Porsche place une 919 Hybrid en tête de la grille de départ des 6 heures de Spa 2017.
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Il faut être honnête: le plateau WEC est un peu clairsemé. En LMP1, depuis le retrait d’Audi, Toyota et Porsche se disputent la tête d’affiche (et le trophée ultime, la victoire aux 24 Heures). Le LMP2 bénéficie d’un plateau plus fourni, avec 11 voitures, dont les deux Oreca 07 du team suisse Vaillante Rebellion, 4 voitures sous pavillon chinois (Manor TRS Racing et Jackie Chan DC Racing), et les deux Alpine A470.
Sans rentrer dans les détails du règlement technique, les voitures se partagent entre prototypes et GTs. Les LMP1 ne sont pas obligatoirement hybrides, mais c’est la recette nécessaire pour gagner. Les voitures ne peuvent descendre en-dousss de 875kg à sec avec un système hybride de 800 à 1000 chevaux et une aérodynamique très poussée. Les LMP2 ont un poids mini fixé à 930kg et une puissance de 600 chevaux. En LMGTE Pro, les voitures sont techniquement contraintes par leurs homologues de grande série. Le poids mini est fixé à 1245kg à sec et la puissance atteint 500 chevaux, bridée au niveau de l’admission ou de la puissance de suralimentation. Les LMGTE Am sont des GTE Pro des années précédentes.
En catégorie LMGTE Pro, Ferrari (488 GTE), Porsche (911 RSR), Ford (GT) et Aston Martin (Vantage) s’opposent une concurrence féroce avec 2 voitures pour chaque team. Suivent enfin 5 voitures en catégorie LMGTE Am, pour un plateau total de 30 voitures, largement suffisant pour animer une piste de 7 kilomètres comme Spa Francorchamps. Il serait juste souhaitable de voir plus de constructeurs s’impliquer dans ce championnat. A noter que Porsche est la seule marque à s’engager en GT et en Prototypes.
Sur un tour du circuit de Spa Francorchamps, la hiérarchie s’établit comme suit:
– LMP1: 1’54”
– LMP2: 2’02”
– LMGTE Pro: 2’15”
– LMGTE Am: 2’19”
Les F1 restent beaucoup plus rapides que les LMP1: en 2016, Rosberg a réalisé la pole du GP de Belgique en 1’46’7”. Mais elles ne sont pas conçues pour rouler à ce rythme pendant 24 Heures d’affilée.
Accrédité, briefé (obligatoire pour obtenir la chasuble de photographe), ma première destination est naturellement le Raidillon de l’Eau Rouge. Je prends mes repères pendant la séance de qualifications de la Porsche Carrera Cup France & Benelux. Du bord de la piste, la vision de ces 911 enquillant le Raidillon est déjà très impressionnante. Les trajectoires sont agressives, coupant largement sur le vibreur (voire au-delà) sur le premier gauche pour passer le raidillon pied au plancher.
Les LMP1 sont sur une autre planète. Collées au bitume par leur aéro, ces relativement petits (entre 1800 et 1900 mm de largeur pour 4650 mm max en longueur et moins d’un mètre de haut) et très légers prototypes ont des vitesses de passage en courbe extrêmement impressionnantes. Ce ne sont pas les plus bruyantes – les Ford GT et les Aston Martin Vantage font un bruit de fin du monde – mais les suivre à l’objectif demande de complètement recalibrer ses mouvements.
LMP1 et LMGTE tournent ensemble en séances libres mais ont des séances de qualification distinctes pour limiter le trafic. Au terme de la séance de qualifications LMGTE Pro, Ferrari et Ford se partagent les quatre premières places, reléguant les deux Porsche 911 RSR à plus de 1.8”, soit le même écart que lors de la première manche du championnat à Silverstone. Marco Ujhasi, chef du programme LMGTE Pro chez Porsche, m’explique avec le sourire mais un regard ferme qu’il n’est pas satisfait du résultat pour cette deuxième course de la toute nouvelle 911 RSR à moteur central arrière. Le plan était d’économiser les pneumatiques et de ne passer qu’un train frais pour en garder 3 neufs pour la course, et donc de n’octroyer qu’un seul tour lancé à chaque pilote (la place en grille se calcule à la moyenne des meilleurs temps de chaque pilote). Ujhasi s’attendait à être à ce rang sur la grille, mais 0.5 à 0.6s plus proche des Ford GT et 488 GTE.
Andreas Seidl, son homologue en charge du team LMP1 est, lui, surpris: Porsche ne pensait pas voir la 919 figurer aussi bien en qualifications. L’équipage de la Porsche #1, co-piloté par le suisse Neel Jani, décroche la pole avec une demi seconde d’avance sur la première Toyota TS050. Le progrès est notable par rapport à Silverstone, la configuration à faible appui de la 919 Hybrid est plus adaptée à Spa ou au Mans. La deuxième 919 est reléguée en cinquième place, ayant joué de malchance dans le trafic.
Les 30 voitures s’élanceront Samedi à 14h30 pour un sprint de 6 heures qui se terminera à la nuit tombée, avec toutes les opportunités et incertitudes propres à une course d’endurance. De l’endurance à un rythme de sprint.
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