Présidentielles américaines: des dollars et des bouseux.
Publié : 01 nov. 2007 05:51
C'est dans un an, mais les primaires commencent dans 3 mois et la couverture médiatique est absolument acharnée. Fascinant à observer localement pour un political junkie, les perversions du système sont invraisemblables, sans aucun signe de changement dans le futur.
La pub politique à la télévision représente la mort de la démocratie, l'institutionalisation du trafic d'influences (aussi appellé lobbyisme), reléguant les amitiés de Sarkozy dans les grands groupes de médias français au rang d'aimables gamineries. Les montants en jeu dépassent le concevable: plus de 3 milliards de dollars seront dépensés en pub politique télévisée pour cette élection. La récolte de contributions est le nerf de la guerre, le cash disponible dans l'escarcelle des candidats un baromètre presque plus impoortants que les sondages.
Le calendrier des primaires (où démocrates et républicains choisiront respectivement leur candidat) fait que des états secondaires voire microscopiques prennent une importance prédominante de part le fait qu'ils sont les premiers à voter. A savoir, l'indéboulonable New Hampshire, un microbe de 1.3 millions d'habitants, et l'Iowa, à peine plus grand avec 3 millions d'habitants (soit 1%), concentrent l'essentiel des efforts de campagne, tant en présence physique qu'en dépenses de TV. La Californie, dix fois plus grand avec 36 millions d'habitants, n'est courtisée que pour sa trésorerie latente, mais aucun effort de campagne, même mininal, n'y est consenti. Les dés seront alors déjà jetés pour le choix des gladiateurs, et la Californie est acquise au camp démocrate, donc inintéressante. Imaginez les élections fédérales suisses décidées entièrement par le bon peuple Schaffousois, c'est proportionellement comparable.
Le système électoral n'est pas basé sur le suffrage universel comme la présidentielle française, mais sur un scrutin majoritaire, état par état. Si 51% des votants se prononcent pour X dans un état, le 100% des voix de cet état dans le collège électoral sont attribuées au candidat X.
L'intérêt se reporte donc sur les "swing states", les états en balance qui, de mandat en mandat, passent d'un camp à l'autre. Les plus grands états étant rivés à leurs positions, l'élection se décide sur une minorité d'états secondaires (la Floride étant une exception depuis le duel Bush/Gore de 2000), où des red necks décident du futur du pays. L'argent des poids lours économiques est dépensé pour convaincre d'aimables paysans du mid west de voter au centre gauche ou à l'extrême droite.
Les campagnes sont de véritables machines de guerre, la sophistication et l'incisivité des médias ne sont pas en reste. Les méthodes de focus group incluent désormais des mesures en temps réel permettant d'analyser la réaction des électeurs à une réponse, une moue, une hésitation ou un regard.
Les débats démocrates sont infantiles, tant les attaques désespérées d'Edwards et d'Obama pour déboulonner Hillary Clinton manquent de conviction. Du côté républicain, on nage en plein surréalisme, avec une surenchère pour s'attirer les faveurs des extrèmes de l'extrème, notamment ceux qu'ont appelle pudiquement les "conservateurs sociaux", des bigots arcboutés à un concept de société victorien, avec l'interdiction de l'avortement et le créationisme en tête des sujets de préoccupation.
Fascinant et effrayant quand on intègre l'impact que le (ou la) futur(e) président(e) aura sur des sujets d'importance mondiale, le proche orient, le réchauffement climatique et la santé de la plus grande économie mondiale.
Mon pronostic ? Clinton contre Giuliani, victoire Clinton.
Côté démocrates, il y a d'autres candidats de réelle valeur comme Joe Biden, mais ils n'ont rigoureusement aucune chance. Côté républicain, Romney est une girouette et les américains détestent ça, Fred Thompson un bouffon, McCain se fait vieux et ils sont tous plombés par l'héritage Bush-Cheney. Le réelle suspense est plus dans le choix des vice-présidents.
La pub politique à la télévision représente la mort de la démocratie, l'institutionalisation du trafic d'influences (aussi appellé lobbyisme), reléguant les amitiés de Sarkozy dans les grands groupes de médias français au rang d'aimables gamineries. Les montants en jeu dépassent le concevable: plus de 3 milliards de dollars seront dépensés en pub politique télévisée pour cette élection. La récolte de contributions est le nerf de la guerre, le cash disponible dans l'escarcelle des candidats un baromètre presque plus impoortants que les sondages.
Le calendrier des primaires (où démocrates et républicains choisiront respectivement leur candidat) fait que des états secondaires voire microscopiques prennent une importance prédominante de part le fait qu'ils sont les premiers à voter. A savoir, l'indéboulonable New Hampshire, un microbe de 1.3 millions d'habitants, et l'Iowa, à peine plus grand avec 3 millions d'habitants (soit 1%), concentrent l'essentiel des efforts de campagne, tant en présence physique qu'en dépenses de TV. La Californie, dix fois plus grand avec 36 millions d'habitants, n'est courtisée que pour sa trésorerie latente, mais aucun effort de campagne, même mininal, n'y est consenti. Les dés seront alors déjà jetés pour le choix des gladiateurs, et la Californie est acquise au camp démocrate, donc inintéressante. Imaginez les élections fédérales suisses décidées entièrement par le bon peuple Schaffousois, c'est proportionellement comparable.
Le système électoral n'est pas basé sur le suffrage universel comme la présidentielle française, mais sur un scrutin majoritaire, état par état. Si 51% des votants se prononcent pour X dans un état, le 100% des voix de cet état dans le collège électoral sont attribuées au candidat X.
L'intérêt se reporte donc sur les "swing states", les états en balance qui, de mandat en mandat, passent d'un camp à l'autre. Les plus grands états étant rivés à leurs positions, l'élection se décide sur une minorité d'états secondaires (la Floride étant une exception depuis le duel Bush/Gore de 2000), où des red necks décident du futur du pays. L'argent des poids lours économiques est dépensé pour convaincre d'aimables paysans du mid west de voter au centre gauche ou à l'extrême droite.
Les campagnes sont de véritables machines de guerre, la sophistication et l'incisivité des médias ne sont pas en reste. Les méthodes de focus group incluent désormais des mesures en temps réel permettant d'analyser la réaction des électeurs à une réponse, une moue, une hésitation ou un regard.
Les débats démocrates sont infantiles, tant les attaques désespérées d'Edwards et d'Obama pour déboulonner Hillary Clinton manquent de conviction. Du côté républicain, on nage en plein surréalisme, avec une surenchère pour s'attirer les faveurs des extrèmes de l'extrème, notamment ceux qu'ont appelle pudiquement les "conservateurs sociaux", des bigots arcboutés à un concept de société victorien, avec l'interdiction de l'avortement et le créationisme en tête des sujets de préoccupation.
Fascinant et effrayant quand on intègre l'impact que le (ou la) futur(e) président(e) aura sur des sujets d'importance mondiale, le proche orient, le réchauffement climatique et la santé de la plus grande économie mondiale.
Mon pronostic ? Clinton contre Giuliani, victoire Clinton.
Côté démocrates, il y a d'autres candidats de réelle valeur comme Joe Biden, mais ils n'ont rigoureusement aucune chance. Côté républicain, Romney est une girouette et les américains détestent ça, Fred Thompson un bouffon, McCain se fait vieux et ils sont tous plombés par l'héritage Bush-Cheney. Le réelle suspense est plus dans le choix des vice-présidents.