Après une prise de contact l'année passée, je reviens avec des impressions distillées sur plusieurs jours à bord de cette McLaren:
L'exemplaire est noir, jantes anthracites. Le lapin n'hésite jamais lorsqu'il s'agit de faire ressortir le côté obscur de la force. Je trouve que ça lui va bien (à la voiture), surtout devant mon garage! Elle paraît presque petite, compacte. Pour moi l'esthétique extérieure est une réussite totale, exception faite du dessin des jantes.
L'intérieur dispose de sièges cuir-tissus, qui laissent bien respirer le dos. Et vous comprendrez que cela n'est pas un détail. L'ergonomie m'a convaincu, je dois avouer que mon relativement grand gabarit s'est senti parfaitement à l'aise (mensurations par MP). Le volant est top, le maintien du siège idéal. L'entrée à bord paraît compliquée, entre le ponton de la coque carbone et l'ouverture de la port en élytre, mais à la pratique il n'en est rien. Pour une personne d'un âge plus en rapport avec le pouvoir d'achat d'un tel véhicule, cela me semble moins vrai.
Le principal bémol de l'intérieur selon moi est la radio. Je ne vois aucun avantage à cet écran tactile, qui ne s'allume pas à tous les coups par ailleurs. Sans possibilité de baisser le son si tel est le cas. Toujours au rayon hifi, la radio capte mal et le RDS est inefficace. Autre point négatif, l'ordinateur de bord pas intuitif pour un sou.
Mais passons au plat de résistance, la conduite. Contact par clé sans fil, boutons sur la console centrale D, N et R. Palettes au volant, qui tournent hélas. Possibilité de configurer sur trois modes, la tenue de route (Handling) et le moteur (Power). Très efficace et utile,
à la 458. Pour moi, ce sera Handling normal et Power sport pour les routes principales et secondaires. Le châssis est alors extrêmement confortable, et les valves de l'échappement ouvertes avec une bonne réaction de la pédale des gaz.
Commence alors l'expérience du cosmonaute terrestre. Une fois les fluides en température, la première expérience est une reprise en troisième à 50km/h. Le choc est terrible, et je pèse mes mots. L'accélération fulgurante laisse le souffle coupé. Plusieurs passagers me confirmeront la sensation de cette première accélération. Cette voiture est donc rapide, mais on le savait déjà. Ce que je découvre, c'est à quel point. Contrairement à un moteur atmosphérique, le pic de couple dès 3000t/min est conséquent. En condition routière, les reprises et les dépassements sont vraiment fulgurants. Bien plus qu'avec la concurrente italienne désignée. Vraiment plus.
La tenue de route est également à l'avenant. Le train avant est très incisif et léger, aidé par un volant magnifique. L'arrière est un peu plus difficile à cerner, et les interventions m'ont semblé plus électroniques que mécaniques. Le châssis filtre vraiment très bien le revêtement routier, et la fonction réelle se situe entre la GT et la Supercar, que l'on pourrait qualifier de super-GT. Les performances d'une supercar, avec l'utilisation d'une GT. Le freinage, acier sur cet exemplaire, est irréprochable. Et jamais je n'ai freiné autant et si fort, tant la mise en vitesse est phénoménale.
Attention toutefois à l'effet turbo. Le lag faible mais présent ne dérange pas, en revanche le dixième de seconde de poussée au lever des gaz surprend.
La boîte enfin est très bonne, mais pas au niveau de la référence. Quelques rétrogradages récalcitrant, rien de plus. Mode automatique parfait en ville.
Conclusion: j'adore. McLaren a réussi à sortir un véhicule de série d'une feuille blanche. Avec quelques défauts, certes, mais le résultat global m'a enchanté. C'est la voiture la plus rapide sur route que j'ai conduit. Et la plus désirable.
Pour le dessert, je vous donne quelques anecdotes:
- lors d'un parcage audacieux sous le Grand Pont à Lausanne, le contractuel n'a pas été réceptif à mon argument du bancomat. En revanche, l'absence de la marque du véhicule dans son carnet de souche électronique m'a permis d'être gracié!
- un motard joueur, affublé un destrier récent et fortement motorisé, m'a complimenté sur les capacités d'accélération sur autoroute, allemande évidemment.
- enfin, sur autoroute mais en Suisse, le seul kéké "koloku" auquel j'ai eu droit, circulait à bord d'une Gallardo Spyder blanche... je me suis rabattu et j'ai laissé passé, mais les clichés ont la vie dure...