Philippe47 a écrit : ↑24 avr. 2018 20:37
A Lausanne c'est juste incompréhensible:
- des Roms tous les 100 mètres alors que la mendicité est interdite,
- des dealers de drogue, présents du matin au soir, au pied de l'administration communale à Chauderon,
- les kékés d'Ouchy et de la rue Centrale sont toujours les mêmes et continuent leur cirque en toute impunité depuis des années
Et c'est pas prêt de changer vu l'angélisme de la majorité politique au Conseil communal et à la Municipalité!
La mendicité était interdite pendant longtemps à Lausanne. Ensuite, la majorité politique lausannoise a abrogé cette interdiction. Dès lors, la mendicité s'est rapidement répandue. Elle est généralement de fait de personnes externes à la ville, la plupart du temps des Roms. En septembre 2016, le Grand Conseil du canton de Vaud (législatif) a adopté une loi interdisant la mendicité (amende de 50 à 100.- pour celui qui mendie, et jusqu'à 2'000.- pour celui qui envoie des mineurs mendier ou organise un réseau). Huit mendiants suisses et Roms et quelques personnalité politiques ont recouru à la Cour constitutionnelle vaudoise contre cette loi; leur recours a été rejeté. Ces recourants ont ensuite recouru au Tribunal fédéral, qui a ordonné l'effet suspensif en attendant droit connu (ce qui signifie que la loi n'est pas applicable en attendant le cas échéant une décision dudit Tribunal rejetant le recours et confirmant la loi); le Tribunal fédéral n'a pas encore rendu son jugement. En attendant, la mendicité n'est pas interdite, ni à Lausanne, ni dans le canton de Vaud en général. Ceci dit, il est semble-t-il déjà interdit de faire mendier des enfants ou de se faire accompagner par eux pour mendier, mais apparemment plutôt pour des raisons de protection de la jeunesse. Quoi qu'il en soit, il faut une autorisation pour occuper l'espace public; celui qui souhaite faire de la musique, vendre des marchandises ou mettre une terrasse devant son bistrot sur le domaine public, par exemple, doit demander une autorisation et payer une taxe au préalable. Je ne pense pas que les mendiants qui occupent les mêmes endroits des trottoirs et places lausannoises à longueur d'année, et qui pratiquent la mendicité à titre pour ainsi dire professionnel, soient au bénéfice d'une autorisation et paient une taxe. Mais il ne suffit pas d'avoir une base légale, il faut également les moyens et la volonté de l'appliquer. Finalement, je ne pense pas que la mendicité, quoi qu'on puisse en penser (on peut -ou pas- trouver que cela nuit à l'image de la ville, surtout auprès des touristes, trouver que cela nuit aux commerces, trouver la confrontation avec les mendiants désagréable pour diverses raisons, trouver injuste qu'ils occupent l'espace public sans autorisation ni taxe, soupçonner que ces gens sont peut-être exploités par d'autres qui les placent là, etc), soit le problème numéro un de Lausanne; ce n'est en tous les cas pas un problème de sécurité publique.
Pour les dealers de drogue, il en va à mon sens très différemment. Les dealers commettent par définition des infractions pénales. Ils font pourtant leurs affaires en pleine ville, souvent sans être beaucoup inquiétés. Il s'agit là d'un problème selon moi important. Je ne pense pas que les dealers représentent un problème de sécurité au sens strict du terme, car ils ont plutôt intérêt à faire profil bas et à ne pas s'attirer des ennuis inutiles; les clients des dealers, s'ils sont marginaux (ce qui n'est apparemment de loin pas toujours le cas, surtout pour les drogues "à la mode"), peuvent en revanche provoquer des problèmes de sécurité s'ils se procurent de l'argent en commettant des infractions (vols, brigandages, agressions, cambriolages). Mais les dealers sont un problème de santé publique, en vendant des produits néfastes pour la santé des gens et qui engendrent des coûts importants à la charge de la société (rappelons que les stupéfiants ne sont pas proscrits par le Code pénal, mais par la loi sur le stupéfiants, qui fait elle-même partie de la législation sur la santé). Les moyens de la police sont ce qu'ils sont. Je ne pense pas qu'elle est en mesure d'éradiquer le trafic de stupéfiant, même si la volonté politique y était. En outre, lorsque la police fait son travail, elle est souvent critiquée (certes, sans doute pas par la majorité silencieuse). Récemment, au cours d'une opération de routine dans les rues de Lausanne, elle a poursuivi à pied un dealer, l'a rattrapé, plaqué au sol et menotté. Il avait des boulettes de cocaïne sur lui. Le dealer est décédé. Une enquête a bien entendu été ouverte. Elle dira si les policiers ont ou non commis une faute. Mais sans attendre les résultats de l'enquête, des "bonnes âmes" et certains politiciens s'en sont pris à la police, l'accusant de tous les maux, dont celui d'être "raciste"... Une chose est sûre, je ne voudrais pas faire le travail des policiers, qui est difficile, dur et dangereux à plus d'un titre. A mon sens, la police mérite notre reconnaissance lorsqu'elle agit dans ce domaine délicat; bien entendu, elle n'est pas affranchie des lois, et ne peut pas faire n'importe quoi non plus. Un autre problème concernant les dealers, c'est que le "bon peuple", qui paie par ailleurs des impôts, a de la peine à comprendre pourquoi on ne le rate pas lorsqu'il dépasse de 10 minutes son temps de parcage ou lorsqu'il se fait flashé pour 1 km/h en trop (pour prendre des exemples liés à l'automobile) et qu'il n'a pas de moyen d'échapper à la sanction, alors qu'il voit en même temps journellement des gens vendre de la drogue en toute impunité. Cette situation n'est pas saine. Un danger est que cela amène des réactions dans l'urne au moment des votes qui ne sont ni sereines ni raisonnables, et que cela sape la confiance dans l'Etat.
Quant aux "kékés d'Ouchy et de la rue Centrale", il faut sans doute voir de cas en cas. La beaufitude, la nasitude, le mauvais goût et autre stupidité, de même que la "mauvaise ambiance" induite, ne sont pas répréhensibles en soi. Ce qui est répréhensible, c'est la mise en danger d'autrui par des comportements inadaptés sur la voie publique et les excès sonores de toute nature notamment. Il me semble que si les lieux et les moments des rassemblements des spécimens au comportement douteux sont connus, un oeil vigilant et le cas échéant des sanctions lors d'opérations ponctuelles ou au gré des circonstances ne sont pas un luxe, même si la police a certainement d'autres chats à fouetter.