fredz72 a écrit : ↑31 juil. 2020 18:02
J'ai écrit que "je serais sorti lui en coller une"?
Je ne crois pas, relis mes propos, j'ai écrit "je serais sorti..."
Comme je l'ai dit ensuite tu es clairement en situation de légitime défense si le gars commence a essayer de te frapper et ce, de manière juridique, mais bien sûr pas si c'est toi qui frappe le premier.
"Impossible de mettre sa fierté dans sa poche", "une volonté de vouloir en découdre", tu me connais?
Tu ne sais pas le nombre de fois ou j'ai mis "ma fierté dans la poche", parce que je me suis fais traité de fils de pute, le nombre de fois ou j'ai apaisé la situation pour éviter le conflit, mais il est clair que malheureusement, des fois ce n'est plus possible et il faut obligatoirement se défendre.
Il faut rester dans le monde des Bisounours, malheureusement certaines personnes (pour celles qui le peuvent encore) tombent de haut et sont extrêmement choquées, lorsqu'elles sont confrontées à la violence dont certains individus sont capables.
Je tiens à préciser, je n'étais pas en train de faire ton procès et je ne parlais pas de toi en particulier, puisque rappelons le, tu n'étais pas impliqué dans l'affaire. Je parle d'une tendance globale, raison pour laquelle j'ai bien utilisé le terme "notre civilisation", dans laquelle je m'inclus. Je ne te connais pas et je ne me permettrai pas de te juger sur ces maigres bases, par contre certaines choses que tu as dites, comme le fait de sortir de la voiture, faisaient écho à mon propos général dans la compréhension que j'en ai eu (avant que tu clarifies dans ta réponse à ZeShark). Ça s'arrête là. Je te crois sans aucune hésitation que tu fais de ton mieux et à aucun moment je ne t'ai vu comme un excité recherchant à tout prix la bagarre. Il n'y avait rien de personnel. Je reste intimement convaincu que sortir de la voiture est une erreur dans tous les cas, mais je respecte ton opinion et ton vécu.
La question n'est pas de rester dans le monde des bisounours, elle est plutôt de se questionner sur notre rapport à l'insécurité. La preuve en est, si il y a effectivement des gens qui ont eu à faire face à des situations dangereuses réelles, la majorité des témoignages des gens sur leur quotidien ne mentionnent pas qu'ils
sont en danger, mais qu'ils se
sentent en danger. C'est deux choses radicalement différentes et subjectives dont la confusion est la poule aux œufs d'or des politiques extrêmes depuis 30 ans.
C'est assez facile à illustrer en prenant l'exemple de mon immeuble, dans un quartier populaire mais relativement tranquille : il y a encore un certain nombre de personnes âgées, et quand je discute avec certains ils me confient qu'ils se sentent de moins en moins en sécurité dans l'immeuble et qu'ils ont vraiment peur. Pourtant, très objectivement ce dernier est très bien sécurisé, nous n'avons pas de cambriolages, le concierge fait super bien son boulot, les rapports de voisinage sont très bons et encore "à l'ancienne", etc. Quand je pousse un petit peu pour essayer de comprendre, ils m'avouent qu'ils se sentent en danger parce qu'ils voient de plus en plus de personnes "de couleur" aller et venir dans l'immeuble, et également des personnes "ne parlant pas français". Connaissant moi même bien les voisins, je sais que ce sont des familles originaires d'Afrique ou d'Asie du sud-est, tout ce qu'il y a de plus sympathiques et agréables et aspirant autant que nous à la tranquillité et la qualité de vie. Simplement, pour ces personnes âgées et vulnérables, ces personnes différentes sont identifiés comme des dangers potentiels. Par conséquent même si il n'y a aucun danger réel, en voyant "ce qui se passe à la télé", ces personnes pensent que ça va leur arriver aussi, et le sentiment d'insécurité est installé. Cela peut certainement faire sourire à notre niveau mais c'est tout à fait transposable à plus grande échelle. Le sentiment d'insécurité est tel qu'il est fabriqué et entretenu au sein des populations.
Je ne suis certainement pas un bon exemple parce que j'ai l'habitude de régions du monde où le danger est réel au quotidien (la proximité avec Abu Sayyaf par exemple m'émeut un peu plus que celle d'un dealer à Genève), mais je ne me sent pas en danger en Suisse dans les endroits où je vais et aux moments où j'y vais. Je rejoins sur ce point ZeShark, cela ne me dérange pas de ne pas aller dans les endroits "difficiles" de nuit. En fait ça ne me viendrait même pas à l'esprit puisque je m'organise autrement, c'est comme ça qu'on fait dans les pays plus délicats. Quand on sait que c'est "dangereux", et ben on s'adapte en conséquence. Je ne vais jamais du côté d'Yverdon ou Lausanne parce que je n'aime pas particulièrement la région et que je n'ai strictement rien à y faire alors je ne peux pas juger de l'état réel de ces villes, mais c'est vrai que j'en entend de plus en plus de mal sur le plan sécurité. Réalité ou perception déformée, je ne sais pas.
Tout ceci ne m'empêche cependant pas de déplorer la détérioration de la qualité de vie dans certaines zones et de trouver cela indigne d'un pays comme le notre. Je ne vois pas non plus l'évolution à moyen terme d'un oeil positif, tant notre système économique et social nous pousse à la prolifération de zones de non droit. Mais de là à sombrer dans l'anxiété et à participer à l'escalade à l'armement, il y a quand même un pas que je me refuse de franchir.