Consommation

[Hanse]

Chacun sait que les valeurs normalisées de consommation ne correspondent pas à la consommation réelle.

L'écart est apparemment différent d'une voiture à l'autre, en fonction du type de moteur.

Questions:

1) Sait-on quel est l'écart moyen entre consommation normalisée et réelle, en proportion (autrement dit, par quel coefficient peut-on le cas échéant multiplier la consommation normalisée pour trouver une consommation réelle approximative), pour une conduite "normale" et variée? (évidemment, ce n'est pas très scientifique tant il est vrai que la conduite "normale" est une notion peu définie)

2) peut-on dire si l'écart est en principe supérieur pour les moteurs suralimentés (turbo, compresseur), que pour les moteurs atmosphériques?

3) l'écart est-il équivalent pour les moteurs essence et les moteurs diesel?

4) Certains motoristes sont-ils plus en phase que d'autres avec les consommations normalisées?

[Philippe47]

Je parle pour mon cas et les différentes voitures possédées.

Donc en gros ça donnait consommation mixte normalisée + 30 %

Sinon ma consommation mixte réelle tous trajets confondus correspondait à la consommation normalisée pour la ville + 5 %

[ze_shark]

1) Sait-on quel est l'écart moyen entre consommation normalisée et réelle, en proportion (autrement dit, par quel coefficient peut-on le cas échéant multiplier la consommation normalisée pour trouver une consommation réelle approximative), pour une conduite "normale" et variée? (évidemment, ce n'est pas très scientifique tant il est vrai que la conduite "normale" est une notion peu définie)

Nous publions les deux valeurs dans tous nos essais.
En général, le type de trajets et le style de conduite ont un impact énorme sur la réponse. Il faut compter au minimum sur une différence de 20%, plus si le style de conduite s'éloigne des fondements de l'éco-drive (régimes faibles, préservation de la quantité de mouvement, forte anticipation).
En particulier, la différence entre valeurs normalisées et réelles sur les hybrides est plus prononcée, et devient énorme sur les hybrides rechargeables, faute d'une spécification pertinence du NEDC.
A noter que les consos ODB sont la plupart du temps optimistes d'un bon 5%, ce qui atténue la perception de la consommation.

2) peut-on dire si l'écart est en principe supérieur pour les moteurs suralimentés (turbo, compresseur), que pour les moteurs atmosphériques?

Non. Ca a pu être le cas il y a 20-30 ans lorsque les turbos étaient un moyen facile d'obtenir de la puissance bon marché.
J'aurais même tendance à dire que c'est maintenant le contraire. La suralimentation bien maîtrisée amène un couple abondant à faible régime, lui même garrant d'une conso faible. Les moteurs atmosphériques

3) l'écart est-il équivalent pour les moteurs essence et les moteurs diesel?

Nous ne maintenons pas de stats, mais j'ai l'impression que les différences sont très similaires.

4) Certains motoristes sont-ils plus en phase que d'autres avec les consommations normalisées?

Si c'est le cas, c'est qu'ils font très mal leur travail.
Les enjeux financiers entourant les émissions de CO2 (donc les normes NEDC en Europe) ou la conso de flotte (CAFE aux US) sont énormes. En découle les efforts érnomes destinés à optimiser la conso à très très faible charge. Certains le font très bien, d'autres pas. Rouler éco sur un moteur optimisé récompense donc plus l'éco-driver que sur un moteur gaspi.
La seule constante, est que la conso maximale met tout le monde sur un pied d'égalité. La quantité d'énergie extractable du carburant n'a guère évolué depuis très longtemps. Même en F1, le seul moyen d'augmenter couple et puissance maxi a été d'augmenter les régimes et donc le nombre d'explosions par unité de temps.

[Hanse]

Merci pour vos réponses et explications.

J'ai pour ma part constaté une différence moyenne, à long terme, d'environ 25% sur la consommation affichée par l'ODB, soit sans doute une différence réelle d'environ 30%. Cette moyenne comprend tout type de conduite, de la plus cool à la plus "sportive", tout type de parcours (ville, route, autoroute, montagne) et toute saison. (Moteur VAG essence turbocompressé 4 cyl. 2.0 l)

Deux évidences, mais qui se constatent clairement en pratique: la conduite en ville, même toute tranquille, a une influence négative très marquée, et au contraire croiser sur longue distance à vitesse constante est très favorable.

[ze_shark]

Il y a aussi des contre-exemples: dans le cadre d'un test supervisé par Dekra, une Golf VII TDI BlueMotion a parcouru les 1602 kilomètres de Nantes à Copenhague (via Paris, Antwerp, Bremen et Hambourg) en 20h et 45 minutes avec 46.92 litres de diesel.

Ca fait 2.92 L/100km à une moyenne horaire de 77.2 km/h. Pas mal !

[Hitman47]

Cela dépend aussi énormément du conducteur et de sa conduite. De plus, certaines marques semblent mentir beaucoup plus que d'autres.
J'ai eu plusieurs véhicules dont ma consommation moyenne était inférieure à celle indiquée, et ce autant à l'ODB qu'en mesure réelle (à chaque plein je réinitialisait un compteur kilométrique et je faisait le calcul avec l'essence rajoutée).

L'exemple le plus flagrant est celui de mon Audi TT 3.2, conso annoncée: 14.7 urbain/7.8 extra urbain/10.3 mixte
Chez moi, j'avais 9.1 L/100 en Mixte et je ne faisais de loin pas que de l'autoroute avec.

Autre exemple, Audi A4 3.2, annoncé: 13.6 Urbain/7.0 Extra Urbain/9.4 Mixte.
Je faisais 9.2 de moyenne avec ce véhicule, donc encore une fois en-dessous.

Maintenant autre exemple avec une conso supérieure, pourtant sans changer mes trajets:

Mini Cooper S 184cv (génération 2011): annoncée 8.9 Urbain/5.0 Extra Urbain/6.4 Mixte
Et là, je faisais 8.5 de moyenne... Sans parler des 1L d'huile aux 1500km...

C'est là qu'on voit que la cylindrée ne fait pas tout car sur les mêmes trajets, je ne faisais que 0.6 L/100 de plus pour un moteur 2x plus gros en cylindrée, développant 66cv de plus et avec un véhicule pesant près de 300kg de plus...

J'ai parfois l'impression que les fabricants ont plus tendance à mentir sur les petites voitures sois disant économiques que sur les grosse qui, de toute façon sont labélisées "G" et ne sont pas achetées pour leur faible consommation.

[ze_shark]

Aucun fabriquant ne ment. Ca coûterait beaucoup trop cher de se faire coincer, et je suis confiant que Bruxelles veille avec les sommes en jeu (taxes CO2).
Toutes les consos NEDC sont réalisées sur un banc avec un profil de vitesse défini. C'est la norme qui est mauvaise, les manufacturiers ne font que l'appliquer.

[Gringo]

Parfaitement d'accord. Reste le sujet (à démontrer) des PCM qui reconnaissent le protocole de test normalisé et adopteraient momentanément des règlages optimisés pour le test.
C'est dans le même esprit que les échappements pilotés qui restent fermés précisément aux vitesses de mesure selon le protocole d'homologation. Des db au ralenti et à haute vitesse... pas entre-deux.

[Huntox]

Il y a aussi des contre-exemples: dans le cadre d'un test supervisé par Dekra, une Golf VII TDI BlueMotion a parcouru les 1602 kilomètres de Nantes à Copenhague (via Paris, Antwerp, Bremen et Hambourg) en 20h et 45 minutes avec 46.92 litres de diesel.

Ca fait 2.92 L/100km à une moyenne horaire de 77.2 km/h. Pas mal !

Amen... j'ai fait Lausanne - Copenhague dernièrement et je pense avoir mis environ 150l. d'essences dans ma QV, ça fait mal au sac...

[Avgas]

En général, le type de trajets et le style de conduite ont un impact énorme sur la réponse. Il faut compter au minimum sur une différence de 20%, plus si le style de conduite s'éloigne des fondements de l'éco-drive (régimes faibles, préservation de la quantité de mouvement, forte anticipation)

Pour avoir enseigné de par le passé la conduite défensive sur route et qui sur certains points intègre des notions similaires à l'éco-frive, cela varie déja beaucoup en fonction du conducteur même si tous les autres paramètres étaient identiques (auto, trajet, conditions de circulation, météo etc.). Cette différence de style de conduite va générer également une différence qui peut-être très nette sur les frais d'entretien: plus d'ûsure de plaquettes, de freins de pneus voire sur les autos à boîte mécanique traditionnelle une usûre plus accélérée de l'embrayage.
Faut également prendre en compte si l'on utilise ou pas toute la panoplie de gadgets que l'on a dans les autos modernes qui infiné consomment de l'énergie (clim, GPS, stéréo etc). Ces mêmes gadgets selon leur présence ou non (options) peut faire varier le poids de l'auto (+ ou - 10% ?).
Il est également très difficile de reproduire les conditions météo éxactes des normes de mesûre.

[ze_shark]

Une décomposition intéressante des flux d'énergie dans une automobile, et des différents contributeurs à la consommation dans des conditions EPA, soit une conduite économique réaliste:



Ou la démonstration de l'inefficience énergétique des motorisations thermiques, dont le rendement est pitoyable.