La stabilité du marché automobile européen en 2018 est-elle trompeuse ?
Les immatriculations d’automobiles neuves sur le marché européen sont restées stables en 2018. Les pays de l’Union Européenne ont connu une croissance de 0.1% alors que, comptées sur l’ensemble des pays de l’europe de l’ouest, y compris ceux de l’AELE et donc la Suisse, elles ont baissé de 0.04% à 15’624’486 voitures neuves.
L’Europe est donc dans une phase stable après la reprise qu’a connu le marché de 2013 à 2017, mais toujours en dessous de son niveau d’avant crise des subprimes en 2007. Le marché américain a enregistré une croissance de 0.6% en 2018 alors que le plus gros marché mondial, la Chine, s’est contracté de 4%.
En examinant les quinze plus gros marchés de l’Europe de l’Ouest, l’Allemagne donne le ton avec un recul de -0.2%. Le Royaume Uni enregistre sa deuxième année consécutive de baisse depuis son pic de 2016. Les grandes économies du sud de l’Europe comme l’Italie et l’Espagne restent à des niveaux considérablement inférieurs à leurs pics d’avant crise (respectivement 23% et 19%). Ils n’ont jamais pleinement retrouvé leur “prospérité automobile”. La France est 6% sous son pic de 2009, la Belgique 4% sous son pic de 2011.
Trier les facteurs circonstanciels des facteurs conjoncturels est un exercice difficile. Les immatriculations sur le continent européen ont été affectées par l’introduction du protocole WLTP et des tests RDE, et certaines marques ont été perturbées plus que d’autres. Les immatriculations du premier trimestre 2019 devraient confirmer ou infirmer la thèse selon laquelle une quantité significative de livraisons ont été reportées sur la nouvelle année.
Dans certains pays (Italie, Royaume Uni), des facteurs politiques semblent également affecter la confiance des consommateurs.
Rapportées à la population, les ventes de voitures continuent à montrer de forts contrastes sur le continent.
Volkswagen reste solidement en tête des ventes par marques, tout comme la Golf reste le modèle le plus vendu sur le continent, avec une avance confortable sur la Renault Clio. Les résultats d’Opel ne concernent que les ventes enregistrées sous la propriété du groupe PSA, d’où une croissance spectaculaire mais trompeuse.
Note: une première version de l’article avait omis la marque Ford de ce tableau.
Le groupe VW est également solidement installé en tête du classement des conglomérats industriels. On retrouve ici encore dans les résultats de PSA l’impact de l’acquisition d’Opel/Vauxhall.
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