Au volant: Skoda Citigo

Cousine proche de la VW Up, la Citigo permet à Skoda d’entrer dans le marché des micro-citadines avec une petite auto confortable, renforçant l’offensive du groupe VW dans le segment.

Version Skoda de la VW Up (que je n’ai pas eu l’occasion de conduire, et tant mieux, cela garantira mon impartialité), la Citigo fait partie de ces mini voitures lookées bon marché qu’il est facile de regarder avec condescendance, mais à l’issue de cette matinée d’essai, je ressortirai plutôt convaincu à divers égards. Etant arrivé parmi les premiers sur le lieu de présentation, je tournicote devant la huitaine de modèles restants avant de porter mon premier choix sur la variante la plus “puissante”. Enfin, que ce soit avec un trois cylindres pétrole de 60 ou 75 chevaux, vous n’irez pas bien vite et pas bien loin. Détrompez-vous ! Seul dans la voiture, le petit engin de 940 kg (poids annoncé) ne se fera pas prier pour monter jusqu’à 160 kmh sur autoroute, quelle que soit la motorisation. C’est par ailleurs un des points les plus surprenants, et l’avis d’autres journalistes présents le jour J allait dans le même sens : la version 60 chevaux est clairement celle à acheter, car on ne remarque pour ainsi dire aucune différence avec celle de 75 chevaux. D’ailleurs la valeur du couple est identique.

Certes, ce genre de considérations n’est pas nécessairement de prime importance lorsqu’on se met en quête d’un véhicule quasi exclusivement réservé à la ville. Néanmoins, il est agréable de savoir que l’on pourra parcourir des kilomètres à l’extérieur sans se sentir horriblement démuni. Et pour 210 CHF, vous bénéficierez même de l’assistance d’un cruise control ! Plus haut placé dans la liste des préoccupations, le Green Tec (nom maison donné au système Start/Stop + freinage à récupération d’énergie) réjouira les soucieux de l’environnement, et de par sa réduction d’une dizaine de grammes de CO2/km par rapport à la version sans Green Tec, il permet de faire basculer la voiture de la catégorie B à A. Couplée à notre moteur d’1 litre, seule une boîte manuelle (au feeling définitivement cheap, mais il ne faut pas trop en demander non plus) était disponible en ce jour de test ; toutefois la version ASG robotisée sera en principe à la carte au moment où vous lirez ces lignes.

Un atout s’ajoutant au jeu de la citadine : la suspension ! Etonnamment bonne pour un véhicule de cette catégorie, il n’y a franchement rien à redire. En poussant la bête dans ses retranchements, équipée de Continental Premium Contact 2 de 15 pouces, elle s’est montrée docile et prévisible, avec des aides électroniques (ESP + ABS) pas trop intrusives. Il est rassurant de constater qu’il ne s’agit pas d’une voiture au rabais et que malgré son emploi principal, les ingénieurs ont affiné son comportement dynamique même au-delà des 80 kmh qu’elle n’est pourtant guère prédestinée à dépasser. Ayant testé entre autres quelques freinages d’urgence à 120 kmh, elle reste stable et s’arrête dans les normes. Quant à la consommation, je n’ai pas réussi – détail très pertinent – à pousser l’instantanée plus haut que 19.2l/100 ! Ce qui entrainera au final une moyenne située à 5.8l malgré le fait d’avoir conduit comme un zouave.

Et quoi de plus normal que de faire le zouave lorsqu’on est en compagnie d’une voiture cartoonesque ? En prime de sa bouille funky, tout comme l’est son intérieur, pour peu que vous ayez opté pour le combo Club Reverse Ivory/noir, c’est un vrai petit orchestre à elle seule. En dehors de la “cafetière à bière” à l’arrêt, je découvrirai qu’à vitesse autoroutière dans un tunnel, il est fort ludique de maintenir la portière entrouverte (veillez tout de même à être seul dans les parages) si vous êtes à la recherche de sons pour musique expérimentale ! Autre registre des plus rigolos : la moissonneuse-batteuse. Oui, car comme sur bon nombre de voitures modernes à tendance écolo, l’ordinateur de bord vous somme de passer vos rapports supérieurs au plus vite, mais ne vous proposera presque jamais de les descendre malgré un sous-régime caractérisé… C’est ainsi qu’en obéissant sagement, on se retrouve en 5^ème à 50 kmh, et à chaque fois qu’on met le pied au plancher, voici ce qui se produit.

En matière de sécurité, hormis bon nombre d’airbags, elle est dotée d’une étrange fonction que je n’ai pas réussi à mettre à l’épreuve malgré toute ma bonne volonté : le City Safe. Il est dit que si l’on roule à 30 kmh (ou moins) et qu’un objet se trouve à moins de 10 mètres, le système freinera automatiquement la voiture. Suite à diverses tentatives infructueuses, j’en conclurai qu’à moins d’avoir un ami roulant devant vous pour collaborer au test, cette fonction sera vraiment difficile à enclencher ; je ne puis donc en dire davantage. Autre gadget, plus fréquemment utile cette fois : dès que l’on se retrouve dans un endroit très sombre, la lumière de l’instrumentation de bord s’auto-diminue, ce qui fait que tout à coup on ne peut plus rien lire. Bonne chose, puisque cela nous rappelle le devoir d’allumer les phares.

Passons à des aspects plus en rapport avec le quotidien. Disponible en 3 ou 5 portes (+700 CHF), ses 3,56 mètres accueilleront quatre adultes à bord. Il restera en sus une place encore relativement honorable dans le coffre, 251 litres selon la documentation. Baissez les sièges arrière et vous pourrez même ramener quelques courses de chez Ikea. De part et d’autres on trouve foultitude de mini espaces de rangement et de crochets pratiques ; côté spacieux, mission donc réussie pour la citadine.

Assis à la place du conducteur, je me suis senti quelque peu gêné par la taille des montants de pare-brise, mais globalement la visibilité est bonne, spécialement la visibilité arrière. Le tableau de bord se limite à un compteur principal (vitesse) et deux secondaires (tours/minute et niveau d’essence). Une petite partie digitale sous le tachymètre offre la possibilité d’afficher diverses informations, mais il sera plus agréable de les lire sur le système de navigation portable Move&Fun (+440 CHF) qui fera aussi office de dispositif Bluetooth et de lecteur MP3.

Le bémol principal vient de l’inconfort des sièges (mon dos est particulièrement exigeant), ainsi que de l’absence de commande sur la portière conducteur pour abaisser/relever la vitre passager. Pour en terminer avec les griefs, les pédales me rappellent celles d’un utilitaire de déménagement, le volant est un peu gros et les quelques éléments en cuir (option) de basse qualité ne parviendront certainement pas à éclipser le côté peu flatteur des plastiques omniprésents. Mais que dire lorsqu’on nous présente une facture de seulement 14’990 CHF pour l’entrée de gamme ? Au gré des trois déclinaisons possibles, Active, Ambition ou Elégance, l’addition pourra grimper à 20’060 CHF pour la version 75 chevaux en boîte ASG, ce qui reste amplement dans les limites du raisonnable, compte tenu de l’équipement offert (pour lequel vous pouvez notamment compter sur un Euro bonus aux alentours des 3’000 CHF pour l’année 2012 !). C’est d’ailleurs son premier argument face à la VW Up : un équipement plus complet à un prix néanmoins plus attractif. Et sachant qu’aux dires de bon nombre de journalistes, la Up a redéfini le segment des mini citadines (ce qui se comprend aisément vu les qualités dynamiques et pratiques du véhicule), la Citigo est bien partie pour devenir la nouvelle star des villes encombrées.

Prix des principales options

Face à la concurrence: caractéristiques techniques

Nos remerciements à Skoda Suisse pour le prêt de ce véhicule.

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