Best of 2017: 51 essais pour une synthèse
Un dernier regard sur la cinquantaine d’essais publiés en 2017.
Si chaque essai nous donne l’opportunité de porter un regard sur un modèle particulier, quelle synthèse peut-on tirer des 51 automobiles essayées au cours de l’année. Quel portrait impressionniste peignent-ils de l’offre automobile telle que nous avons l’opportunité de l’évaluer ?
Electriques: un chemin encore long
La démocratisation des voitures électriques est un sujet de dicussion incontournable pour tous les grands groupes automobiles, mais les produits sont encore relativement rares sur le marché, avec une offre qui va s’étoffer progressivement entre 2018 et 2025. L’adoption par les consommateurs de cette offre élargie reste une inconnue. En 2017, nous nous sommes penchés sur les deux extrêmes de l’offre, soit les Tesla Model S et Model X pour le segment premium, et deux nouvelles arrivantes parmi les compactes, la Hyundai Ioniq et l’Opel Ampera E.
Paradoxalement, ce sont ces dernières qui sont des produits de luxe: leurs équivalents à combustion interne coûtent environ moitié moins cher, une différence qui n’est qu’à la portée de ménages aisés pour qui une deuxième voire troisième voiture au spectre d’utilisation relativement étroit n’est pas un problème. L’autonomie coûte cher et pénalise lourdement les compactes. Les tarifs des modèles de Tesla sont en concurrence plus directe avec leurs équivalents des marques allemandes. Les confronter à un usage pendulaire ou à du tourisme inter-régional fut une expérience riche en enseignements.
En l’état, les ventes de voitures dites à propulsion alternative ne représentent qu’à peine 5% du marché, dont 70% d’hybrides et seulement 30% d’électriques. Il est difficile d’envisager un scénario à moyen terme où ces proportions s’inversent sans un changement radical des conditions-cadre (pourtant fiscalement déjà à l’avantage d’électriques dont l’énergie n’est pas taxée) et/ou une baisse aussi drastique que peu plausible du prix des batteries.
SUVs et crossovers: trier le bon grain
Le marché automobile suisse est friand de voitures à transmission intégrale: presque’une voiture vendue neuve sur deux en dispose. Cause ou effet, les ventes de crossovers et SUVs grignotent du terrain sur les berlines et breaks équivalents. Certains modèles pionniers comme le VW Tiguan ou l’Audi Q5 en sont à leur deuxième génération et font preuve d’une belle maturité.
Le nouveau XC60 de Volvo illustre dans sa motorisation hybride T8 un autre élément important: les couple et puissance système des hybrides rechargeables sont trompeurs et n’amènent pas la garantie de prestations sportives. N’est pas Macan qui veut. D’autres constructeurs comme Jaguar et Maserati en sont à leurs premiers crossovers, et tant l’un que l’autre ont peiné à nous convaincre de leur recette. Partant tous deux d’une plateforme imparfaite et ajoutant un surpoids conséquent, le résultat est irrémédiablement décevant.
Deux contre-exemples sont cependant à relever, et tous deux proviennent d’Audi. Le SQ5 équipé du nouveau V6 3.0 turbo s’est révélé très convaincant, et le SQ7 est tout simplement éblouissant. Un V8 4.0 TDI avec compresseur électrique à la sonorité charmeuse, et un ensemble transmission-châssis qui récompense la conduite sportive par des prestations de haut niveau. Si Audi démontre que le choix d’un crossover peut se faire sans pénalité dans le registre dynamique, les contre-exemples sont nombreux.
Nous nous sommes également penchés sur les crossovers compacts, un segment en pleine effervescence avec l’arrivée de plusieurs nouveaux produits dans les gammes des marques du groupe VW, avec la segmentation granulaire que permet un portefeuille aussi étoffé. Seat, Skoda et VW arrivent tard, mais en force. Face à l’armada germanique, le Renault Captur est un cas intéressant: handicapé par l’absence de transmission intégrale, mais différencié par une finition Initiale Paris aussi réussie qu’abordable.