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Carlos Ghosn va être arrêté au Japon pour enfreinte aux lois financières.
https://www.bloomberg.com/news/articles ... ium-europe

Carlos Ghosn a été arrêté. Parmi les accusations: avoir sous-estimé ses rémunérations perçues de Nissan dans les déclarations à la Bourse de Tokyo et d'avoir utilisé à des fins personnels des actifs de Nissan.

Sacré choc, et pas seulement pour l'intéressé. C'est le fisc japonais qui a découvert une infraction fiscale ou Nissan qui l'a balancé pour s'en débarrasser? Le sauveur est-il devenu trop encombrant?

Et qu'en pense M. Tavares, ex numéro 2 de Renault Nissan et désormais numéro 1 à succès de PSA?

Enquête interne chez Nissan suite à l'action d'un lanceur d'alerte (whistleblower), dénonciation aux autorités japonaises, arrestation.
La rémunération déclarée dans les rapports financiers de Nissan auprès de la bourse de Tokyo n'aurait représenté que la moitié de la rémunération effetive de Ghosn. Il est aussi question de dépenses professionnelles discutables et d'utilisation d'actifs de la société à des fins privées.
Greg Kelly, EVP de l'Alliance, aurait été complice.

https://www.wsj.com/articles/nissans-ca ... 1542634696
https://www.marketwatch.com/story/nissa ... 2018-11-19
https://eu.detroitnews.com/story/busine ... 055839002/

Il faudra laisser la justice suivre son cours. Le fardeau de la preuve incombe aux procureurs qui sont saisis du dossier. Il est cependant difficile de croire que la justice japonaise s'attaquerait à un personnage aussi admiré au Japon si il n'y avait pas un dossier solide derrière,

Si M. Ghosn s'est fait arrêté et que sa détention provisoire dure encore, c'est sans doute effectivement que le dossier des autorités japonaises à son encontre contient des éléments solides (a priori des "abus de bien sociaux" au détriment de Nissan et des infractions fiscales). Soit.

Mais je ne peux m'empêcher de penser que Nissan, peut-être avec les autorités japonaises, ont construit un dossier (a priori sérieux) contre M. Ghosn, puis ont jugé opportun de frapper aujourd'hui un grand coup à son encontre pour des raisons liées à la lutte d'influence qui se joue entre Renault/la France, d'une part, et Nissan/Mitsubishi/le Japon, d'autre part, concernant l'avenir et les modalités de l'Alliance Renault-Nissan. De ce que je comprends, les premiers, qui ont le pouvoir, poussent pour une intégration, alors que les seconds plaident pour un rééquilibrage des pouvoirs en leur faveur et moins d'intégration.

En tous les cas, M. Ghosn a probablement terminé sa carrière et Renault/la France paraît avoir perdu une première bataille.

Il semble que l'occasion fait le larron, et que la déchéance de Ghosn ne dérange pas chez Nissan.
Dominique Seux des Echos rapporte que du côté de l'état français et renseignement pris, ils savent que ce n'est pas une cabale, mais qhe Ghosn a effectivement fauté. La nature de tous les faits retenus contre lui (notamment les "abus de bien sociaux" comme on aime l'appeler dans les New Speak français) amplifiera peut-être l'aspect symbolique des choses.

Bref, il est fini.

Les Japonais ont du saisir l'occasion de coincer Ghosn en sortant l'affaire.
Ils doivent avoir du mal a digérer le fait qu'au départ Renault avait pris 30% de Nissan contre 15% d'actions Renault. Or actuellement Renault produit 3 millions d'autos alors que Nissan en est à 6 millions, de quoi remettre en question les équilibres au sein de l'alliance.

Les relations de Ghosn avec le CEO de Nissan n'étaient pas au beau fixe puisque Ghosn voulait le virer au prochain board meeting.

Ghosn Planned to Replace Nissan CEO Before His Arrest https://www.wsj.com/articles/carlos-gho ... 1544348502

Ce qui n'explique ou n'excuserait pas les faits qui lui sont reprochés si ils sont avérés.



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Nissan, Ghosn et Kelly ont été inculpés pour avoir rapporté dans les rapports annuels de Nissan une compensation de Ghosn inférieur de $44.4 millions (cumulés) sur les années fiscales de la plage 2010-2014. Les deux hommes (et la compagnie j'imagine) sont également soupçonnés d'avoir sous-évalué la compensation de Ghosn de 35.5 millions sur les années 2015-2017.

L'enquête interne de Nissan avait conclu sur la dissimulation de 79.9m$ de compensation différée sur 8 années fiscales.

Je n'ai pas lu d'éléments indiquant une fraude fiscale ou comptable. L'accusation est une documentation incorrecte induisant les investisseurs en erreur. Pas trace non plus des accusations d'utilisation frauduleuse de biens de la société à des fins personnelles.

Ghosn et Kelly auraient admis que la compensation de Ghosn n'a pas été entièrement reportée dans les rapports annuels parce qu'elle n'était pas encore fixée. Ce qui n'est pas impossible selon les termes de plans de performance variable sur le long terme.

Si ils sont reconnus coupables, Ghosn et Kelly encourent une peine allant jusqu'à 10 ans de prison. Nissan encourt une amende pouvant aller jusqu'à $6.21 million, une paille.

Difficile d'être catégorique sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une caballe. Pour l'instant, Ghosn reste en taule, le Japon a un système de gardes-à-vue de 20 jours qui peuvent être renouvelées à chaque fois que les investigateurs sortent de nouveaux chefs d'inculpation.

Voilà qui va faire jaser ...

https://www.bloomberg.com/news/articles ... g-the-keys

Appartements de fonction sur les différents sites stratégiques de grouoe, passe encore, mais à Beirut ou Rio ?

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Est-ce un exemple de ces (grands) dirigeants d'entreprise qui oublient qu'aussi performants qu'ils soient, ils n'en demeurent pas moins des employés? Dans les grandes sociétés au capital dilués, les dirigeants prennent souvent le pas sur les propriétaires-actionnaires (on l'est souvent tous au moins indirectement par le bais des caisses de pension et autres assurances), et ont tendance à considérer l'entreprise comme la leur, avec les dérives que cela rend possible. Lorsque le propriétaire-actionnaire est fort, c'est différent, car il y a un meilleur contrôle.

Dans le cas de Renault-Nissan, l'ingrédient supplémentaire qui est gênant par rapport à ce qui est reproché à M. Ghosn, est que l'Etat Français (je ne sais pas ce qu'il en est pour l'Etat Japonais) est aussi propriétaire-actionnaire. Avec une collectivité publique comme actionnaire de poids, il me semble que le comportement d'un dirigeant devrait être d'autant plus exemplaire, surtout par les temps qui courent.

Nissan CEO Says Board Majority Rejected Renault Request for Shareholder Meeting

https://www.wsj.com/articles/nissan-ceo ... 1545598742

Beau FU au détenteur de 43% du capital.

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Hanse a écrit :Est-ce un exemple de ces (grands) dirigeants d'entreprise qui oublient qu'aussi performants qu'ils soient, ils n'en demeurent pas moins des employés? Dans les grandes sociétés au capital dilués, les dirigeants prennent souvent le pas sur les propriétaires-actionnaires (on l'est souvent tous au moins indirectement par le bais des caisses de pension et autres assurances), et ont tendance à considérer l'entreprise comme la leur, avec les dérives que cela rend possible. Lorsque le propriétaire-actionnaire est fort, c'est différent, car il y a un meilleur contrôle.

Dans le cas de Renault-Nissan, l'ingrédient supplémentaire qui est gênant par rapport à ce qui est reproché à M. Ghosn, est que l'Etat Français (je ne sais pas ce qu'il en est pour l'Etat Japonais) est aussi propriétaire-actionnaire. Avec une collectivité publique comme actionnaire de poids, il me semble que le comportement d'un dirigeant devrait être d'autant plus exemplaire, surtout par les temps qui courent.

Reste à prouver la faute ou le crime.
Ghosn est en prison depuis plus d'un mois, ce qui est quand même lourd pour qqun qui ne présente pas un risque direct pour la société. Même chose qu'avec Stadler qui a croupi en prison 4 mois alors qu'ils n'est encore inculpé de rien.

La justice, ce n'est pas d'envoyer des suspects en prison sans jugement.


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D’après les experts, Nissan comme Renault vont perdre gros dans l'histoire et en parts de marché dans une économie hyper concurrentielle.
Il aurait mieux valu un arrangement à l'amiable plutôt que toute cette médiatisation à outrance, à cause d'un gouvernement qui cherche une revanche à tout prix quitte à outrepasser ses droits.

ze_shark a écrit : ↑

24 déc. 2018 06:25

Hanse a écrit :Est-ce un exemple de ces (grands) dirigeants d'entreprise qui oublient qu'aussi performants qu'ils soient, ils n'en demeurent pas moins des employés? Dans les grandes sociétés au capital dilués, les dirigeants prennent souvent le pas sur les propriétaires-actionnaires (on l'est souvent tous au moins indirectement par le bais des caisses de pension et autres assurances), et ont tendance à considérer l'entreprise comme la leur, avec les dérives que cela rend possible. Lorsque le propriétaire-actionnaire est fort, c'est différent, car il y a un meilleur contrôle.

Dans le cas de Renault-Nissan, l'ingrédient supplémentaire qui est gênant par rapport à ce qui est reproché à M. Ghosn, est que l'Etat Français (je ne sais pas ce qu'il en est pour l'Etat Japonais) est aussi propriétaire-actionnaire. Avec une collectivité publique comme actionnaire de poids, il me semble que le comportement d'un dirigeant devrait être d'autant plus exemplaire, surtout par les temps qui courent.

Reste à prouver la faute ou le crime.
Ghosn est en prison depuis plus d'un mois, ce qui est quand même lourd pour qqun qui ne présente pas un risque direct pour la société. Même chose qu'avec Stadler qui a croupi en prison 4 mois alors qu'ils n'est encore inculpé de rien.

La justice, ce n'est pas d'envoyer des suspects en prison sans jugement.

Exactement ce que j'ai du mal à percevoir. C'est un risque "minime" pour la société, et se cacher ou réfugier (façon Snowden) parait peu crédible vu l'envergure de la personne.

Ca fait un peu chasse à l'homme via un board qui voulait récupérer son autonomie, et un pays qui ne voulait plus de la France dans le champs.

Bien que le montant annoncé soit énorme, on n'a pas enfermé les dirigeants de banque, ou de Google/Apple lorsque de telles sommes étaient dûes, en amende ou "optimisation" fiscale.