Marché auto suisse: le diesel dévisse

Les ventes de diesel ont continué leur chute au premier trimestre. Après un mois de Janvier tonitruant (+11.4%), un mois de Février légèrement en recul mais supérieur à la moyenne, le mois de Mars s’est inscrit en baisse significative (-7.8%), bouclant le premier trimestre sur un résultat de -0.9%. L’engouement des suisses pour les transmissions intégrales continue, 49.3% des nouvelles voitures avaient quatre roues motrices.

Diesel déchu ?

Les immatriculations à neuf de voitures diesel sont sous forte pression depuis mars 2017, et la tendance n’est pas à l’accalmie. Le plancher des 30% a été crevé en mars, et il faut remonter à juin 2010 pour trouver une part plus faible. Les ventes de diesel finiront par se stabiliser, mais le revers reste brutal: huit années de croissance ont été effacés en 12 mois par des consommateurs effrayés par le spectre d’interdictions d’accès, de perte de valeur de revente ou simplement pour des raisons d’image. Les émissions de CO2 en souffriront très probablement, alors que la cible 2021 de 95 g/km reste un formidable défi.

Les ventes d’alternatives (hybrides, électriques, gaz naturel et hydrogène) progressent lentement, atteignant 6.4% des immatriculations au premier trimestre. Elles étaient de 4.9% à la même période il y un an. Les hybrides comptent pour les deux tiers dans les ventes actuelles. Les électriques restent encore sous le seuil de 2% du marché suisse, avec en tête des immatriculations, les 362 i3 livrées par BMW.

Marques: pâleur des leaders ?

Volkswagen reste leader du marché suisse, et sa baisse de 4.6% est trompeuse car elle s’explique entièrement par un frein brutal des livraisons du T6. La bonne nouvelle pour Wolfsburg est que le T-Roc arrive, 445 ont déjà été livrés sur les 3 premiers mois. Mercedes commence l’année doucement mais conserve environ 500 d’unités d’avance sur un BMW en verve: la série 2 fait preuve d’une inébranlable santé, et les X3, X5 et la nouvelle série 5 performent. Le Q2 et le vieillissant Q3 expliquent la méforme d’Audi.

* cumul sur 12 mois roulants (Avril 2017-Mars 2018) **variation par rapport au 1er trimestre 2017.

Parmi les fortes variations, on relèvera Alfa Romeo (+25.7%) qui vend deux Stelvio pour une Giulia, Jaguar (+19% grâce à l’E-Pace,  Ford (+17.2%) grâce à la Ka+ et au Kuga. A l’autre extrême, Maserati chute de 35.3% du fait de la faiblesse de la demande pour le Levante, et Nissan recule de 31.2% sur le retrait des immatriculations de X-Trail, Qashqai et Juke.

 Modèles

La Skoda Octavia reste le modèle le plus vendu du marché, tant sur le premier trimestre que sur les 12 derniers mois. Le nouveau Volvo XC60 affiche la plus forte progression en volume sur le trimestre parmi les 30 modèles les plus vendus, affichant une progression de 325 unités ou +53.7%.

Si les cumuls sur les douze derniers mois (*) sont plus significatifs, la comparaison des volumes sur le trimestre par rapport à la même période en 2017 (**) donne une indication de la tendance récente. Dans des segments plus huppés. Porsche a livré 252 Porsche 911 (+35%), Mercedes 78 AMG GT, Lamborghini 21 Huracan, McLaren 20 720S (presque autant que sur l’entier de 2017), Ferrari 19 812 Superfast, et Ford les 2 premières GT en Suisse.

Et Tesla ?

Les immatriculations de la coqueluche des médias étaient en recul significatif au premier trimestre. Chute de la demande ou report de livraisons suite à la réallocation des ressources de production au Model 3 ? Impossible de l’établir factuellement.

On peut juste relever que le constructeur californien a également enregistré des reculs significatifs sur les marchés allemand (-34.9% sur un an et -6.5% séquentiellement) et norvégien (+40.6% sur un an mais -54.6% séquentiellement).

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