Essai Skoda Kodiaq Sportline 2.0 TSI: Sport Light

Le Kodiak Sportline: un avant-goût de la version RS ? 

Autant l’affirmer d’emblée, le grand point fort du Skoda Kodiaq Sportline est son intérieur. Ou plus précisément deux aspects de son intérieur. Pour distinguer cette exécution des versions plus utilitaires et pragmatiques de son SUV, Skoda installe de grands sièges sport monobloc, drapés en Alcantara véritable, matelassé et piqué, et cette touche donne un cachet sport chic à cet intérieur. Le résultat est plaisant à l’œil, chaleureux au toucher, et donne un côté douillet à ce perchoir duquel on peut toiser le trafic de haut.

Le deuxième aspect est l’espace aux places arrière. La banquette n’a pas une position qui surplombe les places avant, mais quel espace aux jambes et au toit ? Il faut aller chercher loin pour trouver plus spacieux pour le transport de deux adultes ou grands adolescents. Un coup d’œil à l’avant, un coup d’œil à l’arrière et le produit est (presque) vendu. Il ne reste plus qu’à rationaliser le reste.

Puisque nous parlons d’espace, le coffre ne décevra pas non plus. De 650 litres en configuration cinq places à 2065 litres dossiers rabattus, il est, là encore, difficile de trouver mieux. Tout ce volume se retrouve naturellement dans le gabarit, assez imposant pour la catégorie, mais pas handicapant pour autant: 4.70m de long, 1.89m de large, 1.68m de haut, des dimensions qui restent gérables, d’autant plus avec le très bon système de vision périphérique qui aide dans les endroits exigus.

Le Kodiaq Sportline, bien campé sur ses jantes de 20 pouces, a une présence visuelle affirmée. Je goûte plus les lignes tendues de la poupe que le dessin de la face avant, mais j’ai trouvé le passage au noir mat des accents normalement chromés réussi. Le côté pragmatique et pratique de Skoda avec une touche premium sportivisante, le cocktail paraît alléchant alors qu’on prend ses aises derrière le volant.

Le Kodiak Sportline n’est proposé en Suisse qu’avec deux motorisations: un 2.0L TDI 190ch et un 2.0L TSI 180ch, tous deux accouplés à une boîte DSG à 7 rapports et une transmission intégrale. C’est la version essence dont nous avons hérité, ce qui nous a épargné de la sonorité lugubre d’un quatre cylindres TDI à froid. Non pas que cette mouture du 2.0L TSI soit particulièrement mélodieuse, elle rappelle parfois celle d’un diesel, mais plus discrètement.

Les 320 Nm de couple du 2.0L TSI procurent une bonne réactivité au Kodiaq dans la circulation, et permet des évolutions sereines et dynamiques dans les aléas de la circulation. Les différences de prestations entre versions et exemplaires de la boîte DSG7 sont redoutablement difficiles à comprendre, celle-ci m’a satisfait la plupart du temps, tant dans sa logique de gestion que dans l’exécution des changements de rapports. Les relances sur autoroute sont moins convaincantes si l’on s’autorise des incartades hors du cadre strictement légal. Le maître couple finit par avoir raison des 180 chevaux à disposition.

Ceci ne fait pas pour autant du Kodiaq un mauvais compagnon d’autoroute. L’insonorisation est bonne et la tenue de cap sereine. La position de conduite ne me convient par contre pas. Très “assise” dans la définition du triangle placet-volant-pédalier, la portée de réglage de la colonne de direction n’est pas suffisante pour pouvoir allonger les jambes, et force un angle aux chevilles que je trouve désagréable. La vue dominante satisfera les conducteurs/trices qui recherchent cet attribut.

L’assistant de ligne est très présent et perceptible dans la force qu’il imprime sur le volant, et ne peut pas être déconnecté depuis un commodo comme sur d’autres modèles du groupe Volkswagen. Il est nécessaire d’aller fourrager dans les sous-menus de configuration, ce qui m’a incité à le laisser déconnecté.

Le système multimedia Columbus est plaisant au regard et à l’utilisation, et les fonctions Android Auto m’ont donné pleine satisfaction. Le Virtual Cockpit n’est bizarrement pas proposé en Suisse alors qu’il est disponible sur le configurateur d’autre pays (595€ en Belgique par exemple). J’ai regretté par contre quelques mesquineries comme l’absence de rétro-éclairage des molettes commandant les buses d’aération, plongées de nuit dans le noir complet.

Sportline, disiez-vous ? Le label est d’une dimension strictement cosmétique. Augmenter le rythme sur route de montagne révèle non seulement les limites du 2.0L TSI, mais également celles du châssis. L’inertie dans les changements d’appuis est très perceptible, et plus dérangeante que l’équilibre sous-vireur une fois le Kodiaq posé sur son appui. L’ensemble est suffisamment compétent pour ne pas se traîner en ascension et descente de col, mais il n’est pas possible de parler de conduite sportive. Le Kodiaq RS devra se montrer nettement plus convaincant dans ce registre, et il est difficile de comprendre comment Skoda va réussir une  métamorphose en SUV sportif.

Notre exemplaires n’était pas doté de la suspension adaptative DCC (880 CHF/ 850 €), mais cette absence ne m’a pas particulièrement dérangé. L’amortissement est bien jugé, et n’est pas au cœur de ce comportement un peu pataud. Le poids n’est pas outrageusement élevé (1733 kg sur nos balances) mais haut perché. La physique fait le reste.

La consommation relevée à 9.7 L/100km est problématique et difficile à expliquer. Le Tiguan équipé du même ensemble moteur-transmission et seulement 12 kg plus léger n’avait consommé que 8.5 L/100km lors de notre essai. Ce résultat ne s’explique pas par un rythme de conduite particulièrement élevé ou agressif pendant l’essai, et le septième rapport long (2700 t/min à près de 150 km/h de croisière) ne devrait pas pénaliser la consommation autoroutière à ce point.

Le Kodiaq Sportline n’est donc pas un SUV sportif, mais une finition distinctive et réussie apposée sur un SUV pratique, confortable et remarquablement spacieux, mais placide. A un tarif tel qu’équipé juste au-dessous des 50’000 CHF, l’ensemble m’a convaincu. Ne serait-ce que par le plaisir de retrouver ce très joli intérieur en Alcantara lors de chaque trajet quotidien. Son cousin ibérique, le Seat Tarraco, pourrait toutefois venir lui faire de l’ombre si Seat parvient à lui donner un comportement dynamique plus agile.

Prix et options du véhicule essayé

Skoda Kodiaq 2.0 TSI 180 4×4 CHF 39’220 € 44’800
Finition Sportline CHF 5’650
Peinture rouge velvet métallisé CHF 870 € 960
Pack High-Lux CHF 3’150 € 2’315
Dispositif d’attelage CHF 910 € 845
Jantes aluminium 20″ Vega CHF 650 € 570
Park assist CHF 340 € 345
Climatronic 3 zones CHF 270 € 275
Light assist CHF 200 € 190
Planche de charge variable CHF 170 € 160
Dossier arrière télécommandé CHF 100
Clever Bonus  CHF -2000  –
Total CHF 49’530 € 50’605

Face à la concurrence – caractéristiques techniques

Skoda Kodiaq Sportline 2.0 TSI VW Tiguan 2.0 TSI 4Motion Renault Koleos 4WD
Moteur L4 Turbo 1984 cm3 L4 Turbo 1984 cm3 L4 Turbodiesel 1995 cm3
Puissance (ch / t/min) 180 / 3940-6000 180 / 3940-6000 177 / 3750
Couple (Nm / t/min) 320 / 1500 – 3940 320 / 1500-3940 380 / 2000
Transmission 4×4 4Motion 4WD
Boite à vitesses DSG7 DSG7 X-Tronic
RPP (kg/ch) 9.63 9.56 (10.29)
Poids DIN (constr.) 1733 (1620)
57% AV / 43% AR
1721
AV 57.8% AR 42.2%
(1822)
0-100 km/h (sec.) 8.0 7.7 9.5
Vitesse max. (km/h) 207 208 201
Conso. mixte (constr.) 9.7 (7.4) 8.5 (7.1) 9.0 (5.9)
CO2 (g/km) 170 165 156
Réservoir (l) 60 58 60
Longueur (mm) 4697 4486 4672
Largeur (mm) 1882 1839/2099 1843/2063
Hauteur (mm) 1676 1643 1678
Empattement (mm) 2791 2681 2705
Coffre (L) 650-2065 615-1655 498-1706
Pneumatiques 235/50R19 235/50 R19 225/55 R19
Prix de base (CHF) 39’220 44’100 41’300
Prix de base (EUR) 44’800 41’810 41’500

Nos remerciements à Skoda Suisse pour le prêt de ce Kodiaq.

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