Avec un collègue interessé par la Lotus Emira, nous avons pris rendez-vous chez Autobritt pour essayer ce lundi cette voiture. Encore merci à eux pour l'accueil et la disponibilité. Sur le papier, elle a tout pour plaire: un design de supercar pour le tiers du prix, avec l'expérience de conduite Lotus en sus. Ce sont ces points qui ont donné envie à mon collègue (qui vient plutôt de BMW et Porsche) de l'essayer, en tant que GT pour le weekend pour aller se faire des weekends avec sa compagne. Il cherche une jolie sportive, avec du confort, mais pas à 250k CHF.
Pour ma part, ayant eu une Elise MK2, Elise SC et maintenant une Exige S, j'étais aussi très curieux de voir l'évolution chez Lotus. Je savais que le surpoids de cette Emira se sentirait. Il se sent aux accélérations et aux freinages, rien de d'anormal, c'était prévisible dès la lecture des specs. Ceci dit, je pense que personne n'attend de cette voiture qu'elle soit une pistarde.
Nous avons donc d'abord essayé la V6 avec boite automatique, celle que mon collègue ciblait (toujours dans une optique GT). J'avais eu une super mauvaise impression au sujet de cette boite automatique lors d'un essai d'une Exige IPS et je n'ai pas été déçu. A froid, pour tomber un rapport, la boite prenait facilement 2 à 3 secondes pour y arriver, au niveau des anciennes Smart Fortwo. Passé le temps de chauffe, nous avons enclenché le mode sport. Il y a eu du mieux, mais rien de fantastique, ça restait lent. J'ai lu ci et là que la boite avait été améliorée depuis l'Exige IPS et Evora IPS... je cherche encore.
Le son du V6, par contre, était bien là, et le son du compresseur se faisait entendre, malgré l'insonorisation améliorée par rapport à mon Exige (ou devrais-je dire inexistante sur Exige). C'est plaisant et ça blop blop comme on aime. Puis vint la catastrophe... en roulant tranquillement, le moteur a décidé de se mettre en sécurité et là ce fut le florilège du n'importe quoi. Certes, le moteur avait perdu la moitié de sa puissance, mais en mode "full auto", la boite avait également tendance à faire un peu n'importe quoi à des moments improbables. La ventilation aussi en mode auto était capable de passer de 0 à 100% quasiment 3 ou 4 fois en une minute juste pour maintenir les 22°C que nous demandions. Il n'y pas de doute, cette voiture a bien été construite par Lotus
Nous sommes donc rentrés tranquillement au garage pour faire part de notre déception suite à ce saut d'humeur de l'électronique de cette Emira V6 (elle a environ 70km). Nous avons conclu de le retester une fois qu'elle aura été inspectée et calmée.
Pour ne pas rester sur une mauvaise note, il nous a été proposé de tester le 4 cylindre d'origine AMG. Changement complet d'attitude avec ce moteur. Ca marche sans sourciller et on se sent litéralement en confiance avec ce don d'organe germanique. La boite passe rapidement les rapports et sur autoroute, la 8ème permet réellement de rouler plus longtemps que la 6ème du V6 sans devoir se faire une salade de dafalgan à l'arrivée. Ce bon point a cependant un défaut : ce 4 cylindre n'a pas un son extraordinaire. C'était bien entendu prévisible, mais pour une voiture qui oscille entre 100 et 110k CHF, nous n'avons pas pu nous empêcher de réfléchir à des alternatives à ce prix (Cayman?) et c'est là toute l'ambiguité de cette voiture.
A mon sens, il faut absolument attendre qu'elle gagne en maturité, comme en ont eu besoin les Evora à leurs débuts.