en quatre. A moins de se dire que nous sommes la génération qui va devoir passer par sa guerre mondiale pour remettre quelques idées en place.

Sur ce dernier point et les craintes d’une WW3. S’il y a une certitude, c’est qu’Harris n’a pas d’idées, et donc encore moins une vision, sur les questions de politique étrangère et sur celles, pas moins importantes dans le contexte géostratégique que l’on connaît, de politique commerciale. Et ce n’est pas faute de ne pas avoir écouté et cherché à comprendre ce qu’elle cherche à dire. C’est un vide intellectuel que certains de mes amis, très sérieux, qualifient plus diplomatiquement de “nébuleux”.

Les conflits et les tensions que l’on vit aujourd’hui s’expliquent pour beaucoup par la perte par les USA de son leadership, une perte infligée par eux-mêmes, et qu’Obama a accéléré en particulier par ses décisions sur la Syrie. A Washington, tant du côté républicain que démocrate, on ne sait pas comment naviguer dans le monde d’aujourd’hui, s’accrochant aux vieilles méthodes même si elles ne fonctionnent plus. On l’a vu clairement avec Trump. Moins visible la gestion, ou l’absence de gestion, de Biden sur ces questions n’a pas eu de résultats moins catastrophiques. Au contraire.

Pour réduire les risques d’un conflit généralisé, il faudrait que les USA reprennent leur leadership. C’est un impératif, dans l’intérêt de nous tous, mais cela nécessite un virage à 180 degrés et une vision claire du rôle des USA et de la direction à prendre. A noter que la question ici n’est pas celle de l’opposition avec la Chine et du risque que celle-ci puisse un jour chiper la première place aux USA. Cela n’arrivera pas demain, personne sur la planète ne rêve d’aller habiter en Chine et celle-ci est encore très loin tant économiquement que militairement.

Bref encore une fois, nous sommes à un moment clé et il est terrible de constater que d’un côté on a, avec Harris, une candidate qui passe (relativement) bien mais qui n’est pas compétente pour renverser le cours de l’histoire. De l’autre avec Trump, un candidat dérangé sur lequel beaucoup parient (!) à ce que l’irrationnel conduise au miracle d’un “changement” dont ils n’ont pas la moindre idée de ce à quoi ce changement doit ressembler.

[bence]

La complaisance vis-á-vis du moins pire dans le panier, ça nous donne 14 ans de Orbán en Hongrie. Je recommande vivement de ne pas suivre l’exemple.

Ah il y a avait pire ?!?! Et dans quel sens ? Encore plus adepte du retour au fascisme des années 40 ?

Je serais sincèrement heureux de me tromper mais j’imagine que tu n’as jamais mis les pieds dans le pays, ne connait personne de près qui y habite, ton panorama est donc forcément défini par médias que tu consommes. Mais en bref, oui, il y avait et il y a pire. Je n’aime pas trop utiliser les étiquettes type fascisme ou je ne sais quoi, d’autant que du point de vue du citoyen, la simple incompétence d’une administration peut avoir des effets tout aussi néfastes même si ça fait moins d’articles clickbait.
L’histoire est longue mais avant 2010, le pays était dans une catastrophe économique qui a ouvert la porte á Orbán 2.0. Beaucoup de gens continuent de voter pour lui par peur du retour de la brigade précédente qui s’est inventé une nouvelle façade, la femme a pris le rôle de son mari qui reste toutefois aux commandes depuis les coulisses. Jusqu’á Mars 2024, cette dualité a fait que littéralement tous les autres partis sont tombés sous les 5% tant les gens sont passionnément partagés entre voter contre l’un ou l’autre.

[_nicolas]

Très intéressante perspective d’Adam Tooze :

Facing war in the Middle East and Ukraine, the US looks feeble. But is it just an act?

[vravolta]

La solution n'est pas de serrer les rangs, c'est de faire que l'alternative proposée soit viable car au final, une personne qui ne gère pas une situation qui peut dégénérer en WWIII, ca ne fait pas des masse de mal en plus qu'un cinglé. Donc il ne faut pas juste faire que Kamala passe, mais aussi et surtout que Kamala ait la pression pour faire mieux que ce qu'elle a dans son programme.

[_nicolas]

Surtout c'est MAINTENANT, au moment de la possibilité du changement, qu'il faut discuter. Pas lorsque que tout est fixé et qu'il est trop tard.

[_nicolas]

Le leadership US sauce Kamala, en pleine campagne :



A noter qu’il y a cinq mois, Blinken expliquait “We fundamentally reject international law”. Faudrait savoir.

[Nagata-San]

D'ailleurs pendant ce temps ils équipent Israël.

Capture d'écran 2024-10-14 163550.png (34.86 Kio) Consulté 3557 fois

[blake_ch]

De l'autre côté, ce n'est pas mieux. Trump part en déconfiture, lors d'un meeting (la 2e video).

“Let’s not do any more questions. Let’s just listen to music,” he said. “Let’s make it into a music fest. Who the hell wants to hear questions, right?”

He called on his audio team to play “a couple of really beauties,” then stayed on stage for 40 or so minutes more, swaying to the songs, mouthing some of the lyrics and occasionally moving his hands to the music.