Le business de la Pomme

[ze_shark]

You can check out anytime, but you can never leave.

https://9to5mac.com/2025/04/24/apples-t ... ng-report/

[_nicolas]

Xi, arrête ! MAINTENANT !

[Tom63]

[ze_shark]

Très bon podcast avec Patrick McGee du FT, au sujet de son bouquin sur Apple et la Chine. La deuxième heure en particulier, mais derrière paywall.

En (très) gros, son bouquin explique les raisons de la dépendance de Apple à la Chine, de la vision de Terry Guo (Hon Hai/Foxconn) et du modèle de business, reprise par beaucoup par la suite, où les fournisseurs offrent des conditions délirantes à Apple pour le bénéfice d'avoir leurs ingénieurs soumis au boot camp d'Apple en termes d'exigences, et de pouvoir monétiser ces compétences avec d'autres. En gros, ils ne gagnent pas d'argent avec Apple, mais ils gagnent du savoir faire qu'ils peuvent ensuite monétiser. Apple y gagne de l'échelle et la vitesse.

Il raconte ensuite comment Apple a été mis au pied du mur sous Xi, avec l'ultimatum de fonder des JV avec des entreprises chinoises, ou subir le sort de Qualcomm. Et comment Apple a été vendre au saint du saint à Beijing la magnitude de leur Capex en Chine et l'échelle à laquelle ils nourissent un écosystème qui a enfanté Oppo, Vivo, Xiaomi ou Huawei.

Il fait également le parallèle avec les conditions offertes à Tesla à Shanghai pour forcer un transfert de technologie sur les voitures électriques.

Ca n'explique pas pour moi le risque pris à créer une telle dépendance sur la Chine sans hedge.

[_nicolas]

Ca n'explique pas pour moi le risque pris à créer une telle dépendance sur la Chine sans hedge.

Sur le sujet, une lecture recommandée :

How the World Ran Out of Everything: Inside the Global Supply Chain

Ça se lit comme un roman. Apple et Tim Cook, génie du just-in-time, y sont cités en exemples. Mais ils ne sont pas seuls. On y retrouve aussi McKinsey and co. qui, après s’en être mis plein les poches à conseiller à tout ce petit monde de délocaliser en Chine et constatant les dégâts, ont retourné leurs vestes et se sont mis à expliquer aux mêmes clients comment devenir “résilients”.

[vravolta]

Ca n'explique pas pour moi le risque pris à créer une telle dépendance sur la Chine sans hedge.

Sur le sujet, une lecture recommandée :

How the World Ran Out of Everything: Inside the Global Supply Chain

Ça se lit comme un roman. Apple et Tim Cook, génie du just-in-time, y sont cités en exemples. Mais ils ne sont pas seuls. On y retrouve aussi McKinsey and co. qui, après s’en être mis plein les poches à conseiller à tout ce petit monde de délocaliser en Chine et constatant les dégâts, ont retourné leurs vestes et se sont mis à expliquer aux mêmes clients comment devenir “résilients”.

C'est tout le débat sans fin entre efficience et résilience: toutes les boites se fixent d'une manière ou d'une autre l'objectif d'atteindre les 2, mai en réalité, quand on augmente l'un, on réduit l'autre. Corolaire: Le boom de l'AI ou des cryptos mettant en avant une amélioration sensible de l'efficience, il faut observer ces phénomènes sous l'angle de la résilience pour bien comprendre où se trouve la "douille" et décider en connaissance de cause: c'est super de gagner un temps fou sur les PV ou la compilation de la littérature sur un sujet grâce à l'AI, mais est ce que la boite sait encore opérer se fonctions vitales le jour où l'AI est down? C'est ca la vraie question. La méthode industrielle du flux tendu est ultra efficiente, mais si un seul fournisseur a un problème, s'il y a une grève, c'et tout le château de cartes qui s'effondre. Le hic, c'est que la résilience coute et ne rapporte rien 99% du temps, contrairement à l'efficience et donc d'une manière générale, le monde actuel est très biaisé efficience, pas assez résilience. C'est cool sur le court terme, mai arrive toujours un jour où Darwin se rappelle à notre bon souvenir et là, les cigales se font exterminer. La bonne posture pour tenir sur la durée, c'est donc de faire la fourmi au max, sous contrainte de ne pas se faire manger par une cigale car on a moins de gains court terme, puis d'attendre un évènement adverse qui tuera toutes les cigales et laissera toute la place aux fourmis qui auront su ne pas mourir à court terme face au succès initial des cigales.

[_nicolas]

Absolument. Perso, je pense que la période que nous vivons est la fin du cycle d’hyper optimisation que l’on a connu depuis l’après-guerre. On constate à quel point la recherche de l’efficacité et l’efficience ultimes nous a rendu notre civilisation extrêmement fragile. Une pandémie ? Tout pète. Le sabotage d’un pipeline ? Tout pète. Un bug dans un soft ? Tout pète. Un incident dans trois sous-stations électriques en Espagne ? Tout pète. Deux câbles sous-marin sectionnés ? Tout pète. C’est aussi pour cela que l’on se retrouve dans le contexte de crises multiples dans lequel on se trouve aujourd’hui. Ça va bien secouer sur les décennies prochaines mais ce n’est pas forcément le pire qui nous attend.

[your momo]

« La bonne posture pour tenir sur la durée, c'est donc de faire la fourmi au max, sous contrainte de ne pas se faire manger par une cigale… »

C’est aussi mon avis, l’excitation de l’instantané est tellement puéril vis à vis d’un minimum de solidité sur la durée - et plus ça va moins les gens sont à même de simplement comprendre ce qu’ils font ou à quoi ça sert

[_nicolas]

Le génial Bill Atkinson, développeur d'HyperCard et l'un des créateurs du MacIntosh, est mort :

Bill Atkinson, Macintosh Pioneer and Inventor of Hypercard, Dies at 74

Après avoir quitté Apple, il avait fondé General Magic pour se concentrer sur les assistants personnels. Un fiasco, il était trop en avance sur son temps. Une histoire à découvrir dans le documentaire du même nom:



Il s'était ensuite adonné à sa passion, la photographie.

[Tom63]

Triste nouvelle !

J'ai vu ce documentaire il y a un moment !!
Proprement hallucinant, tout était écrit 20 ans l'iPhone.
Un must see total, on croit à de la science fiction.

[_nicolas]

Aïe, aïe, aïe...

[Gengis]

Au sujet de la résilience, Amartya Sen expliquait dans les années 70 que l'espérance de vie au Bangladesh était plus élevée qu'à Harlem, pourtant au centre de la ville la plus riche du monde. Selon lui cela venait des capacités ("capabilities") et des savoirs qu'avaient développées les habitants du Bangladesh: savoir faire, savoir vivre, savoir être, qui au final constituent une résilience qui permet de faire face aux aléas. Ainsi les ressources dont disposent une personne ne sont pas seulement liées à ce qu'il a reçu ou aux opportunités offertes par le lieu ou il vit mais aussi aux aptitudes qu'il a à convertir ces opportunités en qualité de vie.

Appliqué à nos contrées je trouve que c'est gratifiant de développer ces aptitudes: savoir cuisiner, savoir coudre, savoir bricoler, développer des solidarités locales, etc... En latin, savoir et saveur ont la même racine. Ça rejoint aussi le goût pour le lowtech et pour le "less is more": savoir se repérer sur une carte sans gps, savoir faire un feu sans allume feu, savoir utiliser un couteau pour couper du persil plutôt que d'utiliser un mixeur (la satisfaction du geste bien exécuté...), savoir cultiver un potager, être et se maintenir en bonne santé en prenant son vélo plutôt qu'une voiture pour les trajets de proximité, etc... En découle souvent une qualité de vie moins corrélée au niveau de revenu et une résilience salutaire sans le côté besogneux et sacrificiel de la vie de fourmi. En navigation à la voile c'est remarquable: certains font tout avec presque rien, d'autre ont des bateaux bardés qu'équipements qu'ils ne savent pas réparer ce qui rend la moindre avarie pénalisante et empêche toute navigation un peu engagée.

Pour revenir à iOS: l'isolation entre les applications qui y sont installées permettent la résilience du système, il n'y a pas d'"'écran bleu" signalant une erreur générale et qui oblige à redémarrer le système (certes la photo de Nicolas n'est pas très loin de l'écran bleu...). C'est pareil sur les serveurs: "everything fails all the time" déclarait le CTO d'AWS, et pourtant pour l'utilisateur il n'y a pas d'interruption de service.

[_nicolas]

Ça rejoint aussi le goût pour le lowtech et pour le "less is more": savoir se repérer sur une carte sans gps, savoir faire un feu sans allume feu, savoir utiliser un couteau pour couper du persil plutôt que d'utiliser un mixeur (la satisfaction du geste bien exécuté...), savoir cultiver un potager, être et se maintenir en bonne santé en prenant son vélo plutôt qu'une voiture pour les trajets de proximité, etc... En découle souvent une qualité de vie moins corrélée au niveau de revenu et une résilience salutaire sans le côté besogneux et sacrificiel de la vie de fourmi.

Absolument. Petite anecdote perso dans le même ordre d'idée. J'ai pris il y a 8 ans une voie minimaliste, me débarrassant de quasiment tout (tout ce que je possède en dehors du Macan tient aujourd'hui dans son coffre) et vivant dans un studio de 17m2 avec quatre murs blancs, un lit, une chaise, une petite table, quelques bouquins, pas de TV. S'agissant de la qualité de vie, le luxe absolu et surtout un grand sentiment liberté.

[bence]

Á Tirana, j’avais un studio de 23m2 et c’était drôle de voir á quel point c’était viable.