Les tribulations d'une GT3 autour du monde
Publié : 07 nov. 2008 23:23
Ma GT3 a fait le tour du monde. Sans abus de langage.
En Février, les premiers contacts sont pris. Un déménagement n'est pas prévu avant six mois, et tant AMAG que le premier prestataire logistique me confirment que l'entreprise a tout son sens.
Vers la fin du printemps, j'entreprends le processus de sélection de la compagnie de transport. Beaucoup de prestataires n'opèrent que sur le continent nord américain, les compagnies de déménagement offrent des tarifs fantaisistes, mais quelques sociétés spécialisées dans la logistique automobile transatlantique émergent. Les frais d'envoi sont voisins, la différence et mon choix final se feront sur la base de plusieurs critères: la confiance dans l'interface avec les prestataires, certains étant singulièrement défensifs et désorganisés, la prime d'assurance, et l'existence d'un transitaire à destination.
Le trajet est sensé prendre 28 jours port à port, mais on m'avertit que le passage du container ne sera réservé qu'à partir du dépôt de la voiture, et il peut y a voir jusqu'à 3 semaines d'attente avant qu'une place se libère sur un bateau. Soit.
Je rachète début Juillet le leasing que m'avait imposé Porsche et le 31, nous prenons l'interstate 5 pour amener la voiture à Los Angeles. La température dans la vallé centrale flirte avec les 40 degrés quand la première tentacule de la mégapole californienne, la fameuse Grapevine, apparait à l'horizon. A notre hôtel à Venice Beach, le voiturier accepte de me laisser parquer la voiture moi-même, peu enclin à gérer la garde au sol catastrophique de l'auto. Tout baigne, Pacifique en tête.
Le lendemain, nous récupérons une Golf VR5 qui sent le lait caillé chez Avis puis déposons la GT3 à l'entrepôt du prestataire à proximité de Long Beach. L'endroit ne paie pas de mine, mais une Ferrari de collection est mise en caisse, un grossiste dépose une Bentley Continental GT comme s'il s'agissait d'un sac de caleçons sales à la blanchisserie, l'inspection de la voiture est méticuleuse. Etat immaculé, sauf les rebibes de plastique sous le racloir à bitume sous le bouclier avant. Selon mes calculs, je devrais récupérer l’auto à destination avant la fin Septembre. Le chemin du retour depuis Rotterdam passe par Cologne, à proximité stratégique de la Nordschleife, j’imagine déjà la photo de l’auto à Brünnchen alors que nous arpentons le boardwalk de Manhattan Beach.
Deux semaines plus tard, je planifie le dépôt de notre Prius, la GT3 n’est toujours pas partie et les grèves incessantes sur le port de Long Beach font que le container sera mis sur le train pour Houston début Septembre. Avec une traversée raccourcie de 2 semaines et une date de départ désormais annoncée pour le 16 Septembre, la voiture n'arrivera que tout début Octobre, déception relative mais fataliste.
Le 25 Août à l’aube, je monte dans la Prius et prend à nouveau la direction du sud. Le trafic est inexistant et en roulant à un petit 150 de croisière, j’arrive à Los Angeles à peine 5 heures plus tard. Même protocole, inspection de la fée hybride, je saute dans un taxi pour LAX, attrape le premier vol United pour San Francisco et suis de retour dans la baie de San Francisco à 14h00, plutôt content de moi. Fastoche, je considère sérieusement d'ajouter illico une BMW 135i à la liste, il faudra que BMW refuse de me la vendre à l'export pour mettre ce plan en berne.
La Prius ne sera pas consolidée dans le même container que la GT3, déjà chargée. Comme elle doit arriver un mois plus tard que la Porsche, je la destine au Havre, une bonne opportunité de retourner sur la côte Normande.
Le 9 Septembre, bonne nouvelle ! La GT3 est partie, une semaine plus tôt que prévu ! Quelque chose cloche cependant. En farfouillant sur le web, le bateau porte-container, le Zim Shenzhen, est au large d’Oakland, en provenance de Long Beach et vogue plein ouest pour le port de Shekou en Chine !
Stupeur, incrédulité, frustration, colère, déception, impuissance. Le transitaire a trouvé une solution « créative » : envoyer la GT3 en Chine ù elle sera transbordée sur un vaisseau à destination de l’Europe pour y arriver le 25 Octobre. Incompétence, bévue invraisemblable.
Le 19 Octobre, la Prius arrive au Havre, une semaine plus tard le container de la GT3 arrive enfin en terres bataves. En suivent des palabres administratifs, le transitaire me demande benoitement de payer une caution de 25’000€, puis, après s’être souvenu qu’il s’agit d’effets de déménagement, me demande une rallonge de quelques centaines d’euros par rapport à l’offre écrite pour le « tourist process ». Les palabres dureront jusqu’à la dernière minute pour que je finisse par payer la somme agréée au départ. A plusieurs reprises, le ton sera « c’est ça ou on garde la voiture ».
Le 2 Novembre, nous embarquons sur le vol Easyjet pour Amsterdam puis prenons le train jusqu’à un trou perdu au sud de Rotterdam où nous passons la nuit. Le lendemain matin, nous sommes devant l’entrepôt à la première heure. L’entrée est encombrée par une DB9 poussiéreuse et dans une des halles, au milieu d’une nuée d’autos de toutes origines et âges (ils déchargent 15 autos par jour), elle est là ! Toujours très jaune, mais sans aucun dommage apparent. Le toit est souillé d’huile provenant du carter de sa voisine du dessus dans le container.
La batterie est plate, sans surprise, et le mécano de service n’est pas parvenu à ouvrir le capot avant malgré son habitude des 997 Carrera qui leur passent entre les mains. S’en suit une demi heure d’incertitude, le sésame refuse obstinément de s’ouvrir et nous donner accès à la batterie jusqu’à ce que nous comprenions deux subtilités contradictoires dans la documentation. Batterie sur booster, nous attendons les papiers de douane. La voiture démarre au quart de tour sur une batterie externe, plein d’essence, pression des pneus et départ plein sud en direction du Havre par Anvers, Lille et Amiens.
Le Pont de Normandie se dessine à l’horizon sous un soleil automnal inattendu, nous arrivons chez le transitaire, j’arrête le flat 6 pour la première fois. Si 450 km d’autoroute n’auront pas suffit à recharger la batterie, c’est qu’elle est morte. Diagnostic confirmé ! Comme nous ramenons la Prius par la route, le transitaire nous renvoie à l’office de douane du Havre pour obtenir les papiers nécessaires. Adresse rentrée dans le GPS, il ne reste qu’à faire redémarrer la GT3. Le pontage sur la batterie d’une Clio diesel se révèle insuffisant, il faudra une batterie rabelaisienne et des contacts optimaux pour ébrouer l’auto.
Direction le centre du Havre, le moment serait mal choisi pour caler, j’abandonne la voiture avec le moteur au ralenti et rentre le cœur léger dans l’office de douane. La préposée aux importations de particuliers, à qui j’avais eu le plaisir de parler au téléphone 10 jours plus tôt, m’envoie sèchement sur les roses. Pas les bons papiers, pas possible, pas du tout ce qu’on avait convenu. Pendant ce dialogue surréaliste, un autre préposé attend, immobile, la fermeture de 17h30, le regard dans le vide (il est 15h30). Je développe des trésors de patience et de courtoisie pour convaincre la dame de daigner jeter un œil à mes justificatifs, l’ogresse, sortie tout droit d’un film de Jean-Marc Jeunet, s’attendrit, me fait sprinter à trois reprises jusqu’à la voiture pour divers motifs vaseux puis me libère. L’autre préposé, lui, attend toujours 17h30 et la retraite. Dehors, la GT3 tourne toujours au ralenti.
Retour chez le transitaire où la Prius (et la facture de dépotage) nous attendent. Malgré sa débauche d’électronique, ses batteries sont en pleine forme. Notre petit convoi quitte la ZI Logistique du Pont de Normandie. Le soleil pique du nez sur l’Atlantique, il va bientôt faire nuit.
Re-plein d’essence, les deux voitures ont le réservoir vide. Notre nouvelle mission est de trouver une batterie pour la GT3, que je me vois mal laisser tourner au ralenti toute la nuit ou ponter sur la Prius, l’expérience Clio m’ayant refroidi. Notre salut viendra du concessionnaire BMW-mini Auto 76 qui non seulement a une batterie de la même taille et capacité en stock, mais l’installe gratuitement, le tout avec un accueil sympathique. Il ne nous reste plus qu’à trouver un hôtel et aller prendre notre premier repas de la journée à Honfleur. Notre resto préféré, Le Vintage, est fermé, mais nous tombons sur une très bonne alternative, l’Ecailleur, de l’autre côté du port.
Mardi matin, ciel bleu, grand soleil sur forêts ocre, nous prenons la direction de Paris dans un paysage de carte postale. Au premier péage, à peine la GT3 pointe son nez vierge de toute plaque minéralogique que les gendarmes émergent de l’aire de repos comme Zébulon du manège enchanté. Dès qu’ils voient les papiers et le permis de conduire californien, ils nous laissent repartir, poussant la courtoisie jusqu’à arrêter le trafic pour nous permettre de reprendre notre chemin.
Contournement de Paris par le périphérique sud puis une A6 déserte direction Auxerre, la GT3 ronronne à un 140 km/h GPS prudemment maintenu par le régulateur de vitesse, la Prius me suit fidèlement. A31 puis A36 puis A391, nous quittons l’autoroute pour traverser le Jura.
Un conseil : si vous allez à Lausanne, ne suivez JAMAIS la direction Lausanne dans le Jura français. Poligny, Champagnole, puis un invraisemblable détour jusqu’à Vallorbe, Nous arrivons en Suisse, yihaaa !!! Il ne nous restera plus qu’à affronter le chaos d’une A9 qui a mal à ses joints de dilatation pour arriver, 700km et 8 heures plus tard, à bon port. Un bon coup de trompe à la station d'el momo et elle retrouve sa couleur !
Il ne nous reste désormais « plus qu’à » faire établir les carnets antipollution et présenter les autos au service des autos pour pouvoir les mettre en plaques suisses. Détail comique, la radio de la GT3 est incapable, comme toute radio américaine, de syntoniser les fréquences FM aux décimales paires, mais le RDS est malgré tout parvenu à attraper la RSR, ce qui fait planter le firmware du CDR24 et rend tous les boutons inopératifs. Je ne sais pas si beaucoup de 997 GT3 ont littéralement fait le tour du monde d’est en ouest, c’est le cas de ma banane.
A ceux qui considèrent une importation des Etats-Unis, sachez où vous mettez les pieds. J’avais pourtant fait mes devoirs, ai sélectionné des « spécialistes » et ai malgré tout appris beaucoup de choses – à mes dépends - sur le tas.
En Février, les premiers contacts sont pris. Un déménagement n'est pas prévu avant six mois, et tant AMAG que le premier prestataire logistique me confirment que l'entreprise a tout son sens.
Vers la fin du printemps, j'entreprends le processus de sélection de la compagnie de transport. Beaucoup de prestataires n'opèrent que sur le continent nord américain, les compagnies de déménagement offrent des tarifs fantaisistes, mais quelques sociétés spécialisées dans la logistique automobile transatlantique émergent. Les frais d'envoi sont voisins, la différence et mon choix final se feront sur la base de plusieurs critères: la confiance dans l'interface avec les prestataires, certains étant singulièrement défensifs et désorganisés, la prime d'assurance, et l'existence d'un transitaire à destination.
Le trajet est sensé prendre 28 jours port à port, mais on m'avertit que le passage du container ne sera réservé qu'à partir du dépôt de la voiture, et il peut y a voir jusqu'à 3 semaines d'attente avant qu'une place se libère sur un bateau. Soit.
Je rachète début Juillet le leasing que m'avait imposé Porsche et le 31, nous prenons l'interstate 5 pour amener la voiture à Los Angeles. La température dans la vallé centrale flirte avec les 40 degrés quand la première tentacule de la mégapole californienne, la fameuse Grapevine, apparait à l'horizon. A notre hôtel à Venice Beach, le voiturier accepte de me laisser parquer la voiture moi-même, peu enclin à gérer la garde au sol catastrophique de l'auto. Tout baigne, Pacifique en tête.
Le lendemain, nous récupérons une Golf VR5 qui sent le lait caillé chez Avis puis déposons la GT3 à l'entrepôt du prestataire à proximité de Long Beach. L'endroit ne paie pas de mine, mais une Ferrari de collection est mise en caisse, un grossiste dépose une Bentley Continental GT comme s'il s'agissait d'un sac de caleçons sales à la blanchisserie, l'inspection de la voiture est méticuleuse. Etat immaculé, sauf les rebibes de plastique sous le racloir à bitume sous le bouclier avant. Selon mes calculs, je devrais récupérer l’auto à destination avant la fin Septembre. Le chemin du retour depuis Rotterdam passe par Cologne, à proximité stratégique de la Nordschleife, j’imagine déjà la photo de l’auto à Brünnchen alors que nous arpentons le boardwalk de Manhattan Beach.
Deux semaines plus tard, je planifie le dépôt de notre Prius, la GT3 n’est toujours pas partie et les grèves incessantes sur le port de Long Beach font que le container sera mis sur le train pour Houston début Septembre. Avec une traversée raccourcie de 2 semaines et une date de départ désormais annoncée pour le 16 Septembre, la voiture n'arrivera que tout début Octobre, déception relative mais fataliste.
Le 25 Août à l’aube, je monte dans la Prius et prend à nouveau la direction du sud. Le trafic est inexistant et en roulant à un petit 150 de croisière, j’arrive à Los Angeles à peine 5 heures plus tard. Même protocole, inspection de la fée hybride, je saute dans un taxi pour LAX, attrape le premier vol United pour San Francisco et suis de retour dans la baie de San Francisco à 14h00, plutôt content de moi. Fastoche, je considère sérieusement d'ajouter illico une BMW 135i à la liste, il faudra que BMW refuse de me la vendre à l'export pour mettre ce plan en berne.
La Prius ne sera pas consolidée dans le même container que la GT3, déjà chargée. Comme elle doit arriver un mois plus tard que la Porsche, je la destine au Havre, une bonne opportunité de retourner sur la côte Normande.
Le 9 Septembre, bonne nouvelle ! La GT3 est partie, une semaine plus tôt que prévu ! Quelque chose cloche cependant. En farfouillant sur le web, le bateau porte-container, le Zim Shenzhen, est au large d’Oakland, en provenance de Long Beach et vogue plein ouest pour le port de Shekou en Chine !
Stupeur, incrédulité, frustration, colère, déception, impuissance. Le transitaire a trouvé une solution « créative » : envoyer la GT3 en Chine ù elle sera transbordée sur un vaisseau à destination de l’Europe pour y arriver le 25 Octobre. Incompétence, bévue invraisemblable.
Le 19 Octobre, la Prius arrive au Havre, une semaine plus tard le container de la GT3 arrive enfin en terres bataves. En suivent des palabres administratifs, le transitaire me demande benoitement de payer une caution de 25’000€, puis, après s’être souvenu qu’il s’agit d’effets de déménagement, me demande une rallonge de quelques centaines d’euros par rapport à l’offre écrite pour le « tourist process ». Les palabres dureront jusqu’à la dernière minute pour que je finisse par payer la somme agréée au départ. A plusieurs reprises, le ton sera « c’est ça ou on garde la voiture ».
Le 2 Novembre, nous embarquons sur le vol Easyjet pour Amsterdam puis prenons le train jusqu’à un trou perdu au sud de Rotterdam où nous passons la nuit. Le lendemain matin, nous sommes devant l’entrepôt à la première heure. L’entrée est encombrée par une DB9 poussiéreuse et dans une des halles, au milieu d’une nuée d’autos de toutes origines et âges (ils déchargent 15 autos par jour), elle est là ! Toujours très jaune, mais sans aucun dommage apparent. Le toit est souillé d’huile provenant du carter de sa voisine du dessus dans le container.
La batterie est plate, sans surprise, et le mécano de service n’est pas parvenu à ouvrir le capot avant malgré son habitude des 997 Carrera qui leur passent entre les mains. S’en suit une demi heure d’incertitude, le sésame refuse obstinément de s’ouvrir et nous donner accès à la batterie jusqu’à ce que nous comprenions deux subtilités contradictoires dans la documentation. Batterie sur booster, nous attendons les papiers de douane. La voiture démarre au quart de tour sur une batterie externe, plein d’essence, pression des pneus et départ plein sud en direction du Havre par Anvers, Lille et Amiens.
Le Pont de Normandie se dessine à l’horizon sous un soleil automnal inattendu, nous arrivons chez le transitaire, j’arrête le flat 6 pour la première fois. Si 450 km d’autoroute n’auront pas suffit à recharger la batterie, c’est qu’elle est morte. Diagnostic confirmé ! Comme nous ramenons la Prius par la route, le transitaire nous renvoie à l’office de douane du Havre pour obtenir les papiers nécessaires. Adresse rentrée dans le GPS, il ne reste qu’à faire redémarrer la GT3. Le pontage sur la batterie d’une Clio diesel se révèle insuffisant, il faudra une batterie rabelaisienne et des contacts optimaux pour ébrouer l’auto.
Direction le centre du Havre, le moment serait mal choisi pour caler, j’abandonne la voiture avec le moteur au ralenti et rentre le cœur léger dans l’office de douane. La préposée aux importations de particuliers, à qui j’avais eu le plaisir de parler au téléphone 10 jours plus tôt, m’envoie sèchement sur les roses. Pas les bons papiers, pas possible, pas du tout ce qu’on avait convenu. Pendant ce dialogue surréaliste, un autre préposé attend, immobile, la fermeture de 17h30, le regard dans le vide (il est 15h30). Je développe des trésors de patience et de courtoisie pour convaincre la dame de daigner jeter un œil à mes justificatifs, l’ogresse, sortie tout droit d’un film de Jean-Marc Jeunet, s’attendrit, me fait sprinter à trois reprises jusqu’à la voiture pour divers motifs vaseux puis me libère. L’autre préposé, lui, attend toujours 17h30 et la retraite. Dehors, la GT3 tourne toujours au ralenti.
Retour chez le transitaire où la Prius (et la facture de dépotage) nous attendent. Malgré sa débauche d’électronique, ses batteries sont en pleine forme. Notre petit convoi quitte la ZI Logistique du Pont de Normandie. Le soleil pique du nez sur l’Atlantique, il va bientôt faire nuit.
Re-plein d’essence, les deux voitures ont le réservoir vide. Notre nouvelle mission est de trouver une batterie pour la GT3, que je me vois mal laisser tourner au ralenti toute la nuit ou ponter sur la Prius, l’expérience Clio m’ayant refroidi. Notre salut viendra du concessionnaire BMW-mini Auto 76 qui non seulement a une batterie de la même taille et capacité en stock, mais l’installe gratuitement, le tout avec un accueil sympathique. Il ne nous reste plus qu’à trouver un hôtel et aller prendre notre premier repas de la journée à Honfleur. Notre resto préféré, Le Vintage, est fermé, mais nous tombons sur une très bonne alternative, l’Ecailleur, de l’autre côté du port.
Mardi matin, ciel bleu, grand soleil sur forêts ocre, nous prenons la direction de Paris dans un paysage de carte postale. Au premier péage, à peine la GT3 pointe son nez vierge de toute plaque minéralogique que les gendarmes émergent de l’aire de repos comme Zébulon du manège enchanté. Dès qu’ils voient les papiers et le permis de conduire californien, ils nous laissent repartir, poussant la courtoisie jusqu’à arrêter le trafic pour nous permettre de reprendre notre chemin.
Contournement de Paris par le périphérique sud puis une A6 déserte direction Auxerre, la GT3 ronronne à un 140 km/h GPS prudemment maintenu par le régulateur de vitesse, la Prius me suit fidèlement. A31 puis A36 puis A391, nous quittons l’autoroute pour traverser le Jura.
Un conseil : si vous allez à Lausanne, ne suivez JAMAIS la direction Lausanne dans le Jura français. Poligny, Champagnole, puis un invraisemblable détour jusqu’à Vallorbe, Nous arrivons en Suisse, yihaaa !!! Il ne nous restera plus qu’à affronter le chaos d’une A9 qui a mal à ses joints de dilatation pour arriver, 700km et 8 heures plus tard, à bon port. Un bon coup de trompe à la station d'el momo et elle retrouve sa couleur !
Il ne nous reste désormais « plus qu’à » faire établir les carnets antipollution et présenter les autos au service des autos pour pouvoir les mettre en plaques suisses. Détail comique, la radio de la GT3 est incapable, comme toute radio américaine, de syntoniser les fréquences FM aux décimales paires, mais le RDS est malgré tout parvenu à attraper la RSR, ce qui fait planter le firmware du CDR24 et rend tous les boutons inopératifs. Je ne sais pas si beaucoup de 997 GT3 ont littéralement fait le tour du monde d’est en ouest, c’est le cas de ma banane.
A ceux qui considèrent une importation des Etats-Unis, sachez où vous mettez les pieds. J’avais pourtant fait mes devoirs, ai sélectionné des « spécialistes » et ai malgré tout appris beaucoup de choses – à mes dépends - sur le tas.
