Au volant, je me sens tout de suite à l’aise, le couple se manifeste très tôt et de manière violente en première vitesse. La boite s’avère très douce et le levier de commande bien guidé facilite les changements. L’embrayage, avec une pédale un peu trop douce pour une sportive, est facile à manipuler. Le bruit du moteur bien étouffé dans cette voiture, rappelle l’Audi TT 2.0 mais je le trouve un peu moins flatteur, un peu moins « travaillé » que sur le coupé. Une fois le délai du turbo écoulé, clairement perceptible à chaque changement de rapport, les montées en régime sont franches, un léger fléchissement apparaît au-dessus de 5500 tr/mn mais globalement ça pousse bien, cette voiture pèse tout de même 1455 kg. Selon Audi, le 0-100 Km/h est atteint dans un très bon temps de 5.7s. La prise de vitesse est bien aidée par une boite à démultiplication courte, peut-être un peu trop d’ailleurs : le troisième rapport plafonne à environ 125 km/h. Les reprises ainsi que les relances après chaque changement de rapport sont retardées de quelques dixièmes de secondes par le délai de mise en pression du turbocompresseur.

La direction électromécanique, un peu trop assistée à mon goût, donne une information filtrée des conditions de la route. Le comportement est exemplaire, je n’ai pas noté de sous-virage, à la limite les quatre roues glissent de concert, avec un ESP à l’œuvre mais très discret. Incontestablement le train roulant est de bonne facture, bien meilleur que celui d’une traction avant puissante qui procure de fortes remontées de couple au volant. Avec un roulis bien maîtrisé mais pas inexistant, cette voiture passe bien les enchaînements de virage. La pédale de frein également douce se révèle sans soucis. La position des pédales permet le talon-pointe, mais la douceur de la pédale de frein ne le facilite pas. Sur route mouillée, je n’ai pas constaté le comportement caractéristique du modèle précédent où le passage de couple de l’avant à l’arrière était perceptible. Manifestement les améliorations apportées au système Haldex, pression hydraulique augmentée, portent leurs fruits.

Audi nous a concocté une S3 confortable, mais pas une sportive pure et dure :  l’amortissement ne me parait pas adapté à une utilisation sur circuit. Une future RS3, de moins en moins hypothétique, devrait remplir cette mission. Cette version s’intègre bien dans la ligne des autres modèles « S » de la gamme, en reprenant leurs codes d’identifications, un avant agressif des rétroviseurs aluminium et des jantes de série au look sportif. Le moteur séduit par son couple présent sur une large plage de régime, mais le temps de réponse du turbo reste perceptible. La finition intérieure est de très haut niveau par rapport à la concurrence mais je la trouve en retrait comparé aux derniers modèles Audi présentés comme la TT. Sa transmission quattro et le comportement exemplaire sont les atouts principaux de cette S3. En définitive, une belle voiture sport-chic, un digne successeur du modèle précédent qui ne décevra pas les fans de la marque. Le prix de base de Fr 54’900.- reste élevé mais comprend un équipement bien fourni.

L’Audi S3 face à la concurrence: