Essai Audi A1 : tout d’une grande !
Compact premium. A l’installation, l’impression initiale est légèrement décevante devant cette planche de bord austère dont le seul point fort semble être le combiné d’instruments au graphisme familier. A l’extérieur, la nouveauté de style provient des arches de toit en coloris contrastant, une option appelée « roof contrast line » qui ne coûte « que » 600 CHF et qui est à recommander, tant elle véhicule la signature de style de l’A1. J’ai trouvé à mon A1 rouge Misano de quelques jours une allure indéniable, soulignée par le regard acéré des optiques de phare avant et ses belles jantes de 17 pouces au dessin original.
Rupert Stadler, le CEO d’Audi, avait insisté sur ce point lors de la présentation de l’A1 le 2 mars 2010 au salon de Genève, l’équipement audio de l’A1 a été l’objet d’un soin particulier. Le résultat est excellent, avec une acoustique vraiment remarquable sur l’ensemble de la gamme de fréquence. Que ce soit à faible volume ou à donf, aucune égalisation manuelle n’est nécessaire, le son est plein et chaud, jamais désagréable ou agressif. Les places arrière sont habitables pour deux adultes de 1m80, c’est là un des avantages de la longueur de l’A1 par rapport à ses concurrentes. L’espace aux jambes et au toit est certes compté, mais l’invitation à bord de trois autres personnes demeure une perspective parfaitement réaliste.
Notre exemplaire d’essai est équipé de la boîte S-Tronic à double embrayage et 7 rapports, une configuration disponible pour l’instant sur le 1.4L TFSI uniquement et qui est tarifiée 2700 CHF de plus que la version à boîte manuelle à six vitesses. La chasse effrénée aux émissions de CO2 impose des lois de passages de rapports assez extrêmes avec un mantra flagrant: maintenir le régime le plus bas possible, en toutes circonstances. La montée des rapports a la rapidité et la fluidité qu’on attend désormais des boîtes à double embrayage, mais la propension aux sous-régimes et le bourdonnement du petit 4 cylindres qui apparaît sous 1400 t/min peuvent parfois se révéler désagréables. A faible charge, il n’est pas rare de voir 1200 t/min sur le sixième rapport, un excès d’optimisme qui péjore l’agrément en faveur d’économies théoriques si le conducteur se sent contraint d’y remédier.
Comme sur nombre de ses homologues, les palettes sont solidaires du volant, une alternative à la commande +/- du levier de sélection. Deux alternatives pour faire souffler le turbo du 1.4L TFSI, un exercice à la fois efficace et plaisant. Ce moteur allie injection directe et un petit turbocompresseur en évidence sous le capot pour délivrer 200Nm de couple de 1500 à 4000 t/min et 122ch à 5000 t/min. Des chiffres qui se traduisent sur route par un caractère à la fois bien rempli et très linéaire. Le régime modéré auquel la puissance maxi est atteinte est perceptible en conduite sportive. Il est inutile de tirer les intermédiaires jusqu’à l’approche de la zone rouge car la poussée s’affaiblit. L’allonge demeure appréciable en cas de dépassement, même si les changements de rapports éclairs de la boîte S-tronic se joueraient des plages d’utilisation les plus étroites
Seul à bord sur une route de montagne sinueuse, l’A1 ne parait ni sous-motorisée ni sous-chaussée, démontrant une belle homogénéité malgré un poids conséquent (1202 kg vérifiés sur nos balances, 63% sur l’avant). Je n’irai pas jusqu’à parler de brio en conduite sportive, mais la petite Audi se joue de l’exercice avec aisance et crédibilité, a fortiori si on garde la courbe de couple à l’esprit. Avec la monte de 17 pouces en option, le comportement routier est à l’unisson, compétent et sûr, sous-vireur à la limite, sans surprise en cas de lever de pied brutal. Pas de montées en régime affolantes ou de délestages polissons du train arrière, les rares exubérances se limitent à de modestes pertes d’adhérence et renvois de couple dans la direction si on a le pied un peu trop lourd au démarrage.
Nous n’avons pas réalisé de mesure de consommation précise sur l’ensemble du test, la difficulté de remplir le réservoir complètement rend l’exercice aléatoire, mais la sobriété est indéniablement au rendez-vous avec un partiel en écodrive mesuré à 6.13 L/100 alors que l’ordinateur de bord affichait 6.1 L/100km. Le test s’est conclu avec une consommation affichée de 6.5 L/100km. On n’est pas loin de la zone des 5 litres trustée par les turbo diesel et les hybrides, mais avec l’agrément, l’allonge et les performances d’un turbo-essence. Le meilleur des deux mondes en quelque sorte.
La palette des motorisations disponibles ne compte à ce jour que trois alternatives : un 1.2 TFSI de 86 chevaux et 160 Nm, un 1.6 TDI de 105 chevaux et 250 Nm, tous deux en boîte manuelle 5 vitesses uniquement, et le 1.4 TFSI 122 chevaux/200 Nm qui nous occupe ici. Audi a cependant annoncé au salon de Paris 2010 la sortie d’une version 185 chevaux du 1.4L TFSI. Des rumeurs sur une future S1 motorisée par le 2L TFSI sont aussi insistantes que crédibles.
En rationalisant la perspective d’achat, l’A1 semble chère sur le papier, surtout si on la cantonne à un simple rôle de citadine. Cependant à la conduite sur un cocktail de trajets variés, elle dévoile des qualités intrinsèques qui, à défaut d’être flagrantes de prime abord, imposent le respect et rendent le produit attachant pour autant qu’on en apprécie les qualités. C’est avec les kilomètres qu’on apprécie mieux le soin presque maniaque qu’Audi porte à la finalisation de ses voitures, de la chaîne cinématique aux interfaces du conducteur, du contacteur de lève-vitre à la molette du système MMI, du tarage du profil de force du commodo de signofil aux ouilles d’aération. L’A1 se révèle alors plus comme une routière compacte qu’une simple citadine trendy. L’intégrité de la réalisation, le confort au long cours, la qualité des équipements de bord, le sérieux de l’ensemble. Une voiture plus sérieuse que sexy, plus rigoureuse que rigolote. Une petite A3, raccourcie de 27 centimètres, aux lignes plus modernes et originales, et qui coûte 5300 CHF de moins que sa grande soeur à motorisation équivalente. De quoi reconsidérer la petite Audi sous un autre angle : elle a tout d’une grande, même le tarif.
Prix des principales options (CHF)
Prix de base | 34’700.- |
Système de navigation MMI plus | 3’460.- |
Media style package | 2’130.- |
Intérieur cuir | 2’050.- |
Xénon plus & LEDs | 1’540.- |
Jantes alu 7.5×17 5 bras | 1’200.- |
Roof contrast line | 600.- |
Climatisation automatique | 590.- |
Assistance de parcage arrière | 530.- |
Tempostat | 430.- |
Volant sport multifonctions | 400.- |
Accoudoir central avant | 210.- |
Face à la concurrence
Audi A1 Ambition 1.4 TFSI | Mini Cooper R56 | BMW 116i | ||
Moteur | 4 cyl turbo injection directe 1390 cm3 | 4 cyl., 1368 cm3, Turbo | 4 cyl., 1598 cm3 | 4 cyl., 1995 cm3 |
Puissance (ch / régime) | 122 / 5000 | 135 / 5500 | 122 / 6000 | 122 / 6000 |
Couple (Nm / régime) | 200 /1500-4000 | 206 / 3000 | 160 / 4250 | 185 / 3000-4250 |
Transmission | Traction | Traction | Traction | Propulsion |
Boite à vitesse | S-Tronic 7 rapports | 5 manuelle | 6 manuelle | 6 manuelle |
RPP (kg/ch) | 9.85 | (7.66) | (9.34) | (10.20) |
Poids à vide (constr.) | 1202 (1175) | (1035) | (1140) | (1245) |
0-100 km/h (sec.) | 8.9 | 7.9 | 9.1 | 9.8 |
Vitesse max. (km/h) | 203 | 205 | 203 | 204 |
Conso. Mixte (constr.) | (5.3) | (6.5) | (5.4) | (6.1) |
Longueur | 3954 | 3657 | 3699 | 4239 |
Largeur | 1740/1906 | 1627 | 1683 | 1748 |
Hauteur | 1417 | 1485 | 1407 | 1421 |
Empattement | 2469 | 2300 | 2467 | 2660 |
Coffre | 270 / 920 | N.C. | 160/680 | 330/1150 |
Pneumatique AV | 215/45 R16 | 205/40/17 | 175/65/15 | 195/55/16 |
Pneumatique AR | 215/45 R16 | 205/40/17 | 175/65/15 | 195/55/16 |
Prix de base (CHF) | 34700 | 28690 | 26300 | 27900 |
Prix de base (EUR) | 23350 | 18800 | 19550 | 24100 |
Nos remerciements à la direction du Terminal Audi de Genève pour le prêt de cette Audi A1.
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