Re: Talon-pointe, double débrayage et rev matching.
Publié : 05 janv. 2015 21:57
Précisément, c'est fun de double débrayer! En effet, ca apporte le plaisir de comprendre ce qu'il se passe dans sa boite, de le maitriser et de gagner du temps et de la sécurité tout en réduisant ses couts de maintenance. Dans la mesure où l'on cherche à améliorer son pilotage (ca reste tout de même une des motivations quand on tourne sur circuit), quelle raison il y aurait il de s'en passer si ce n'est d'essayer de justifier ses erreurs passées d'avoir fait un truc qu'on pensait bien et qui ne l'était en fait pas?
Et oui, plein de gens essaient de répliquer ce qu'ils ont entendu à l'oreille en mettant seulement le coup de gaz sans l'embrayage qui va avec voire même pire, en mettant aussi le coup de gaz à la montée. Je le sais, j'ai commencé comme ca et j'étais convaincu de l'apport de ma technique ... jusqu'à ce qu'on m'apprenne à faire la vraie manipulation et là d'un coup, j'ai pu voir ce que ca changeait Le fait que plein de monde fasse mal n'en fait pas pour autant une pratique qui a du sens. Ca résout une petite partie du problème mais pas tout le problème. Le rev match sert à 2 choses: résoudre également cette petite partie du problème sans changer la manière de conduire + faire plaisir aux oreilles. Ca ne bousille pas plus les synchros que sans rev match, mais ca ne donne pas l'amélioration d'un vrai double débrayage. A noter que pour des raisons de sécurité (neuneus en chaussures de ski qui essaient de conduire par exemple), les constructeurs ont tendance à écarter les pédales de frein et accélérateur ce qui rend difficile la pratique du talon point/double débrayage sans modifier le pédalier. Perso, moi je les modifie: sur les 911, le décale la pédale de 5 cms vers le frein, sur les autres, je tords l'accélérateur voire parfois le règle plus haut afin de bien tomber où il faut. Sur certaines auto précédentes, il m'est arrivé de jouer aussi avec des surpédales de forme différentes.
A noter que la technique que tu pratiques serait problématique sur des autos comme des Caterham avec une première longue et les 5 rapports suivants close ratio (sur la mienne, tu prends 100 et 1 et t'as quelque chose comme 20 km/h entre chacun des rapports suivants) car tu passerais ta vie à tricoter. Par ailleurs déstabiliser une auto avec un train AR rustique (essieu De Dion) en relachant puis reprenant les freins alors que l'auto est légère et sans ABS et freine très court du fait de son faible poids, ce serait assez risqué. Idem sur une voiture de rallye avec pont court qui dépasse rarement les 150 km/h dans les petites classes. La 911 est relativement de bonne composition avec ce genre de pratiques car son train AR est bien chargé et le facteur limitant est plus l'inscription du train AV en entrée de virage. La Corvette pardonne elle du fait de son faible nombre de changement de rapports car moteur plein, comme les 911 aussi d'ailleurs. Mais tu serais vite gêné par ta pratique sur une Ferrari à l'ancienne (moteur pointu et boite dure) ou toute auto à la courbe de puissance assez pointue qui impose de fréquents changements de vitesse pour rester dans la zone d'exploitation du moteur. Maintenant, et c'est logique, tu t'es naturellement tourné vers des autos convenant à ta technique. Mais là encore, si c'est une tendance naturelle, elle ne tend pas à t'apprendre à mieux piloter. Quand je fais du kart avec mon club, les kartings sont testés tous les mois et leur limiteur réglé de manière à ce que tous les karts soient dans le même dixième au tour. Au début, j'avais des temps très différents selon que leur comportement correspondait ou non à mon pilotage et quand je tombais sur un qui ne me convenait pas, je le rendais en disant qu'il n'allait pas. Les gars du circuit allaient faire un tour et sortaient exactement le même temps qu'avec les autres. Et c'est là que j'ai compris qu el problème, c'était pas le kart, mais la fameuse liaison VSP (Volant Siège Pédales)= moi. Je me suis forcé à rouler avec ces karts et au final j'ai découvert le grand plaisir de savoir tirer le parti de tous les réglages possibles, même ceux que je n'aimais pas à l'origine car au dela de ma zone de confort. Y'a un bouquin dont le titre est "Etre heureux n'est pas confortable". Je pense qu'avoir un max de plaisir au volant n'est pas confortable. Il faut se forcer à se sortir de sa zone de confort et c'est là qu'on prend un max de plaisir. Je me rappelle de ma Vmax, celle du Joe Bar Team. Le truc totalement inconduisible mais un de mes plus grands souvenirs car il fallait mouiller le blouson pour en tirer quelque chose. Y'a très peu de mauvaises autos mais surtout bcp de mauvais pilotes. Donc oui, indubitablement, tu sors des temps très respectables et je ne doute pas que tu prends du plaisir. Mais essaie juste d'aller jusqu'au bout - il ne te manque pas grand chose -, de te mettre dans l'inconfort quelques mois, et alors tu verras ton plaisir décuplé et ta perf faire des progrès, même si ces progrès ne seront pas fulgurants car tu es sur une auto qui masque bien ta carence.
Et oui, plein de gens essaient de répliquer ce qu'ils ont entendu à l'oreille en mettant seulement le coup de gaz sans l'embrayage qui va avec voire même pire, en mettant aussi le coup de gaz à la montée. Je le sais, j'ai commencé comme ca et j'étais convaincu de l'apport de ma technique ... jusqu'à ce qu'on m'apprenne à faire la vraie manipulation et là d'un coup, j'ai pu voir ce que ca changeait Le fait que plein de monde fasse mal n'en fait pas pour autant une pratique qui a du sens. Ca résout une petite partie du problème mais pas tout le problème. Le rev match sert à 2 choses: résoudre également cette petite partie du problème sans changer la manière de conduire + faire plaisir aux oreilles. Ca ne bousille pas plus les synchros que sans rev match, mais ca ne donne pas l'amélioration d'un vrai double débrayage. A noter que pour des raisons de sécurité (neuneus en chaussures de ski qui essaient de conduire par exemple), les constructeurs ont tendance à écarter les pédales de frein et accélérateur ce qui rend difficile la pratique du talon point/double débrayage sans modifier le pédalier. Perso, moi je les modifie: sur les 911, le décale la pédale de 5 cms vers le frein, sur les autres, je tords l'accélérateur voire parfois le règle plus haut afin de bien tomber où il faut. Sur certaines auto précédentes, il m'est arrivé de jouer aussi avec des surpédales de forme différentes.
A noter que la technique que tu pratiques serait problématique sur des autos comme des Caterham avec une première longue et les 5 rapports suivants close ratio (sur la mienne, tu prends 100 et 1 et t'as quelque chose comme 20 km/h entre chacun des rapports suivants) car tu passerais ta vie à tricoter. Par ailleurs déstabiliser une auto avec un train AR rustique (essieu De Dion) en relachant puis reprenant les freins alors que l'auto est légère et sans ABS et freine très court du fait de son faible poids, ce serait assez risqué. Idem sur une voiture de rallye avec pont court qui dépasse rarement les 150 km/h dans les petites classes. La 911 est relativement de bonne composition avec ce genre de pratiques car son train AR est bien chargé et le facteur limitant est plus l'inscription du train AV en entrée de virage. La Corvette pardonne elle du fait de son faible nombre de changement de rapports car moteur plein, comme les 911 aussi d'ailleurs. Mais tu serais vite gêné par ta pratique sur une Ferrari à l'ancienne (moteur pointu et boite dure) ou toute auto à la courbe de puissance assez pointue qui impose de fréquents changements de vitesse pour rester dans la zone d'exploitation du moteur. Maintenant, et c'est logique, tu t'es naturellement tourné vers des autos convenant à ta technique. Mais là encore, si c'est une tendance naturelle, elle ne tend pas à t'apprendre à mieux piloter. Quand je fais du kart avec mon club, les kartings sont testés tous les mois et leur limiteur réglé de manière à ce que tous les karts soient dans le même dixième au tour. Au début, j'avais des temps très différents selon que leur comportement correspondait ou non à mon pilotage et quand je tombais sur un qui ne me convenait pas, je le rendais en disant qu'il n'allait pas. Les gars du circuit allaient faire un tour et sortaient exactement le même temps qu'avec les autres. Et c'est là que j'ai compris qu el problème, c'était pas le kart, mais la fameuse liaison VSP (Volant Siège Pédales)= moi. Je me suis forcé à rouler avec ces karts et au final j'ai découvert le grand plaisir de savoir tirer le parti de tous les réglages possibles, même ceux que je n'aimais pas à l'origine car au dela de ma zone de confort. Y'a un bouquin dont le titre est "Etre heureux n'est pas confortable". Je pense qu'avoir un max de plaisir au volant n'est pas confortable. Il faut se forcer à se sortir de sa zone de confort et c'est là qu'on prend un max de plaisir. Je me rappelle de ma Vmax, celle du Joe Bar Team. Le truc totalement inconduisible mais un de mes plus grands souvenirs car il fallait mouiller le blouson pour en tirer quelque chose. Y'a très peu de mauvaises autos mais surtout bcp de mauvais pilotes. Donc oui, indubitablement, tu sors des temps très respectables et je ne doute pas que tu prends du plaisir. Mais essaie juste d'aller jusqu'au bout - il ne te manque pas grand chose -, de te mettre dans l'inconfort quelques mois, et alors tu verras ton plaisir décuplé et ta perf faire des progrès, même si ces progrès ne seront pas fulgurants car tu es sur une auto qui masque bien ta carence.