Essai Fiat 500X MultiAir: jouet tout terrain

La petite turinoise continue à séduire avec son look “Off-Road”

Cela fait mine de rien depuis 2014 que la citadine la plus latine a pris de la hauteur pour nous faire sortir des sentiers battus. Revenue comme le modèle phare de l’usine italienne d’automobile de Turin en 2007, la 500 ne cesse de séduire, quasiment dans toutes les versions commercialisées. Profitant de son appartenance au groupe Fiat Chrysler Automobiles, la 500X est une version plus ludique de la très cubique Jeep Renegade lancée la même année. Si Jeep a présenté une phase deux lors du salon de Genève 2018, Fiat fait de la résistance et nous propose plutôt une nouvelle finition S-Design à l’essai.

La traction intégrale est devenue une offre quasiment indispensable sur le marché suisse. Bien que trop petit pour avoir de l’importance sur le plan mondial, la démocratisation de cette technologie pousse quasiment toutes les marques à devoir la proposer dans son catalogue. Si Fiat a toujours proposé des citadines de ce type, la fameuse Panda 4×4 très utilisées pas La Poste Suisse en tête, cette 500X arrive avec une gamme très complete proposant une multitude de motorisations, transmissions et boites à vitesses qui vous permettra de trouver votre bonheur. Le design typé la place comme concurrente numéro un de la Mini Countryman. Est-ce que ce bonheur à l’italienne fera l’unanimité ?

Deux motorisations diesel sont disponibles. Partant du 1.6L développant 120 ch à 3’750 t/min pour un couple de 320 Nm disponible à 1’750 t/min, vous ne pourrez opter que pour la boite manuelle à six rapports mais n’aurez pas la possibilité de combiner la transmission intégrale. Il vous faudra passer au 2.0L MultiJet de 140 ch à 4’000 t/min et 350 Nm à 1’750 t/min pour cocher la case 4×4 et avoir le choix entre boite manuelle ou une transmission automatique à neuf rapports.

Tout ceci ne serait pas complet sans une offre essence du même acabit et c’est le 1.4 MultiAir qui est à l’honneur. La version 140 ch à 5’000 t/min et 230 Nm à 1’750 t/min se décline en boite manuelle à six rapports ou en boite à double embrayage à six rapports mais sans transmission intégrale. Vous devrez donc, comme pour le diesel, opter pour la plus puissante des motorisations pour entrainer les quatre roues. C’est ainsi la version de 170 ch à 5’500 t/min et 250 Nm à 2’500 t/min qui est présente sous le capot de cet exemplaire de presse. Boite automatique à neuf rapports comme unique choix, place à la route.

Commençons par la ville, terrain de prédilection de la 500. Mais est-ce que les gênes citadins sont toujours présents pour notre modèle S-Design “Bronze Donatello” ? Sa taille contenue de 4’273 mm de long pour 1’796 mm de large permet de facilement se faufiler dans la circulation et se parquer n’importe où. La position de conduite, haute et dominante, ainsi qu’une visibilité jugée correcte sur 180 degrés met tout de suite en confiance. Si la direction est ferme et précise, elle est à mon sens plutôt musclée dans le tarage de son assistance. Toutefois, les informations d’adhérence parviennent correctement jusqu’au conducteur, ce qui accentue la facilité de prise en main.

Exempt de roulis à basse vitesse et ne souffrant pas d’un tangage trop marqué malgré un centre de gravité forcément plus haut perché qu’une véritable citadine, la problématique provient, à mon sens, de cette fameuse boite automatique à neuf rapports. Lente dans ses prises de décisions, trouble dans ces “kick-down” nous amenant à tirer un rapports sur ces 500 derniers tours minutes exploitables et terriblement désagréable dans ses nombreux passages de vitesse, cette boite semble sortie d’un autre temps et d’un autre continent, tant elle peut faire penser aux vieilles boites automatiques de vieux modèles américains.

Le moteur répond bien présent: des montées en régime correctes permettent de facilement mouvoir les 1’604 kg et la réponse à l’accélérateur est plutôt convaincante. Par contre, cette maudite boite ne permet pas une conduite douce et coulée, quel que soit le rythme de conduite adopté. Si je conçois avoir une conduite pouvant être jugée sportive, force est de constater que c’est encore dans cet esprit sportif que les carences de confort de la boite sont les moins gênants.

Toutefois, la transmission du couple aux quatre roues est excellente et évite tout patinage lors de fortes accélérations. La démultiplication sur neuf rapports amène de fréquents et désagréables changements de rapports, mais permet de toujours se trouver dans le bon régime, comme pourrait le faire une boite à variateur continu. Toutefois, ceci nous oblige à rester en mode totalement automatique. Passer en commande manuelle n’apporte pas vraiment de plus value.

Sur terrain peu accueillant et dégradé, le confort est surprenant sans pour autant avoir d’impact négatif sur les sensations au volant. Les informations remontent toujours aussi bien jusqu’au conducteur par la direction, et cette 500X est toujours aussi bien suspendue sur ses amortisseurs, ces derniers faisant un travail plus qu’admirable pour éviter trop de secousses dans l’habitacle. L’adhérence est toujours aussi bonne et, même si la période printanière ne laisse plus de place à quelques crachées de neige, il n’y a aucune raison pour que ce comportement “off-road” convaincant ne soit également pas du même acabit sur manteau blanc.

 

Les sièges avant ainsi que l’ensemble des équipements intérieurs contribuent également à ce confort. La hauteur de caisse est juste parfaite pour éviter de devoir se hisser dans l’habitacle et l’espace intérieur est vraiment bon, jusqu’à nous faire oublier que nous sommes dans une citadine de taille moyenne. La qualité des matériaux utilisés laisse à désirer, presque entièrement composés de plastiques durs, mais il faut quand-même faire remarquer que le rendu à l’oeil est agréable et la qualité d’assemblage correcte. Les sièges sont confortables, mais manquent peut-être légèrement de maintien à l’assise lorsque ça secoue. L’amortissement  et les rembourrages au niveau des côtes évitent de trop se balader de gauche à droite.

Les places arrières sont un peu moins gâtées sur le plan de l’espace. Elles permettent d’installer un système ISOFIX pour une éventuelle progéniture, mais sont trop peu confortables pour faire voyager plusieurs heures une personne dépassant le mètre huitante. Toutefois, la surface vitrée amène assez de lumière pour ne pas se sentir trop à l’étroit. Le coffre profite d’un bon accès ainsi que d’une forme permettant de charger pas mal de choses mais son volume, dans la moyenne de la gamme, n’a rien d’extraordinaire. La transmission intégrale ne semble pas l’entamer,  et malgré des volumes plus arrondis que le cousin de chez Jeep, le volume est équivalent.

Alors quelle est la place de la Fiat 500X dans le paysage des crossovers citadins ? Clair concurrent du Mini Countryman dans son style, que l’on peut facilement confondre au premier coup d’oeil et dans ses possibilités de personnalisation, il faut noter que mécaniquement, pour une gamme de prix similaire, les performances du moteur présent dans la belle italienne font pencher la balance en sa faveur, avec une consommation raisonnable mesurée à 7.9 L/100km pour une utilisation principalement citadine. Le rendu des matériaux utilisés est plus attractif sur le Countryman, mais se retrouve dans les CHF 4’200 d’écart sur prix de base.

Ensuite, confronté au cousin de chez Jeep, il y aura, premièrement, une question de style – clairement différencié entre les deux modèles, mais également financière tant la version américaine est plus couteuse de base. Toutefois, les défauts de l’un doivent certainement se retrouver chez l’autre et là, j’en reviens à cette fameuse boite automatique cauchemardesque. J’aurais été très enthousiasmé par la 500X en boite manuelle à six rapports ou à double embrayage, mais le supplice de devoir supporter les innombrables passages inconfortables ont eu raison de mon jugement, enthousiaste jusque là.

Une utilisation sur long trajet réduit la fréquence de ces changements de rapports, mais la 500X n’est pas véritablement taillée pour faire des kilomètres: l’insonorisation intérieure à plus de 100km/h n’est pas exemplaire. Ses atouts résident dans son côté ludique, tant lors de sa spécification en concession que lorsque vous vous trouvez derrière son volant. Un vrai jouet, encore perfectible certes, mais d’un rapport qualité/prix convaincant et parfait pour notre marché, ce qui rend son succès commercial parfaitement logique.

Prix des options du véhicule essayé

Fiat 500X S-Design 1.4L MultiAir 170 CHF 30’600 € 27’290
Pack Business CHF 2’000 de série
Pack Visibility CHF 500 de série
Peinture métallisée CHF 850 € 650
Pack Hiver CHF 600 € 500
Pack S-Design CHF 1’440 N.C.
Roue de secours CHF 230 € 200
Cendrier et briquet CHF 50 € 100
TOTAL CHF 33’390 € 28’740

Face à la concurrence – caractéristiques techniques

Fiat 500X
S-Design 1.4
Mini Countryman
Cooper All4
Jeep Renegade
Limited MultiAir
Opel Mokka X
1.4 Enjoy
Moteur L4 1368 cm3 turbo L3 1499 cm3 turbo L4 1368 cm3 turbo L4 1364 cm3 turbo
Puissance (ch / t/min) 170 / 5500 136 / 4400 – 6000 170 / 5500 140 / 4900 – 6000
Couple (Nm / t/min) 250 / 2500 220 / 1250 250 / 2500 200 / 1850 – 4900
Transmission 4×4 ALL4 4WD 4×4
Boite à vitesses automatique 9 aut. / man. automatique 9 aut. / man.
RPP (kg/ch) (9.44) (11.25) (9.39) (9.68)
Poids DIN (constr.) (1’604) (1’530) (1’596) (1’355)
0-100 km/h (sec.) 8.6 9.8 8.8 9.9
Vitesse max. (km/h) 200 197 196 186
Conso Mixte (constr.) 7.9 (6.7) (6.1) (6.9) (6.4)
CO2 (g/km) 157 139 160 149
Réservoir (l) 48 51 48 53
Longueur (mm) 4273 4299 4255 4275
Largeur (mm) 1796 1822 1805 1781
Hauteur (mm) 1620 1557 1697 1658
Empattement (mm) 2570 2670 2570 2555
Coffre (L) 350 – 1000 450 – 1390 351 356 – 785
Pneus 225/45 R18 205/65 R16 215/60 R17 215/60 R17
Prix de base (CHF) 30’600 34’800 36’800 29’150
Prix de base (EUR) 27’290 29’700 N.D. N.D.

Nos remerciements à Fiat Suisse pour la mise à disposition de cette 500X.

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