Essai BMW X6 : Le Sport Activity Coupé de BMW


Essai BMW X6 : Le Sport Activity Coupé de BMW

Sport Activity Coupe : BMW invente un nouvel acronyme pour la sortie de son X6, et pousse l’explication en précisant « coupé de loisir polyvalent ». Coupé certes c’est le cas, avec un profil intéressant et incontestablement novateur pour cette catégorie de véhicule. La ligne plongeante vers l’arrière diminue le caractère utilitaire de cette voiture pour la rendre plus dynamique. Les flancs sont soulignés par une nervure reliant l’aile avant aux feux arrière en passant par les poignées de portières. Des porte-à-faux courts, des phares bien dessinés, des bas de caisse travaillés et un avant agressif typiquement BMW confèrent à ce X6 un look moderne et non consensuel qui fait tourner les têtes sur son passage.

Mais, car il y en a un, et comme un Rembrandt au Rijksmuseum ou un Veronese au Louvre le X6 s’apprécie de loin, la comparaison s’arrête d’ailleurs à ce seul aspect. Lorsque je m’approche de notre X6 de test, avant son look décrit ci-dessus ce sont ses dimensions qui frappent. Sa largeur mais surtout sa hauteur impressionnent. Le terme « coupé » s’avère soudain moins pertinent, par contre sa « polyvalence » prend tout à coup plus de sens.

 

Montons à bord, le verbe s’avère approprié, pour découvrir un intérieur typique du standard actuel de la marque. Equipement complet et fonctionnel, mais finition en dessous de ses concurrentes nationales, essentiellement par le choix des matériaux. Les plastiques du tableau de bord pourraient avoir une texture plus fine, mais à mon gout le pire reste la qualité du cuir « Nevada » dont la structure grossière est peu adaptée à une voiture de cette catégorie. Le catalogue d’option va être un ami précieux mais couteux, pour amener cet intérieur à un niveau plus en ligne avec la catégorie, compter avec un supplément d’un peu plus de Fr 5’000 pour un revêtement cuir du tableau de bord et des intérieurs de porte, ainsi que pour la qualité de cuir « Nappa ».

Le tableau de bord paraît dépouillé, seuls les réglages du chauffage et de la sélection du changeur de CD sont regroupés au centre. Pratiquement tout le reste s’ajuste à l’aide du bouton de l’iDrive et sa navigation n’est pas toujours intuitive à travers les nombreux menus. Notre véhicule de test est équipé de l’affichage tête haute « Head-Up-Display » projetant les informations de vitesse, du GPS et les alarmes sur le pare-brise. Les chiffres et pictogrammes apparaissent aux environs du bout du capot moteur légèrement au-dessus de la ligne d’horizon de celui-ci. J’ai trouvé ce système très pratique et bien réalisé, avec une luminosité régulée sans éblouissement la nuit, mais toujours visible en plein soleil. Par contre les porteurs de lunette polarisée ne verront rien. Une option, à Fr 2020.- que je recommande malgré sont prix.

 

A l’arrière deux places uniquement, le confort a été privilégié au dépend du siège central, jamais très agréable, mais tout de même pratique. Familles à trois enfants, passez votre chemin. Le siège arrière a été légèrement abaissé par rapport à l’avant, de manière à libérer une garde au toit suffisante, ce qui est le cas. Il faut bien compenser la ligne plongeante du toit. Encore plus à l’arrière, le coffre sera de dimensions suffisantes pour le voyage à quatre. Avec une hauteur de chargement importante toutefois, il n’est guère facile de reprendre des objets tout au fond. La porte est munie d’un système d’arrêt à mi-hauteur pour les personnes de petite taille.

Techniquement BMW n’a pas lésiné sur les détails pour son X6. Equipé de la transmission aux quatre roues x-drive, déjà vu sur des modèles précédents, offrant la possibilité de répartir le couple sur les essieux, modulable de 0 à 100%, à l’aide d’un embrayage intermédiaire. Pour la première fois, en plus, l’essieu arrière possède un système de répartition gauche-droite du couple inédit. Ce système appelé Contrôle Dynamique de la Transmission est en mesure de faire varier la quantité de couple envoyé sur chaque roue. En accélération, la roue arrière extérieure reçoit plus de force motrice que celle à l’intérieur, privilégiant ainsi la maniabilité.

Question motorisation, 2 moteurs essence et 2 diesel sont au programme, en attendant un X6 M annoncé pour la fin de cette année. Notre voiture de test possède le 3 litres bi-turbo à essence déjà vu sur la 335 xi et 135 i. Pour rappel, ce 6 cylindres en ligne possède 2 turbo-compresseur de petit diamètre montés en parallèle, chacun alimentant 3 cylindres. L’avantage d’un tel système est que le fameux « turbo lag » le temps nécessaire à mettre les turbines en vitesse se trouve réduit au maximum du fait de la faible inertie de celles-ci. Le résultat est probant, une courbe de couple plate à 400Nm dès 1300 tr/mn. La puissance s’établit à 306 ch.

Toute cette technologie, mais surtout cette taille de véhicule, n’augure rien de bon lors du passage sur la balance. Le verdict est sans appel : 2232 Kg. La répartition reste neutre avec 50.9% du poids sur l’avant. La consommation en essence lors de notre semaine de test s’établit à 17.4 l/100Km, pour un millier de kilomètres de routes, autoroutes et parcours en ville. A noter que pour une fois, l’ordinateur de bord indique la même valeur au dixième de litre prêt. Difficile par les temps qui courent de trouver cette consommation raisonnable, mais force est d’admettre qu’elle reste dans une proportion acceptable, je ne m’attendais pas à avoir une valeur aussi basse, d’autant que le moteur de cet X6 n’a pas été ménagé, surtout à la montée. BMW maitrise les moteurs, et la débauche de technologie appelée « Efficient Dynamics » porte ses fruits.<

 

L’appréhension de la taille de cette voiture me demande quelques kilomètres d’adaptation. La hauteur d’assise offre une belle vue sur le trafic très agréable d’ailleurs sur autoroute. Cette vue est passablement altérée lorsqu’il s’agit de parquer. A plusieurs reprises lors de ce test le parcage s’est avéré un problème, malgré l’aide précieuse des détecteurs de proximité. Ce BMW X6 n’est vraiment pas adaptée à nos villes, à moins que ce ne soit l’inverse. A mes yeux une voiture de cette taille n’est pas idéale au quotidien.

La conduite de ce X6 sur route reste intéressante. Le moteur grâce à son couple hors norme à bas régime n’est pas trop à la peine pour accélérer cette masse importante. Bien aidé par une boite automatique à 6 rapports de très bonne facture, bien étagée et douce. Le mode sport de cette boite augmente l’agrément lors de conduite dynamique, notamment en descente, ou il fait merveille. En ville par contre le mode normal reste le meilleur choix. Accélérations linéaires donc, mais bien perceptible, le bi-turbo s’en sort à merveille, et offre un son tout à fait réjouissant. Dans les hauts régimes il est certes un peu plus laborieux, mais globalement ce X6 ainsi équipé n’est pas à la peine.

Le châssis et tous ses artifices se montrent également à la hauteur du reste. Notre voiture de test comprend l’option « Adaptative Drive » dont la fonction principale est de contrôler le roulis. Il y parvient, plutôt bien, notre X6 vire à plat, ce qui met tout de suite en confiance. Quelques kilomètres au volant d’un modèle non équipé de cette option est révélateur. La direction plus légère et le roulis important assis à cette hauteur rend les choses nettement moins évidentes.

L’effet du Contrôle Dynamique de Transmission, est lui aussi bien présent, il parvient à annuler le sous-virage. En entrée de virage, je note une paresse bien compréhensible avec l’inertie de toute cette masse, mais dès la remise des gaz, le système commence son travail et la voiture reste parfaitement calée sur sa trajectoire. Lors des enchainements de virage, cette paresse apparaît plus évidente, et requiert de calmer le jeu. Les freins ont rempli leur travail sans histoire, les critiques sur cet aspect ne s’appliquent pas à cette catégorie.

   

En conclusion, une voiture au look novateur et au confort exemplaire. Comme indiqué, le catalogue d’options devrait être mis à contribution en ce qui me concerne pour améliorer l’intérieur (surtout le cuir), ainsi que pour l’Adaptative Drive nécessaire à mes yeux. Le comportement neutre, avec une prise de roulis minimale en fait tout de même une voiture intéressante à conduire, mais son inertie et sa taille restent bien présentes. Nouvel acronyme SAC donc pour qualifier ce X6, au moins pour la suite BMW ne devrait pas avoir à en changer, si la segmentation à outrance passe encore par là, il s’agira forcément d’un Sport Activity Cabriolet !

Prix et principales options (CHF)

X6 xDrive35i 89’600.-
X6 xDrive50i 112’100.-
X6 xDrive30d 87’700.-
X6 xDrive35d 92’100.-
Peinture métallisée 1’260.-
Adaptative Drive 4’950.-
Pack Sport 3’910.-
Toit ouvrant 1’870.-
Tableau de bord recouvert de cuir 3’020.-
Cuir “Nevada” 3’810.-
Cuir “Nappa” 5’120.-
Système de navigation Professional 3’630.-
Système HiFi Professional 1’940.-
Interface USB audio 450.-
Changeur 6 CD 650.-
Système DVD à l’arrière 2’930.-

Face à la concurrence

 

BMW X6 Mercedes ML350 Porsche Cayenne Audi Q7
Moteur cyl., 2979 cm3, bi-Turbo 6 cyl., 3498 cm3 6 cyl., 3598 cm3 6 cyl., 3597 cm3
Transmission 4×4 4×4 4×4 4×4
Boite de vitesse 6 , automatique 7, automatique 6 , automatique 6 , automatique
RPP (kg/ch) 7.29 7.85 7.48 7 .88
Poids à vide (constr.) 2232 (2145 kg) (2135 kg) (2170 kg) (2205 kg)
Puissance (ch/régime) 306 / 5800 272 / 6000 29 0 / 280 / 6200
Couple max (Nm/régime) 400 / 1300- 5000 350 / 2400- 5000 385 / 3000 3 60 / 2500 – 5000
0-100 km/h 6.7 sec 8.4 sec 8.5 sec 8.5 sec
Vitesse max. 240 km/h 225 km/h 227 km/h 225 km/h
Conso. mixte (constr.) 17 .4 (11.1) (11.4 – 12) (12.9) (12.7)
Emissions de CO2 (g/km) 259 266 – 281 310 303
Pneumatique 255/50 R19 23 5/65 R1 7 235/65 R17 23 5/60 R18
Prix de base (CHF) 89 ’600.- 84’900.- 79 ’900.- 78 ’950.-
Prix de base (EUR) env. 65’9 00.- 56 ‘350.- 54 ’261.- 54 ’600.-

Nos remerciements à BMW Suisse pour le prêt de cette voiture de test.

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