Lyrics ou quand le maniement du verbe devient un art..

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Yvan
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Lyrics ou quand le maniement du verbe devient un art..

Message par Yvan » 29 nov. 2012 15:04

Suite à une référence faite dans un autre sujet, il m'est venu l'idée d'ouvrir un fil sur quelques perles de nos paroliers contemporains..

Démarrons avec Miss Maggie de Renaud.. Bien torché tout de même côté références.. :wink:

Femme du monde ou bien putain
Qui bien souvent êtes les mêmes
Femme normale, star ou boudin,
Femelles en tout genre je vous aime
Même à la dernière des connes,
Je veux dédier ces quelques vers
Issus de mon dégoût des hommes
Et de leur morale guerrière
Car aucune femme sur la planète
N´ s´ra jamais plus con que son frère
Ni plus fière, ni plus malhonnête
A part peut-être Madame Thatcher

Femme je t´aime parce que
Lorsque le sport devient la guerre
Y a pas de gonzesse ou si peu
Dans les hordes de supporters
Ces fanatiques, fous-furieux
Abreuvés de haines et de bières
Déifiant les crétins en bleu,
Insultant les salauds en vert
Y a pas de gonzesse hooligan,
Imbécile et meurtrière
Y´en a pas même en grande Bretagne
A part bien sûr Madame Thatcher

Femme je t´aime parce que
Une bagnole entre les pognes
Tu n´ deviens pas aussi con que
Ces pauvres tarés qui se cognent
Pour un phare un peu amoché
Ou pour un doigt tendu bien haut
Y´en a qui vont jusqu´à flinguer
Pour sauver leur autoradio
Le bras d´honneur de ces cons-là
Aucune femme n´est assez vulgaire
Pour l´employer à tour de bras
A part peut être Madame Thatcher

Femme je t´aime parce que
Tu vas pas mourir à la guerre
Parc´ que la vue d´une arme à feu
Fait pas frissonner tes ovaires
Parc´ que dans les rangs des chasseurs
Qui dégomment la tourterelle
Et occasionnellement les Beurs,
J´ai jamais vu une femelle
Pas une femme n´est assez minable
Pour astiquer un revolver
Et se sentir invulnérable
A part bien sûr Madame Thatcher

C´est pas d´un cerveau féminin
Qu´est sortie la bombe atomique
Et pas une femme n´a sur les mains
Le sang des indiens d´Amérique
Palestiniens et arméniens
Témoignent du fond de leurs tombeaux
Qu´un génocide c´est masculin
Comme un SS, un torero
Dans cette putain d´humanité
Les assassins sont tous des frères
Pas une femme pour rivaliser
A part peut être Madame Thatcher

Femme je t´aime surtout enfin
Pour ta faiblesse et pour tes yeux
Quand la force de l´homme ne tient
Que dans son flingue ou dans sa queue
Et quand viendra l´heure dernière,
L´enfer s´ra peuplé de crétins
Jouant au foot ou à la guerre,
A celui qui pisse le plus loin
Moi je me changerai en chien si je peux rester sur la Terre
Et comme réverbère quotidien
Je m´offrirai Madame Thatcher
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morg
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Re: Lyrics ou quand le maniement du verbe devient un art..

Message par morg » 29 nov. 2012 16:23

Je n'avais jamais lu les paroles, j'aime beaucoup!

Ma préférence dans le genre: Brassens. J'aurai pu coller les paroles de L'auvergnat ou du Gorille, mais j'ai une petite préférence pour la mauvaise réputation



Au village sans prétention
J'ai mauvaise réputation
Que j'me démène ou qu'j'reste coi
J'passe pour un je ne sais quoi

Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant mon chemin de petit bonhomme
Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde, médit de moi
Sauf les muets, ça va de soi

Le jour du 14 juillet
Je reste dans mon lit douillet
La musique qui marche au pas
Cela ne me regarde pas

Je ne fais pourtant de mal à personne
En n'écoutant pas le clairon qui sonne
Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
tout le monde, me montre au doigt
Sauf les manchots, ça va de soi

Quand j'croise un voleur malchanceux
Poursuivis par un cul-terreux
J'lance la patte et pourquoi le taire
Le cul-terreux s'retrouve parterre

Je ne fais pourtant de tort à personne
En laissant courrir les voleurs de pommes
Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde se rue sur moi
Sauf les culs de jatte, ça va de soi
Pas besoin d'être Jérémy
Pour d'viner le sort qui m'est promis
S'ils trouvent une corde à leur goût
Ils me la passeront au cou.

Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant les chemins qui n'mènent pas à Rome
Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde viendra me voir pendu
Sauf les aveugles, bien entendu !
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Yvan
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Re: Lyrics ou quand le maniement du verbe devient un art..

Message par Yvan » 29 nov. 2012 17:08

Tout à fait dans le style de son écriture.
Il est surprenant parfois de lire les paroles d'une chanson qui nous est connue, on y découvre d'autres subtilités...
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Pav
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Re: Lyrics ou quand le maniement du verbe devient un art..

Message par Pav » 08 déc. 2012 01:44

Ca va mal finir, ca!
17.

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blake_ch
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Re: Lyrics ou quand le maniement du verbe devient un art..

Message par blake_ch » 08 déc. 2012 11:19

Beaucoup moins profond et beaucoup plus récent, j'aime bien les paroles de "Oiseau Fâché" de Thomas Dutronc.

J'aime bien la manière dont il référence tous pleins de jeux vidéos et la réalité. Ou des phrases comme "Jeu Vidéo, Je vis des bas".

C'est bien cherché et très humoristique.

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sebdesign
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Re: Lyrics ou quand le maniement du verbe devient un art..

Message par sebdesign » 10 déc. 2012 16:11

On aime ou on aime pas mais dans l'art de jouer avec les mots, j'aime beaucoup Serge Gainsbourg 8)

Lola rastaquouère

Comment oses-tu me parler d'amour toi hein
Toi qui n'as pas connu Lola Rastaquouère
Je lui faisais le plein comme au Latécoère
Qui décolle en vibrant vers les cieux africains

Elle avait de ces yeux un vrai chat abyssin
Et ses seins deux sphères
Entre lesquelles j'abandonnais deux mois de salaire
Pour y rouler mon pauvre joint

Quand dans son sexe cyclopéen
J'enfonçais mon pieu tel l'Ulysse d'Homère
Je l'avais raide plutôt amère
C'est moi grands dieux qui n'y voyais plus rien

Dans la moiteur torride de sa croupe d'airain
On pouvait voir éclore des renoncules par-derrière
Et par devant un conifère
Me rappelait un air jamaïcain

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Yvan
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Re: Lyrics ou quand le maniement du verbe devient un art..

Message par Yvan » 10 déc. 2012 16:29

A l'opposé de la poésie d'un Cabrel ou d'un Renaud, la crudité de Joey Starr, sur un sample du Métèque de Georges Moustaki. Sincère Auto-analyse ou pur produit marqueting, Seul lui le sait.

Avec ma gueule de métèque
Ma ganache de nègre errant
Toujours aussi réfractaire à vouloir rentrer dans le rang
Avec vous je serai franc, franc au possible
Dans l’rang impossible votre morale au crible
Qu'on me déleste de mon ego
Ça me rend psycho, j'sors les crocs

Ça me rend psycho dans mon flow et là il y a plus d'idéaux
Et donc je deviens accro à la suffisance, la violence
Et là vous brave gens, ah c'en est trop
Avec ma gueule de métèque mon œil de prédateur
En phase avec son temps, j’ai poussé sans tuteur
Poussé comme une mauvaise herbe
Comme un môme croate ou serbe
Qu’on me dit que mon attitude fout la gerbe
C’est la merde, c’est la merde

Avec ma gueule de métèque rafistolée qui s'est bastonné
A qui on a tout pris tout volé si peu donné
J’ai pris des branlées par un père déserteur
Au point d’espérer qu'en enfer il y ait du bonheur
La perception atrophiée
Et c’est pas votre moralité qui m'a habillé
Parce qu’anormal est l’isolement dans lequel j'ai pu nager
Dans lequel on m'a plongé
Auquel personne n'a jamais voulu rien changer
Avec ma gueule de métèque abreuvé par la passion
Mon sacerdoce est ma mission et si récompense il y a
Mon cœur me guide au trépas
Rien est acquis j’ai toujours appris
Ca m'inquiète pas

Avec mon air aigri amer, galbé comme un fil de fer
Affûté pour la guerre j’roule pour la maison mère
Avec ma gueule j’fais belek
J'ai pas une ganache de dieu grec
Il est possible qu'on m'arrête ou par erreur qu'on m'affrète
Avec ma bouche qui a trop bu mon air obtus qui pue la rue
Cette façon d’être à raffut et en même temps d'être à la rue
Avec mes yeux tout délavés qui me donnent l'air de rêver
Avec mes rêves de délinquant
Mes coups d’sang incessants
Avec ma gueule de métèque
Héritière dune souffrance lointaine
J’veux pas finir en victime ni même finir à Fresnes
Avec son visage ses yeux verts
Tout me rapproche de ma mère
Tout m'éloigne de mon père grâce à qui j'ai ce goût amer
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Re: Lyrics ou quand le maniement du verbe devient un art..

Message par yakaz » 10 déc. 2012 23:20

Triskell d'or, Gilles Servat

J'étais encore venu mettre mon coeur à nu
Vous ne m'avez pas cru et vous m'avez fait taire
Pour me comprendre il faut pouvoir se mettre nu
Comment pourriez vous croire ce que vous n'osez faire ?

Vous sortez les fusils dès qu'un oiseau s'envole
Le ver qui rampe au sol est à votre hauteur
Vous les amateurs d'armes, les coupeurs de parole
La peur vous a fait naître avec un sécateur !

Vous devenez vous-même dans la nuit qui rassure
Car c'est par peur du jour qu'on aime l'obscurité
Qu'on fuit la vérité, qu'on choisit la censure,
Vous craignez la clarté, la clarté, LA CLARTE !

Vous confondez toujours le frère et l'adversaire,
La forme vous suffit pour condamner le fond
En regardant bouger la surface de la mer
Vous croyez la connaître jusqu'en son tréfonds

En voyant votre propre reflet dans la glace
Vous vous imaginez que vous avez vu Dieu
En croyant pourchasser votre ennemi de classe
Vous courrez après vous comme un chien mord sa queue

Vous êtes les alliés de ceux qui vous détruisent
tissez votre linceul, soyez votre fossoyeur,
Personne n'a le monopole des luttes entreprises
Si elles meurent ici, elles renaissent ailleurs

Un jour vous heurterez les carreaux comme des mouches
Vous voudrez crier contre l'indifférence
des gargouillis claqués sortiront de vos bouches
Et sur vous, en réponse, tombera le silence !

Dans la solitude, je serai muré,
J'entamerai le chant de la vie impossible
J'écrirais à midi l'amour démesuré
Je chanterai la vie pour les quelques sensibles.

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