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Re: Présidentielles américaines: des dollars et des bouseux.

Publié : 27 oct. 2019 16:59
par ze_shark
Un peu léger de la part du Monde. Ca frise même la désinformation.

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Il est crucial de préciser que l'UE, le FMI et les américains réclaimaient tous de concert le départ de Chokin comme condition à l'aide à l'Ukraine.
Le présenter ainsi laisse à penser que Biden manoeuvrait pour faire virer un procureur gênant pour son fils.

Re: Présidentielles américaines: des dollars et des bouseux.

Publié : 31 oct. 2019 15:12
par Yvan
:mrgreen:

Anatomie de la twitto présidence

Publié : 03 nov. 2019 19:14
par ze_shark
How Trump Reshaped the Presidency in Over 11,000 Tweets https://nyti.ms/32aaAbV

Plus de 11000 tweets en 2 ans, 287 jours, 1 heure et 27 minutes.

Re: Présidentielles américaines: des dollars et des bouseux.

Publié : 09 nov. 2019 09:29
par Tom63

Bloomberg

Publié : 09 nov. 2019 18:28
par ze_shark
Ce qui montre bien les craintes que Biden périclite. L'Iowa se profile comme un match à 4 entre Biden, Buttigieg, Sanders et Warren, avec Buttigieg qui monte en puissance et dispose d'une organisation solide sur le terrain, en alternative centriste à Warren et Sandera.

Pour Bloomberg, c'est dèjà trop tard pour l'Iowa, le New Hampshire, la Caroline du Sud et le Nevada pour monter une organisation de terrain.

Pour l'instant, il s'achète la possibilité d'être candidat sans être exclu de l'Alabama, mais je reste dubitatif qu'il se lance, et encore plus qu'il réussisse dans cette primaire. Trop de casserolles de ses années comme maire de NY pour un parti qui a beaucoup changé.

Le calendrier de la primaire

Publié : 10 nov. 2019 20:49
par ze_shark
Un condensé du calendrier et des étapes qui vont compter:

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Grand cas est fait des quatre premières primaires de février, Iowa, New Hampshire, Carolline du Sud, Nevada, car elles vont façonner la narrarive des gagnants et perdants, mais le nombre de délégués en jeu est presque négligeable. Les seuls enjeux sont la narrative des médias et les dons qui vont permettre aux campagnes de se payer de gros budgets de pub TV pour les media markets chers du super Tuesday.

Mathématiquement, un Bloomberg peut sans autre faire l'impasse sur février, et se poser en alternative à Biden si celui-ci périclite et laisse le champ libre aux deux gauchistes (Sanders et Warren) qui donnent les chocottes à certains (dont je fais partie). Bloomberg peut se payer un media blitz pour le Super Tuesday sans avoir à lever le petit doigt, en les finançant de sa poche.

Même si ça fonctionne, ça reste problématique pour la suite: qui a le plus de légitimité ? Celui/celle qui gagne avec des donations de 27$ en moyenne, ou celui qui lâche plusieurs centaines de millions pour acheter une élection ?

Le premier jour

Publié : 14 nov. 2019 07:07
par ze_shark
Première journée de témoignages publics hier dans l'enquête sur la destitution de Trump.
Le but est didactique: expliquer à l'opinion publique ce que Trump a fait, et pourquoi ça justifie une destitution.
Les témoins ont déjà été entendus, et le PV de leurs témoignages ont déjà été rendus publics, donc la seule nouveauté est sensée être l'impact télévisuel, l'opinion que le public peut se faire sur le sérieux des témoins.

Il y a cependant eu une surprise, un nouvel élément.
La défense des républicains louvoie depuis quelques semaines entre
a) pas de quid pro quo (donc pas d'abus de pouvoir ou de corruption passive/active)
b) quid pro quo jamais réalisé (c'est le cas de la tentative de braquage ou meurtre, pas besoin d'avoir réussi pour être condamnable)
c) rien de plus normal qu'un quid pro quo dans l'exercice du pouvoir, avec la variante de minimisation (peu recommandable mais pas si grâve non plus)
Il est bien évident que tenir une ligne contredit l'autre, mais les républicains ne sont pas à une contradiction près.

Une quatrième ligne, ultime, est: activités coupables mais vous ne pouvez pas prouver que le président était à la manoeuvre.
Depuis hier, cette quatrième ligne de défense ne tient plus car un nouveau témoin affirme qu'il a entendu Trump demander confirmation que les Ukrainiens étaient désormais prêts à entreprendre les investigations (sur le fils de Joe Biden et sur la théorie conspirationniste que ce ne sont pas les russes mais les ukrainiens qui ont hacké le parti démocrate pendant l'élection 2016).

Le seul paramètre critique est l'évolution de l'opinion publique, et surtout de l'opinion publique dans les états où des sénateurs républicains sont candidats à leur réélection en 2020 et en posture difficile. Ce sont eux qui constituent le maillon faible dans le procès au Sénat car, entre sauver leurs miches ou défendre Trump, ils choisiront la survie.

Ces sénateurs/trices sont:
Susan Collins, Maine
Cory Gardner, Colorado
Thom Tillis, Caroline du Nord
Joni Ernst, Iowa
Martha McSally, Arizona

Il en faudrait bien plus (15 de plus pour arrive à 20, soit une majorité des 2/3 avec les voix démocrates) pour que Trump soit condamné, mais comme avec tout barrage, l'implosion commence par la proverbiale brèche.

Les témoignages publics vont continuer à se succéder, tous les deux jours, et il faudra au moins deux semaines pour voir si une tranche au centre de l'échiquier politique trouve les diplomates et militaires sérieux et crédibles, et réalise que ce que Trump a fait est politiquement condamnable. Au final, comme dans la plupart des élections, ce sont 10% d'ambivalents au centre qui détermine l'issue des processus politiques.

Impeachment digest

Publié : 16 nov. 2019 07:28
par ze_shark
Deuxième journée de témoignages publics avec Marie Yovanovitch, ambassadrice avec 33 ans d'expérience, virée sommairement par Trump parce qu'elle ne collaborait pas avec les manigances de Rudy Giuliani et sa clique. Rien de nouveau factuellement, mais l'image parfaite la fonctionnaire digne et compétente écrasée sans vergogne par un président poursuivant un agenda personnel.

Et Trump, forcément, live-tweete le témoignage, ce amène le chairman, Adam Schiff, à interrompre le témoignage en direct pour demander à l'intéressée un commentaire sur le twit suivant:



L'après-midi, David Holmes, employé du département d'état, a témoigné à huis clos et décrit la scène suivante surréaliste:
- le lendemain du fameux coup de fil où Trump explique au président Zelensky qu'il n'aura pas son aide militaire et son meeting à la Maison Blanche si il ne déclare pas publiquement une enquête sur Joe Biden, il accompagne avec deux autres staffers Gordon Sondland, l'ambassadeur-donneur (1m$ pour l'inauguration de Trump) de l'administration pour l'UE. Ils sont à Kyiv, Sondland vient de rencontrer Zelensky et veut aller bouffer
- ils s'installent en terrasse d'un restaurant et Sondland appelle la Maison Blanche avec son smartphone, est connecté à Trump que les autres convives peuvent entendre brailler au téléphone
- et Trump demande confirmation que Zelensky va bien entamer les investigations contre Biden requises par Trump

Le pieds nickelé, en goguette à Kyiv, discutant à la terrasse d'un resto sur ligne non sécurisée de leur petit complot malin pour faire d'une pierre deux coups:
- écorner l'adversaire politique que Trump redoute le plus pour sa réélection
- amplifier une théorie conspirationniste qui dédouane les russes de leur ingérance dans l'élection de 2016

Si ils communiquent ainsi, imaginez ce que les russes, les chinois, les israéliens, les turcs sans doute et tous les autres services de renseignement, ont déjà dans leur dossier Trump. Nixon avait ses enregistrements, Trump fait nettement plus fort.

Ca continue la semaine prochaine.

Donald pas empêché d'être loquace

Publié : 23 nov. 2019 09:13
par ze_shark
Même sur Fox & Friends, ils ne savent plus quoi faire lorsqu'il appelle le matin:



Semaine désastreuse dans la substance mais probablement sans conséquence politique.
Défilé de témoins accablants mardi, mecredi et jeudi qui lient directement Trump à la coercion du président ukrainien, démontrent qu'il y a eu manoeuvre sur plusieurs mois pour forcer les ukrainiens à annoncer une enquête sur Biden (l'interview sur CNN était bookée), et que Trump la dirigeait.
Des témoins éloquents, experts dans leur domaine, le seul clown étant Gordon Sondland, l'ambassadeur auprès de l'UE nommé par ... Trump lui-même.

La défense des républicains s'est réduite à peau de chagrin. L'aide militaire a finalement été fournie avec deux mois de retard, la déclaration de Zelinsky n'a pas eu lieu ... parce que le lanceur d'alerte est intervenu avant et les a forcé à battre en retraite. La tentative d'un crime n'est pas innocente parce qu'elle a échoué, c'est aussi simple que ça.

La critique la plus cinglante est venue de Fiona Hill, experte sur la Russie au National Security Council, au sujet des théories conspirationnistes des républicains:



Malgré l'accumulation de preuve accablantes, et des témoignages forts, l'opinion publique reste scotchée à 45/45, avec une érosion du camp pro impeachment. Difficile de voir comment les sénateurs républicains prendraient le risque d'aller contre leur camp.

Reste un point fondamental: si Trump s'en tire et que la pratique d'échanger des actions exécutives contre des faveurs politiques est légitimisée:
- est-ce que Trump ou un de ses successeurs va être plus ou moins enclin à agir de la sorte et mettre le pouvoir considérable de la présidence au service d'intérêts particuliers
- comment vont réagir les puissances étrangères et leurs services de renseignement en concluant que les actions de politique étrangère du président peuvent être influencées par des opérations sur ses opposants politiques ?

Pendant ce temps, la primaire démocrate

Publié : 23 nov. 2019 17:48
par ze_shark
Débat ce mercredi à Atlanta, dix personnes sur la scène. Largement occulté par les auditions de témoins sur l'impeachment.

Et une illustration pénible du problème Biden:



Ce n'était pas la fin, c'était le tout début.
Plus tard, une gaffe énorme au sujet de la violence contre les femmes, avec à nouveau, un discours qui frise l'incohérence:



77 ans, il faut accepter que, selon les individus, certaines choses ne fonctionnent plus à la même cadence qu'à 57 ou 67.

Buttigieg est maintenant largement en tête en Iowa et le New Hampshire prend le même chemin. Son support parmi les minorités noires et latino est par contre largement déficient, et ça sera crucial pour la suite.

Re: Présidentielles américaines: des dollars et des bouseux.

Publié : 25 nov. 2019 07:46
par Tom63

Bloomberg

Publié : 25 nov. 2019 07:58
par ze_shark

Re: Présidentielles américaines: des dollars et des bouseux.

Publié : 28 nov. 2019 20:13
par Tom63
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Re: Présidentielles américaines: des dollars et des bouseux.

Publié : 28 nov. 2019 21:10
par Mutorcs
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Impeachment news

Publié : 30 nov. 2019 10:27
par ze_shark
Les premiers sondages post-auditions sont sortis et ont renforcé l'opinion publique contre Trump:

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Ce n'est cependant pas un raz-de-marée, l'évolution est claire, mais sans doute insuffisante pour changer la dynamique au Sénat. Dans une démocratie 49/51, un écart de 10 points est un gros trou.

Prochaine étape: remise du rapport de l'intelligence committee au Judiciare Committee chargé de rédiger les chefs d'inculpation. Le scénario qui tient la corde est un vote de la chambre avant Noël pour l'impeachment, suivi d'un procès au Sénat en Janvier. Détail d'importance: la présence des Sénateurs est o-bli-ga-toire, 6 jours par semaine. Donc les six Sénateurs en lice pour la primaire démocrate (Sanders, Warren, Booker, Harris, Klobuchar, Bennett) ne pourraient pas faire campagne pendant ce temps.

L'actualité judiciaire parallèle pourrait amener des rebondissements:
- un juge fédéral a rejeté sèchement la revendication d'immunité absolue de l'administration Trump utilisée comme prétexte pour empêcher des membres clé de l'administration de témoigner, au défi des citations à comparaitre. Trump a fait appel, donc le processus judiciaire poursuit son chemin.
- les actions concernant la mise à disposition de la justice des déclarations d'impôts de Trump continuent également

Un retournement des républicains contre Trump reste l'issue la moins probable. Mais une chose semble établie, les auditions de témoins ont eu l'effet escompté sur l'opinion publique en général. L'élection présidentielle ne se déroulant pas au suffrage universel, la question reste de savoir quel effet ils auront eu dans les 6 états clef pour l'élection: Floride, Pennsylvanie, Wisconsin, Arizona, Caroline du Nord, Michigan.

Avoir 1 million d'électeurs en plus en Californie ne changera rien au résultat de l'élection.